Identification

Les Livres

À pied d’œuvre, Franck Courtès (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Gallimard

À pied d’œuvre, Franck Courtès, Gallimard, août 2023, 192 pages, 18,50 € Edition: Gallimard

 

 

Le choix de soi de Franck Courtès

À pied d’œuvre publié à la Nrf devait s’appeler Manoeuvre. Ça collait mieux. La Nrf avait déjà dans ce catalogue un livre sous ce beau titre.

Un brain-storming plus tard, Courtès a son titre !

Courtès est bel et bien le manœuvre qui se tape les étages, descend les charges, braque ses ménisques, abîme ses mains. En sang ses mains et à l’œuvre. Courtès est de ces prolétaires du stylo dont l’âme vole entre parts d’ange et d’encre.

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki (par Patryck Froissart)

, le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Japon

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki, Gallimard, Folio, 2022, trad. japonais, Anne Bayard-Sakai, 196 pages

 

Qui se joue de qui dans ce chassé-croisé d’une passionnante et croissante malignité entre quatre protagonistes, dans cette mascarade érotico-tragique dont les étapes licencieuses sont mises en scènes tantôt complémentaires tantôt contradictoires, tantôt faussement inavouées, tantôt feintement désavouées, dans le journal intime que tiennent simultanément et prétendument secrètement, tout en se répondant implicitement et indirectement, les deux personnages principaux ?

Le démiurge initial, professeur d’université, a pour femme, a priori « vertueuse », Ikuko, attachée, par son éducation, par son appartenance sociale, aux valeurs morales bourgeoises japonaises traditionnelles. Leur fille Toshiko est virtuellement promise à épouser M. Kimura, un personnage tout autant respectable que les membres de cette honorable famille que son statut de prétendant autorise à fréquenter régulièrement.

HONNEURS 2023 de La Cause Littéraire

, le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Livres, La Une Livres

Les Honneurs 2023 de La Cause Littéraire ont été décernés à :

 

- En catégorie Roman Français : Croix de cendre, Antoine Sénanque (Grasset) ET Sur la terre des vivants, Déborah Lévy-Bertherat (Rivages)


- En catégorie roman étranger : Les Naufragés du Wager, David Grann (Ed. du Sous-Sol. Traduction Johan-Frederik Hel Guedj)


- En catégorie recueil poétique : Contrepoints, Lucien Noullez (Ed. de Corlevour)

Derniers jours d’un monde oublié, Chris Vuklisevic (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Derniers jours d’un monde oublié, Chris Vuklisevic, Folio SF, mai 2023, 368 pages, 9,20 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Chris Vuklisevic a été l’heureuse élue d’un concours organisé pour célébrer les vingt ans de la Collection Folio SF, et Derniers jours d’un monde oublié est son premier roman publié. Malheureusement, le ramage ne vaut pas le plumage et l’on ressort de ces quelque trois cents pages déçu pour dire le moins. La raison en est très simple, de cette déception : Vuklisevic ne parvient pas à trancher parmi ses idées et l’univers narratif qu’elle a créé pèche par une incohérence perturbante pour dire le moins, sans parler d’un goût prononcé pour la cruauté voire le sordide à tout le moins désolant. Expliquons.

Durant trois cents années, l’île-royaume de Sheltel a été isolée du reste du monde, suite à un événement non décrit appelé la « Grande Nuit », et elle est soudain redécouverte, involontairement, par un navire pirate dont l’équipage assoiffé, quasi déshydraté, débarque en ces lieux où l’eau est sévèrement rationnée – ceci explique le titre.

Entretien avec Pascal Commère à l’occasion de la réédition de "Chevaux" (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Livres, Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED, Entretiens

Laurent Fassin : Chevaux, paru en 1987 aux éditions Denoël, fait l’objet d’une réédition cet automne, à l’enseigne du Temps qu’il fait. Primé sur manuscrit, ce premier écrit que signait Pascal Commère avait obtenu une bourse de la fondation del Duca en 1986. En épigraphe, quelques lignes extraites du Journal du biographe d’August Strindberg et Stig Dagerman, le critique suédois Olof Lagercrantz : « L’enfance est le grand réservoir où nous cherchons des déguisements quand nous voulons raconter ce que nous éprouvons au moment même ». Peux-tu en dire plus sur le choix de cette épigraphe ?

 

Pascal Commère : Je ne suis plus dans la tête du jeune homme qui, tourmenté alors et épris de littérature, ne savait pas trop au seuil de ce livre ce qu’il s’apprêtait à écrire. C’est naturellement, je suppose, qu’il se remémora son enfance. Marquée par la présence des chevaux, il est vrai, autant que par la mort du père. De cette absence on ne guérit jamais tout à fait. D’où un sentiment d’insatisfaction, de révolte qui m’habita tout un temps. Il me revient du reste qu’une première mouture s’intitulait Des fois, c’était dimanche. C’est lors d’une relecture par un ami, Jean Dubacq, plus expérimenté que moi, qu’il me souffla le titre Chevaux. Que j’adoptai aussitôt.