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Iles britanniques

Collusion, Stuart Neville

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 09 Octobre 2012. , dans Iles britanniques, Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Rivages/Thriller

Collusion, Trad. anglais par Fabienne Duvigneau, septembre 2012, 375 p. 22 € . Ecrivain(s): Stuart Neville Edition: Rivages/Thriller

 

Avec les fantômes de Belfast, Stuart Neville nous avait plongés au cœur des ténèbres. Des ténèbres de la haine, de la violence, de la rancune, de la guerre civile irlandaise. Collusion mettant de nouveau en scène le fascinant personnage de Gerry Fegan, on pouvait s’attendre à un deuxième voyage plus sombre que la nuit. Or, par-delà la noirceur, ou plus exactement transcendant la noirceur, ce deuxième roman, cette « suite », frappe surtout par sa tonalité et son style baroques. Baroque, au sens où on peut employer ce qualificatif pour les westerns italiens, ceux de Sergio Leone par exemple.

Le Bon, la Brute, le Truand. Trois termes qui s’appliquent presque parfaitement aux trois personnages – tous masculins – qui émergent de cette nouvelle excursion dans l’Irlande des haines récentes.

Jack Lennon, le père éperdu et paumé qui n’a d’autre obsession que de retrouver sa petite fille Ellen dont il est privé et qui court les pires dangers. Gerry Fegan bien sûr – en personnage secondaire ce qui constitue une surprise – enfoncé jusqu‘à la folie dans la culpabilité et la quête de rédemption. Et « le Voyageur », tueur fou, grand nettoyeur presque robotisé, chargé de liquider, entre autres, les deux êtres que justement les deux précédents veulent à tout prix protéger.

Tom Gates, c'est moi !, Liz Pichon

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 28 Mai 2012. , dans Iles britanniques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Seuil, Jeunesse

Tom Gates, c’est moi ! 2012, trad. anglais par Natalie Zimmermann, mise en page par Anne-Cécile Ferron, 257 p. 11 € . Ecrivain(s): Liz Pichon Edition: Seuil

 

Entre BD et journal intime, ce « roman animé » a reçu le très mérité Roald Dahl Funny Prize 2011 du meilleur roman humoristique pour la jeunesse.

Tom Gates, doit avoir 11 ou 12 ans et comme tout enfant sensé de son âge, il n’aime pas trop l’école mais il adore les gaufrettes au caramel, lire des bandes-dessinées, faire enrager sa sœur Délia, gribouiller dans ses cahiers et surtout il a des projets : monter un groupe de pop-rock comme les Rodéo 3, son groupe préféré, avec son copain et complice Derek. Le groupe s’appellera Les Clebszombies. Ça en jette, non ? Tom Gates a toujours de bonnes et moins bonnes, voire très, très moins bonnes excuses, pour ne pas faire ses devoirs, mais il tient un journal farci de dessins très, voire très, très réussis, dans lequel il raconte sa vie fort mouvementée. Faut dire qu’il a de la matière, entre des parents sympas mais qui mettent la honte, comme tous les parents, surtout papa qui porte des fringues plus ridicules les unes que les autres et une sœur adolescente qui lui voue une haine passionnée qu’il lui rend bien, « ça m’a fait tellement plaisir que Délia se fasse gronder et priver de sorties que j’en ai oublié mon mal au bras. En fait, ça a sûrement été le MEILLEUR MOMENT de toutes mes vacances ».

Vérités non dites, Angelica Garnett

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 22 Mai 2012. , dans Iles britanniques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles, Christian Bourgois

Vérités non dites, Trad. Anglais Christine Laferrière. avril 2012, 291 p. 22 € . Ecrivain(s): Angelica Garnett Edition: Christian Bourgois

 

Ce sont quatre nouvelles d’inégale longueur qui constituent ce recueil, quatre nouvelles qui se distinguent par leur écriture et les aspects essentiellement autobiographiques qui en font la trame. Angelica Garnett révèle dans Vérités non dites les interrogations qu’une vie plutôt riche et complexe n’a pu que lui imposer.

