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Polars

Quand sort la recluse, Fred Vargas

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mardi, 11 Juillet 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Flammarion

Quand sort la recluse, mai 2017, 478 pages, 21 € . Ecrivain(s): Fred Vargas Edition: Flammarion

Le propre d’un roman policier, c’est de résoudre un problème, tout comme le fait, dans un autre registre, la catharsis grecque, qui permet de faire ressentir la terreur et la pitié chez le lecteur. On trouve l’ensemble de ces leviers dans les livres de Fred Vargas. Toutefois, si le roman policier est bien le récit de la résolution symbolique, ce n’est en général pas –ou peu- le lieu du savoir. Or, chez Fred Vargas, on en apprend toujours un peu : sur la peste dans Pars vite et reviens tard (2001), sur les araignées dans Quand sort la recluse. Ancienne archéo-zoologue, l’auteure nous fait profiter de son aptitude à défricher les champs du savoir et donne à ses intrigues une coloration scientifique.

Comme toujours dans les romans de Fred Vargas, le scénario est complexe, à la limite du concevable ou du plausible. Plusieurs affaires sont encastrées, liées ou non par les hasards de la vie et mises en relation –ou non- par les cheminements rigoureux de l’enquête.

Comme toujours dans les romans de Fred Vargas, on apprécie l’acuité des dialogues entre les personnages, répliques teintées d’humour, voire d’humour noir –selon la tradition propre au roman policier, les enquêteurs sont des êtres désabusés et côtoient souvent le plus grand désespoir. Ainsi, la conversation entre le commissaire Adamsberg, héros récurrent de Vargas, et l’un des scientifiques qu’il rencontre :

Buenos Aires noir, anthologie présentée par Ernesto Mallo

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 06 Juin 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Anthologie, Asphalte éditions

Buenos Aires noir, anthologie mai 2016, trad. espagnol Olivier Hamilton, Hélène Serano, 215 pages, 21 € . Ecrivain(s): Ernesto Mallo Edition: Asphalte éditions

 

 

Nouvelle escale des guides noirs des éditions Asphaltes, après Londres, Barcelone, Haïti, La Havane, Marseille… c’est à Buenos Aires que nous sommes invités à faire étape pour en découvrir les coulisses, accompagnés de quelques plumes portègnes parmi des plus expertes et incisives. La vie n’est ni rose ni bleue sur les rives du Río de la Plata, mais cela ne nous surprendra pas vraiment avec ces étranges « guides touristiques » que publie régulièrement Asphalte. Pas encore assez étrange semble-t-il puisque nous avons découvert une librairie qui classe vraiment cette série d’anthologie(s) au rayon des guides touristiques. Pas sûr que cela convainque les candidats au voyage de se rendre à Buenos Aires, du coup, même si Ernesto Mallo nous annonce dès les premiers mots de sa présentation que la capitale argentine est « un endroit tellement invraisemblable ».

Prendre les loups pour des chiens, Hervé Le Corre (2ème critique)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Lundi, 15 Mai 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Rivages

Prendre les loups pour des chiens, janvier 2017, 320 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Hervé Le Corre Edition: Rivages

 

Si l’on cherchait à caractériser l’ouvrage d’Hervé Le Corre, Prendre les loups pour des chiens, on hésiterait entre « polar psychologique » et « roman noir à suspense », avec la dose de violence et de déviance qui convient pour entretenir le malaise chez le lecteur.

A l’instar de son précédent roman, Après la guerre, la scène se situe dans la région de Bordeaux, d’où l’auteur est originaire. Mais ici il s’agit d’une histoire très contemporaine, qui se déroule dans la moiteur étouffante d’un été du XXIe siècle, et qui n’est pas ancrée sur une toile de fond historique – Après la guerre prenait place dans les années 1950 en mettant au jour les stigmates de la Seconde Guerre mondiale.

Dans la première moitié du roman, le lecteur est lancé sur la fausse piste du triangle adultère : Fabien, le mari absent, parti en Espagne pour affaires et qui tarde à revenir, Franck, le jeune frère tout juste sorti de prison et hébergé dans la famille de la compagne de Fabien, Jessica, provocante et paumée à souhait.

Dans l’ombre, Arnaldur Indridason

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 29 Mars 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman, Métailié

Dans l’ombre, février 2017, trad. islandais Éric Boury, 344 pages, 21 € . Ecrivain(s): Arnaldur Indridason Edition: Métailié

 

Après 12 romans ayant pour héros Erlendur Sveinsson, le plus connu en France des auteurs de romans policiers islandais, Arnaldur Indridason, se lance dans une nouvelle série, Trilogie des ombres, ayant pour cadre la période 1941-1944. C’est dans cette Islande du passé, à l’histoire mouvementée, qui vit sous l’occupation anglo-américaine, alors que l’Europe est envahie par l’Allemagne, que vont désormais se nouer de sombres intrigues.

En 1941, on découvre dans un petit appartement de Reykjavik un représentant de commerce tué d’une balle dans la tête, le front marqué du symbole nazi. Á ses côtés se trouve une valise contenant une capsule de cyanure. Un jeune policier islandais, Fovent, seul inspecteur de la police criminelle d’Islande, ex-stagiaire de Scotland-Yard à Edimbourg, accompagné d’un membre de la police militaire américaine ayant le même âge, « Islandais de l’ouest » né au Canada, donc parfaitement bilingue, Thorson, sont chargés de l’enquête. Les soupçons se portent d’abord sur les soldats américains occupant l’île ou sur quelqu’un se trouvant « dans la situation », à savoir quelqu’un fréquentant ces militaires, compte tenu de la marque de l’arme trouvée sur place ; un Colt. Puis les recherches s’orientent dans d’autres directions lorsque l’on découvre la véritable identité de la victime.

La filière écossaise, Gordon Ferris

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Samedi, 11 Mars 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Seuil

La filière écossaise, février 2017, trad. anglais Hubert Tézenas, 472 pages, 22,50€ . Ecrivain(s): Gordon Ferris Edition: Seuil

 

Automne 1946, nous retrouvons Douglas Brodie (déjà présent dans La Cabane des pendus et Les Justiciers de Glasgow (1), reporter à la Glasgow Gazette, en train d’enquêter pour son ami le tailleur Isaac Feldmann. Ancien flic avant guerre puis ex-officier interprète à Bergen-Belsen au procès des anciens criminels nazis, l’intrépide et perspicace Brodie doit tenter d’élucider le mystère de plusieurs vols de bijoux ayant eu lieu le jour de shabbat dans la communauté juive de Garnethill. Tandis que son amie avocate et logeuse, la belle et intelligente Samantha Campbell, part pour Hambourg afin de participer au procès pour crimes de guerre contre les fonctionnaires du camp de concentration de Ravensbrück, Brodie découvre que se cache derrière les brigandages sur lesquels il enquête une « route des rats ». Á la classique filière qui permettait aux criminels de guerre de s’enfuir en Amérique du sud via l’Autriche et l’Espagne, il en existerait une autre partant de Hambourg, allant à Glasgow pour rejoindre les Etats-Unis.