« C’est un styliste. Haute couture ! Vous qui aimez le prêt-à-porter, laissez tomber. Schuhl accélère jouant sans cesse avec les réminiscences du lecteur. A quelle vitesse lisez-vous ? A quelle vitesse écrivez-vous en lisant ? A quelle vitesse comprenez-vous ce que vous venez de lire ? »
Partons d’un principe, on écrit une biographie pour poursuivre son propre travail d’écrivain, son aventure romanesque, pour écrire un nouveau roman sous l’éclairage d’un écrivain complice, ou pour le moins rêvé ainsi. Les exemples ne manquent pas : La vie de Racine de François Mauriac, Francis Ponge de Philippe Sollers, Lautréamont de Marcelin Pleynet, Cours, Hölderlin ! de Jacques Teboul, Dante écrivain de Jacqueline Risset et quelques autres. Reste que pour savoir écrire une biographie, il convient de savoir lire et de savoir écrire (1), de se glisser avec légèreté dans une œuvre – sans oublier de s’y confronter, parfois même de croiser de fer –, savoir lire, pour bien savoir écrire, l’inverse est aussi nécessaire. Guillaume Basquin qui est un styliste s’est déjà attaché à l’œuvre de Jacques Henric, un autre styliste, il y a des parentés qui naissent dans les livres, qui naissent des livres, des communautés de goûts et de manières, des amitiés sélectives.