Souvenons-nous tout d’abord qu’elle fut la nièce de Virginia Woolf, héritage d’une réelle richesse. Ainsi son enfance s’est-elle déroulée au cœur de cercles d’artistes et d’intellectuels qui constituèrent le groupe de Bloomsburry, sa famille y ayant une place prépondérante.

Mais si son enfance fut heureuse, Angelica Garnett, fille de Vanessa Bell (sœur de Virginia Woolf), vécut plus malheureusement la révélation que lui fit sa mère lors de ses dix sept ans : son père était en réalité le peintre Duncan Grant, avec qui elle eut une liaison. La conséquence poursuit encore Angelica Garnett, les interrogations suscitées aujourd’hui alors qu’elle a plus de quatre-vingt dix ans en sont la preuve. Quelques années plus tard, elle découvrira que son mari fut l’amant de son père ! Autant de ruptures qui se dévoilent dans ces nouvelles autobiographiques.

Un homme de tempérament (A Man of Parts), David Lodge (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 10 Mai 2012. , dans Iles britanniques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Biographie, Roman, Payot Rivages

Un homme de tempérament (A Man of Parts). Trad de l’anglais Martine Aubert. 2012. 706 p. 24,50 € . Ecrivain(s): David Lodge Edition: Payot Rivages

 

Les « Lodge’s fans » doivent être avertis : ce livre se situe dans la ligne de « Author ! Author ! » : c’est son second roman/biographie. Le premier s’intéressait à Henry James. A son échec cuisant en tant qu’écrivain pour le théâtre. Et – pour être honnête – nous sommes quelques-uns, parmi les fans de Lodge, à ne pas en avoir gardé un souvenir impérissable (longueurs, linéarité, temps morts …)

 

Dans « Un homme de tempérament » Lodge se penche sur son compatriote, le passionnant et complexe H.G. Wells, l’auteur inoubliable de « la guerre des mondes » et « la machine à explorer le temps ». Et David Lodge nous offre un roman éblouissant qui fait vivre non seulement un personnage fascinant mais aussi un monde qui ne l’est pas moins : celui des rêves scientistes et progressistes, celui des sociétés et cercles d’intellectuels « engagés » qui rêvent d’une modernité faite de justice, de raison et de liberté.

Nuage de cendre (Men at Axlir), Dominic Cooper (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 10 Avril 2012. , dans Iles britanniques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Métailié

Nuage de cendre. Trad. De l’anglais (Ecosse) par Céline Schwaller. Mars 2012. 235 p. 19 € . Ecrivain(s): Dominic Cooper Edition: Métailié

Noir, noir, noir. Comme le nuage de cendre qui a survolé l’Europe il y a peu, venu du volcan Eyjafjallajokull ou Grimsvötn d’Islande. Ce livre nous transporte dans un univers d’obscurité. D’obscurantisme. Il constitue à sa manière un renouement avec la tradition du roman gothique.

Terrifiant.

D’abord par le cadre – spatial et temporel. Nous sommes en Islande au XVIIIème siècle. Hivers meurtriers, pauvreté ravageante des campagnes, épidémies létales, nature violente scandée par les tempêtes de neige, de glace ou les éruptions volcaniques destructrices.

Dominic Cooper nous rapporte – à travers « l’affaire de Sunnefa Jonsdottir » - L’histoire d’une haine mortelle entre deux hommes, tous deux représentants de la « loi », shérifs, et dont la haine réciproque sera léguée à leurs fils jusqu’aux extrémités finales.

Il peut arriver au récit de lâcher un peu l’intérêt de la lecture, l’histoire étant si sombre et parfois si complexe. Mais, en fin de compte, le livre n’est pas là ! Il est en deux espaces bien plus importants et qui eux ne nous lâchent jamais.