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Vents d'ailleurs

 

Vents d’ailleurs est une maison fondée en 1999 par Jutta Hepke et Gilles Colleu : Nous éditons des livres venus des cultures d’ailleurs, proches ou lointaines, convaincus que la connaissance des cultures du monde aide à bâtir une société plus solidaire et plus intelligente. Le catalogue de Vents d’ailleurs construit des passerelles vers ces imaginaires, propose des livres pour enrichir les êtres humains dans leur recherche d’humanité. La littérature est ainsi très présente dans le catalogue, mais également les albums jeunesse, l’art et les sciences humaines. Le plaisir de la découverte, la curiosité permanente, un non-conformisme littéraire revendiqué permettent à Vents d’ailleurs d’éditer des ouvrages qui reflètent les mille plaisirs de la vie, la diversité des idées du monde, les imaginaires les plus singuliers. Nous sommes membre de l’Alliance des éditeurs indépendants pour participer à la construction de réseaux à travers le monde, pour défendre une certaine idée de l’édition de création, pour ­défendre le livre et la lecture comme ouverture sur le monde et non comme un produit consommable, interchangeable et jetable comme un autre. Nous sommes un éditeur indépendant de création, nous défendons la bibliodiversité car l’offre pléthorique de livres n’équivaut pas à la diversité et la pluralité des idées. Vents d’ailleurs est également membre de l’association Éditeurs sans frontières et de l’association Jedi Paca. Vents d’ailleurs est signataire de la Déclaration des éditeurs indépendants du monde latin signée par 70 éditeurs venus de 23 pays, réunis en novembre 2005 à l’occasion de la rencontre Les éditeurs indépendants du monde latin et la bibliodiversité, organisée par l’Union latine, l’Alliance des éditeurs indépendants, et le Centre régional pour la promotion du livre en Amérique latine et dans la Caraïbe (CERLALC) dans le cadre de la Foire internationale du Livre de Guadalajara au Mexique.

La colombe et le moineau, Khaled Osman

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 04 Mars 2017. , dans Vents d'ailleurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La colombe et le moineau, mai 2016, 186 pages, 20 € . Ecrivain(s): Khaled Osman Edition: Vents d'ailleurs

 

Le narrateur adopte en vision interne le point de vue de son personnage principal, Samir, un Egyptien qui s’est parfaitement bien intégré en France après y avoir fait ses études. Maître-assistant à la Sorbonne, chargé de cours d’histoire de la civilisation arabe, Samir, quelque temps après avoir mis fin à une liaison mouvementée avec Basma, une jeune Syrienne, vit une relation stable et calme avec Hélène, de qui il a fait la connaissance alors qu’elle assistait à son cours.

C’est cette situation initiale normalisée que vient brutalement troubler un appel téléphonique. En plein printemps arabe égyptien, en direct de la place Tahrir, un mystérieux correspondant annonce à Samir que son frère jumeau Hicham, avec qui il a n’a plus de contact depuis belle lurette, vient d’être grièvement blessé dans les manifestations, et qu’il le supplie de se rendre d’urgence à son chevet, accompagné de Lamia, leur amie d’enfance, avec qui Hicham a eu autrefois une relation amoureuse.

Or Samir a perdu depuis longtemps la trace de Lamia, étudiante en arts, après l’avoir aidée à s’installer à Paris.

Généalogie d’une banalité, Sinzo Aanza

Ecrit par Mélanie Talcott , le Samedi, 03 Septembre 2016. , dans Vents d'ailleurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman

Généalogie d’une banalité, 224 pages, 18 € . Ecrivain(s): Sinzo Aanza Edition: Vents d'ailleurs

« L’homme n’est pas étanche, il est d’une porosité inévitable, sournoise mais inévitable »

Sinzo Aanza

 

« Le véritable salaire de la désobéissance civique arrive. Ne fermez pas votre radio, ne changez pas de chaîne, car l’histoire va s’écrire sous vos oreilles ce soir… »

La clef de Généalogie d’une banalité de Sinzo Aanza est dans cette phrase. Mais avant, il faut faire preuve de patience. Car la lecture de ce livre au style riche, truculent, impétueux, inventif, pantagruélique, veiné de mots que la langue française a rayés de son vocabulaire depuis belle lurette, est en elle-même une ode à la lenteur de par la complexité du récit, à la fois épopée, chronique sociale et subtile autant que prudente critique politique d’un pays, le Congo, quasiment quatre fois plus grand que la France. Et il faut bien l’admettre : notre ignorance de lecteurs occidentaux formatés par Tintin au Congo est inversement proportionnelle à l’insignifiante connaissance que nous avons de ce pays. Oh bien sûr, nous avons vaguement en mémoire le fait que le Congo fut la danseuse belge maltraitée du roi génocidaire Léopold II.

