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Créé en 1962 sous le nom de Presses Pocket, Pocket est un éditeur généraliste de littérature au format poche dont les collections couvrent tous les genres de la fiction et de la non-fiction.


Récits de la guerre de Sécession (Tales of the Civil War), Ambrose Bierce (par Leon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 17 Octobre 2024. , dans Pocket, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Nouvelles, En Vitrine, Cette semaine

Récits de la guerre de Sécession (Tales of the Civil War), Ambrose Bierce, Pocket bilingue, trad. américain, Dominique Lescanne, 139 pages Edition: Pocket

 

Par toutes sortes de ruissellements, directs ou indirects, la Guerre Civile américaine a été, est encore, la nourriture première d’une part essentielle de la littérature du pays. Très au-delà de sa place comme thématique principale de romans, nouvelles ou poèmes, elle irrigue comme un sous-sol humide une myriade d’ouvrages éminents.

On pense d’abord, bien sûr, à la littérature sudiste, littéralement rivée à la mémoire de la plus horrible guerre de l’Histoire des USA. Faulkner, Stephen Crane, Foote, Mitchell, Fast, Lent, Gibbons, Doctorow, James Lee Burke et bien d’autres, ont fait de cet événement la matrice de leur œuvre. Du côté des vainqueurs, les écrivains nordistes ne sont pas en reste : Louisa May Alcott, Laird Hunt, William Styron, Ron Rash et, le premier de tous, celui qui vécut l’effroyable cauchemar de l’Amérique, dont le carnage de Shiloh, Ambrose Bierce.

Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari, 1940), Dino Buzzati (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 24 Janvier 2024. , dans Pocket, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, En Vitrine, Italie

Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari, 1940), Dino Buzzati, Editions Pocket, 2004, trad. italien, Michel Arnaud, 267 pages Edition: Pocket

 

C’est avec Le Désert des Tartares, publié en 1940, que Dino Buzzati devint un écrivain majeur, en Italie et dans le monde. Ce qui a fasciné – et fascine encore – les lecteurs est ce monument d’immobilité et d’intemporalité que l’auteur a bâti autour d’une attente qui, bien que palpable au quotidien, semble proche d’un univers onirique. Si le rêve est déplacement, condensation et métaphore, celui de Giovanni Drogo, le jeune sous-lieutenant est immuabilité, dilatation et réalisme. De quelle attente s’agit-il ? D’un possible (probable ?) assaut à venir des Tartares contre la forteresse qu’il défend ? La courbe narrative du roman nous laisse plutôt penser à la seule attente qui compte dans une vie : celle de la mort, faisant ainsi de ce roman une métaphore de la condition humaine.

Pays perdu, Pierre Jourde (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mercredi, 30 Août 2023. , dans Pocket, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Pays perdu, Pierre Jourde, Pocket, 2005, 192 pages Edition: Pocket

 

Le frère du narrateur vient d’hériter. Leur cousin Joseph, « qui vivait en sauvage, dans sa ferme, tout au bout d’une route égarée dans les montagnes » (p.19), est décédé. L’héritage consiste en des terres, une ferme et, les deux frères l’espèrent presque comme des enfants, le vieux trésor caché, le pactole. Pourtant, ce qui les conduit vers ce village extrêmement retiré, difficile d’accès, à l’image d’une excroissance ayant poussé lointainement en regard d’un paysage sans hommes, ce qui les y conduit sera vite rangé de côté au profit de réflexions et d’observations déterminantes.

Il ne se passe que peu de choses dans ce récit fixé sur des instants-clé : l’une des habitantes du village, la très jeune Lucie, meurt d’une leucémie. S’engage alors le défilé des voisins dans la maison de François et Marie-Claude, ses parents, venus pour adresser un dernier au revoir à la défunte. C’est dans ces circonstances austères que le narrateur s’attarde (ou se souvient, dans ce qui forme des images revivifiant les sensations de son enfance) sur la rudesse de ces personnages, le silence qui enferme l’âme, l’alcool qui assoit une soumission à la solitude, quand celle-ci n’est pas désirée, les mains gigantesques et impénétrables qui ont sans cesse manipulé le bois ou dépecé des bêtes…

Le Seigneur des Anneaux, L’Intégrale, J. R. R. Tolkien (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 22 Août 2022. , dans Pocket, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Science-fiction, La Une Livres, Iles britanniques

Le Seigneur des Anneaux, L’Intégrale, trad. anglais, Daniel Lauzon, 1600 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): J. R. R. Tolkien Edition: Pocket

 

 

Entre 2001 et 2003, le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson a proposé au monde une certaine vision du Seigneur des Anneaux en trois films qui ont rencontré l’assentiment de la critique et un vaste succès public, surtout après les sorties en dvd de versions longues qui ont fait les délices d’innombrables soirées entre amis ou en famille. C’était il y a vingt ans, c’est ainsi qu’existe désormais majoritairement dans l’imaginaire collectif la trilogie de Tolkien, du moins pour un grand public à qui l’on propose, au travers d’innombrables adaptations cinématographiques ou télévisées, d’oublier de lire pour regarder, que ce soit un film ou une série n’y change rien, et donc adopter un point de vue spécifique sur un récit. Pour peu, on en oublierait qu’existe un livre, c’est-à-dire une ouverture absolue à l’imaginaire dont les descriptions nécessairement incomplètes incitent à se faire son propre… film.

Le Tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui, Pierre Adrian, Philibert Humm (par Lionel Bedin)

Ecrit par Lionel Bedin , le Jeudi, 27 Juin 2019. , dans Pocket, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Voyages

Le Tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui, Pierre Adrian, Philibert Humm, juin 2019, 312 pages, 7,50 € Edition: Pocket

 

Deux amis d’enfance, tous les deux nés en 1991, « majeurs mais pas tout à fait vaccinés », ont un jour de 2017 l’envie de faire un tour de France en voyageant sur les traces des frères André et Julien Volden, les jeunes héros du Tour de la France par deux enfants, le livre d’Augustine Fouillée (1833-1923), publié en 1877 sous le pseudonyme G. Bruno, célèbre manuel scolaire de lecture, de géographie, et de morale sous la IIIe République. Le projet de Pierre Adrian et Philibert Humm : « voyager avec ce petit éloge de la sobriété et de la prudence ; passer notre temps à le trahir ». Garder l’idée d’un voyage dans la France des régions, des monuments, des hommes, « à portée de la main », mais dans la France d’aujourd’hui. Les copains et la route plutôt que la Patrie, la maison et la famille. Et faire de ce voyage un « hymne à la promenade » plutôt qu’au travail ou à la morale civique… Bref, « on serait les Kerouac lorrains ».