On doit à Thierry Wolton une Histoire mondiale du communisme, en trois forts volumes, véritable somme sur cette idéologie qui assombrit un siècle que certains, et non des moindres, annonçaient glorieux (on s’édifiera en relisant la section « Vingtième siècle » de la Légende des siècles : « Comme une éruption de folie et de joie, / Quand, après six mille ans dans la fatale voie, / Défaite brusquement par l’invisible main, / La pesanteur, liée au pied du genre humain, / Se brisa ; cette chaîne était toutes les chaînes ! / Tout s’envola dans l’homme, et les fureurs, les haines, / Les chimères, la force évanouie enfin, / L’ignorance et l’erreur, la misère et la faim, / Le droit divin des rois, les faux dieux juifs ou guèbres »). Si monstrueux fût-il, le nazisme (qui se revendiquait également du socialisme) dura douze ans et disparut sous les bombes. Ses principaux dirigeants se firent justice, furent exécutés ou allèrent se tapir en Amérique du Sud et plus personne n’ose s’en revendiquer publiquement. Le communisme, en revanche, paraît se porter aussi bien que possible.