Identification

Recensions

Jeff Beck, Jean-Sylvain Cabot (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 07 Janvier 2025. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Arts, Le Mot et le Reste

Jeff Beck, Jean-Sylvain Cabot, éditions Le Mot Et Le Reste, octobre 2024, 285 pages, 23 € Edition: Le Mot et le Reste

Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin, ici, celle du guitariste Jeff Beck qui nous aura enthousiasmés tout au long de sa carrière, qui se termine le 10 janvier 2023, après avoir contracté une méningite bactérienne, son décès surprend tout le monde.

Jean-Sylvain Cabot a consacré un ouvrage à ce fameux guitariste que fut Jeff Beck. Un immense talent, « une personnalité fantasque, au caractère imprévisible, et on obtient le portrait d’un personnage inclassable, un caméléon impossible à ranger dans une case. D’où sa réputation chez les techniciens de guitariste pour guitaristes, réservé aux connaisseurs, aux initiés ».

Jeff Beck fut en effet ce guitariste touche à tout, « sa discographie mélange les genres passant du blues au rockabilly, du jazz-rock à l’électro. Et s’il n’a pas laissé de tube immédiatement identifiable, son jeu reste indéniablement inventif. Il n’est pour s’en convaincre qu’à (ré)écouter les Yardbirds, ou des albums comme Truth et Beck-Ola, tout comme Blow by Blow et Wired qui sont des classiques.

Petit traité de la lenteur, A l’usage des gens pressés, Mathias Leboeuf (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Lundi, 09 Décembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, Essais, La Une Livres

Petit traité de la lenteur, A l’usage des gens pressés, Mathias Leboeuf, Guy Trédaniel Éditeur, Coll. Petits Traités, octobre 2024, 172 pages, 12,90 €

 

Le dernier livre, Petit traité de la lenteur, de Mathias Leboeuf sinscrit dans une nouvelle Collection des Editions Trédaniel qui se veut impertinente et à rebours du prêt-à-penser contemporain.

La philosophie a toujours défendu les vertus de la lenteur, cet impératif catégorique de la prise de hauteur, ainsi que le « pas de côté » de la pensée, afin de ne pas se laisser absorber par le tourbillon incessant de l’immédiateté. Nos sociétés modernes ont développé une allergie tenace face à la lenteur, la flânerie, la méticulosité et la pensée critique. La lenteur est désormais associée à la vieillesse, à la coquetterie d’un autre temps, frôlant parfois l’odeur de la naphtaline. « De quoi la lenteur est-elle l’affirmation positive ? ». Pourquoi est-elle devenue insupportable pour la plupart d’entre nous ? Sommes-nous encore capables d’apprécier les belles lenteurs, celles qui sont agréables et enrichissantes ? Serions-nous encore victimes d’une dichotomie inspirée par la philosophie de Platon qui associait « beauté » avec « agilité et vitesse » ? Pourtant, en musique, l’adagio illustre bien la beauté d’un mouvement lent.

Le son de la révolte, Une histoire politique de la musique noire américaine, Christophe Ylla-Somers (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 09 Décembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, Essais, La Une Livres, Le Mot et le Reste, Histoire

Le son de la révolte, Une histoire politique de la musique noire américaine, Christophe Ylla-Somers, Le Mot Et Le Reste, octobre 2024, 457 pages, 30 € Edition: Le Mot et le Reste

Nous avons là un ouvrage d’importance dont le but est d’expliciter le lien entre l’histoire de la musique noire américaine et la politique. Important parce que l’auteur a fait un vrai travail d’historien, n’avançant ses arguments que lorsqu’ils sont étayés, ne décrivant les faits que lorsqu’ils sont vérifiés, le tout abondamment illustré de citations dont on ne se lasse pas.

Et puisqu’il faut commencer par le début, on remonte à la période de l’esclavage, au 17ème siècle, quand les premiers esclaves noirs arrivent en Amérique. Ils sont déshumanisés, humiliés, travaillant jusqu’à l’épuisement et la mort, les familles sont séparées, les femmes très souvent abusées, n’ayant aucun recours pour rendre leur vie acceptable. Ces conditions d’exploitation inhumaines ont permis à l’économie américaine de prospérer, et la Révolution américaine ne changea rien : « En définissant les principes de la démocratie, on ne s’était pas contenté d’ignorer le problème de l’esclavage : on admettait qu’il fallait le développer pour renforcer les intérêts de la nation », condamnait Martin Luther King. L’expansion de la culture du coton au 19ème siècle n’aura fait que renforcer les conditions inhumaines de l’esclavage, surtout dans le sud.

Lettres à Denise, Louis Aragon (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 06 Décembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Correspondance, Editions Maurice Nadeau

Lettres à Denise, Louis Aragon, éd. Maurice Nadeau Poche, novembre 2024, 95 pages, 8,90 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Compilation de 21 lettres écrites par Aragon à l’écrivaine Denise Kahn, épouse Lévy puis épouse Naville, future amie de Trotsky, publiées initialement en 1997 par Maurice Nadeau avec cet avertissement :

« Après la mort de Pierre Naville, le 24 avril 1993, sa veuve, notre amie Violette, trouvait une liasse de feuilles dactylographiées par lui. Le premier portait en tête, manuscrit : Lettres d’Aragon à Denise Lévy puis Naville. Il y avait vingt et une de ces lettres. Elle me mit la liasse dans les mains : “Fais-en bon usage” sous-entendu : “si elles te paraissent intéressantes, publie-les”.

Intéressantes ? Elles ont une importance capitale.

D’abord pour qui s’intéresse à la vie d’Aragon.

Tremble la nuit, Nadia Terranova (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 06 Décembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Italie, Quai Voltaire (La Table Ronde)

Tremble la nuit, Nadia Terranova, Quai Voltaire, février 2024, trad. italien, par Romane Lafore, 192 pages, 22 € . Ecrivain(s): Nadia Terranova Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

Ce troisième roman de l’écrivaine italienne, originaire de Messine (elle y est née en 1978), après les beaux Les années à rebours et Adieu fantômes, revient longuement par la fiction sur une tragédie, celle qui a ravagé par un tremblement de terre les villes de Messine et de Reggio de Calabre.

Plongée dans l’histoire et les gravats de 1908. Plongée dans l’âme bouleversée des personnages qui ont vécu la catastrophe dans leur chair.

On suit les habitants, au plus près des événements, et surtout deux personnages centraux, ceux de Barbara et de Nicola.

Chaque chapitre est annoncé par l’une des figures du tarot traditionnel.

Les habitants errent au milieu des rues « saccagées », en quête d’un proche, dans l’attente de retrouvailles ou d’une aide bienvenue.