La piste des sortilèges, Gary Victor

Ecrit par Cathy Garcia , le Jeudi, 01 Mai 2014. , dans Vents d'ailleurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La piste des sortilèges, janvier 2014, 590 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Gary Victor Edition: Vents d'ailleurs

 

Voici un roman intensément fabuleux, qui plairait sans aucun doute à un Tim Burton ou à un Lewis Carroll. Cette quête initiatrice dans laquelle nous entraîne Piripit, sorte d’Alice en version jeune mâle musclé au pays vodou, est un grand chaudron dans lequel macèrent toutes sortes de faits, de créatures et de choses toutes plus étranges et plus inouïes les unes que les autres, l’ensemble dégageant un parfum de goyave, d’embruns et de kleren*, mêlé de sueur et de charogne. C’est la piste des sortilèges.

Parmi certains des personnages, on pourrait citer l’incontournable Bawon Samedi et son insatiable fille Gede Loray, Legba, l’ouvreur de portes, ainsi que Petit-Noël Prieur, un chef de bande d’esclaves révoltés, qui refusait l’autorité des généraux durant les guerres de l’Indépendance, mais aussi le maudit Grenn Bôt, « une seule botte », et le Basilic, un redoutable reptile géant.

Une longue nuit d'absence, Yahia Belaskri

Ecrit par Theo Ananissoh , le Vendredi, 13 Septembre 2013. , dans Vents d'ailleurs, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Maghreb

Une longue nuit d’absence, mars 2012, 158 pages, 15,20 euros . Ecrivain(s): Yahia Belaskri Edition: Vents d'ailleurs

 

C’est un roman pour ainsi dire plein d’Histoire(s), c’est-à-dire d’idéaux, de larmes, de sang, de douleurs, d’exils et de volonté humaine. Un roman en va-et-vient entre les deux rives de la Méditerranée, et entre deux guerres civiles, celle d’Espagne et celle d’Algérie.

Yahia Belaskri, ambitieux, empoigne trois ou quatre décennies de feu, retrace la vie de populations entières, et éclaire avec une belle maîtrise de son sujet deux conflits majeurs dont le fond commun est la quête de justice et de liberté.

Francisco, dit Paquito, puis Paco, est né en Andalousie autour de 1920 ; il mourra en 2006. Entre ces deux dates, que de choses ! Un engagement à l’âge de seize ans dans les rangs des républicains qui combattent Franco (un… enfant-soldat), la clandestinité quasi permanente, le déchirement d’une vie familiale impossible, la défaite et l’exil dans l’Algérie française, la suspicion des autorités (il est militant du Parti communiste espagnol), les camps d’internement, l’activisme et les incursions téméraires dans l’Espagne franquiste, puis, alors qu’il veut s’apaiser un peu dans le bonheur conjugal, une autre guerre, de décolonisation, où il est pris comme dans un étau par le FLN et l’OAS, l’indépendance sanglante, un autre exil, en France… métropolitaine.

La rage entre les dents, Soeuf Elbadawi

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 17 Juin 2013. , dans Vents d'ailleurs, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

La rage entre les dents, Un dhikri pour nos morts, 2013, 70 pages, 9 € . Ecrivain(s): Soeuf Elbadawi Edition: Vents d'ailleurs

 

Le kwasa kwasa… C’est quoi ça ? C’est une danse africaine très chaloupée.

Les kwasa kwasa, par métonymie, sont ces barques minuscules où embarquent au péril de leur vie chaque année des milliers d’habitants des îles comoriennes d’Anjouan et de Mohéli pour tenter de gagner clandestinement l’île voisine, Mayotte, ô mirage ! demeurée française après l’indépendance de l’archipel.

Le dhikri est la stance cadencée et lancinante qu’adresse à Allah le soufi en transe.

Quand un poète militant mêle en un long chant de révolte les transports que connotent ces trois référents, cela donne La rage entre les dents.

L’auteur, metteur en scène et comédien, exprime en une litanie de versets lyriques et déclamatoires, destinés à être dits sur une scène de théâtre, sa souffrance et celle de son peuple qui vit au quotidien la tragédie des kwasa kwasa sombrant dans l’océan en allant se heurter à cet autre mur de la honte qui le sépare de ses cousins mahorais :