Chez Colette (2)
« “Où est Jane ?”, demandait à toute heure Fanny, dominée par l’habitude de rencontrer, où qu’elle portât son regard, une jeune femme aimable et active ».
« Farou, rentrant chez lui, ne saluait pas plus Jane qu’un meuble. Mais il butait sur son absence ».
« “Où est Jane ?”, demandait, bouche cousue, yeux anxieux, le petit Farou, arrêté comme par une corde tendue devant le siège vide de Jane ».
Jane est devenue indispensable à tous depuis que Farou, le mari de Fanny, auteur de théâtre à la notoriété grandissante, l’a embauchée dans l’urgence quatre ans auparavant. Disposer de revenus personnels la dispense pourtant, la trentaine venue et après quelques aventures amoureuses, de demander des émoluments à la famille Farou, chez laquelle manne d’une pièce à succès et vaches maigres s’enchaînent au fil des saisons. Bref, Jane est libre.