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Le Cherche-Midi

Le Cherche midi éditeur (ou Le Cherche midi) est une maison d'édition française fondée en 1978 par Philippe Héraclès et Jean Orizet, dans une librairie de la rue du Cherche-Midi, à Paris.

Sa production est axée sur un choix précis de thématiques : documents, littérature française et étrangère, poésie, humour, livres pratiques et beaux livres.

En 2005, la maison d'édition comptait 27 salariés, 10 directeurs de collection, des collaborateurs extérieurs et un rythme de publication de 120 titres par an ; elle fut rachetée en avril par le groupe d'édition Editis puis en 2008 par le groupe Planeta.

En 1991, avec le concours de la société Schering et sous le Haut patronage du Ministère de l'Agriculture, le Cherche midi a créé le prix littéraire sur manuscrits Olivier de Serres. En 2005, et dans le même esprit, est lancé le prix Terra, du nom de la collection créée en 1991, destiné à récompenser les meilleurs ouvrages inédits traitant « de l'agriculture, de l'alimentation et des territoires ».

 


Poésie de langue française, anthologie thématique, Jean Orizet

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 20 Mars 2014. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Poésie de langue française, Anthologie thématique, novembre 2013. 633 p. 22,50 € . Ecrivain(s): Jean Orizet Edition: Le Cherche-Midi

 

« Pourquoi lire la poésie ? Pour vivre mieux et plus haut »

Jean Orizet conclut ainsi sa préface. Et le talent qu’il déploie à travers ces 650 pages de bonheur nous apporte la conviction qu’en effet les poèmes sont une formidable source de vie et de plaisir.

Une anthologie poétique – il y en a tant – est toujours une entreprise périlleuse. La subjectivité des choix porte en elle l’omission, la sur-citation, parfois même la rengaine. Et cette anthologie n’échappe pas à ce pli : et à ceux qui se demanderont pourquoi citer encore Le pont Mirabeau, Il n’y a pas d’amour heureux, Harmonie du soir ou une allée du Luxembourg, il faudra répondre que c’est parce qu’il s’agit d’urgences sans cesse répétées ! On soupçonne, dans ces choix précis, le maître d’œuvre de se faire un plaisir tout personnel. Mais peut-on le lui reprocher vraiment ? L’anthologie est d’abord une affaire de plaisir personnel tout compte fait. Et dans ce plaisir que le lecteur fait son chemin et trouve le sien.

L’assassinat d’Elsa, André Rollin

, le Mercredi, 19 Février 2014. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’assassinat d’Elsa, janvier 2014, 159 pages, 16 € . Ecrivain(s): André Rollin Edition: Le Cherche-Midi

 

Comme les poupées russes, L’assassinat d’Elsa est un roman dans le roman. Le libraire Patrice Quentin a été engagé, dans les années 70, par Louis Aragon pour signer un roman à sa place. Il devait y raconter l’assassinat de sa femme, Elsa, que le poète a étouffée avec un coussin. Rouge évidemment, quand on s’appelle Aragon.

L’inspecteur Michaloir, policier qui ambitionne d’écrire un polar, habite en face de la librairie de Quentin ; il enquête sur la mort d’Ernest Tation (de métro ?), éditeur qui a été étouffé par un manuscrit. Michaloir, pour concrétiser son rêve vient d’ailleurs chaque semaine acheter un roman policier à Quentin mais cela ne stimule guère son inspiration.

Dernier personnage, Salomé. Rien à voir avec l’excitée qui veut la tête de Jean-Baptiste. Fille de Michaloir, Salomé est une grande lectrice qui observe le fantasque libraire Quentin de la fenêtre de sa chambre à coucher et lui rend souvent visite pour lui acheter des romans qui n’existent pas. Salomé s’ennuie mais elle comprend la vie avant tout le monde. Privilège de la jeunesse, sans doute.

L’Armée des pauvres, B. Traven

, le Vendredi, 24 Janvier 2014. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman

L’Armée des pauvres, Trad. (Allemand) Bernard Simon novembre 2013, 387 pages, 21 € . Ecrivain(s): B. Traven Edition: Le Cherche-Midi

 

Jungle bell !


« Terre et liberté ! », tels étaient les mots employés par une armée d’indiens pouilleux pour libérer leur pays du joug d’un dictateur baptisé caudillo. Dictateur sans états d’âme qui s’appuie sur les sinistres rurales pour faire régner la terreur et exploiter les paysans.

L’armée d’indiens pouilleux est commandée par un fin stratège dénué de patronyme mais que B. Traven a baptisé Général. La troupe de Général met à mal l’armée du caudillo qui fait régner la terreur sur les paysans et réserve un triste sort aux ennemis qui tombent entre ses mains.

Le roman se lit bien et l’histoire est rondement menée. Le style de B. Traven (pour autant qu’on puisse en juger à travers une traduction) est épique et très cinématographique. L’auteur décrit avec précision l’atmosphère des dictatures sud-américaines qu’il connaissait fort bien. S’il reste sans complaisance devant les exactions commises par les deux camps, on voit bien auquel va sa préférence.

Le dilemme du prisonnier, Richard Powers

Ecrit par Victoire NGuyen , le Mardi, 17 Décembre 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Le dilemme du prisonnier, traduit de l’Américain par Jean-Yves Pellegrin, août 2013, 500 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Richard Powers Edition: Le Cherche-Midi

 

Au nom du père


Pour comprendre la complexité du troisième roman de Richard Powers, il faut dès le commencement de la lecture s’intéresser au titre de l’ouvrage car il porte en lui toute l’essence de l’œuvre. En effet, « le dilemme du prisonnier » est une expression très connue et qui a fait date dans le monde du jeu et par extension dans l’univers de la politique et de la négociation. Elle a été élaborée par A.W. Tucker. « Le dilemme du prisonnier » désigne une situation de jeux où deux joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où de fortes incitations peuvent convaincre un joueur rationnel de trahir l’autre lorsque le jeu n’est joué qu’une fois. Pourtant si les deux joueurs trahissent, tous deux sont perdants. Comprenant la difficulté pour le public de comprendre le principe du jeu, A.W. Tucker l’explique sous la forme d’une histoire : Deux suspects sont arrêtés par la police. Or les policiers n’ont pas assez de preuves pour les inculper, donc ils les interrogent séparément en leur faisant la même offre.

Nocturne, Richard Montanari

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 17 Décembre 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, USA, Roman

Nocturne. Cherche-midi. Septembre 2013. Trad (USA) Marion Tissot. 576 p. 21 € . Ecrivain(s): Richard Montanari Edition: Le Cherche-Midi

 

Ce thriller est –paradoxalement – un vrai moment de récréation. Montanari a choisi, contrairement à ses romans précédents noirs et proches du cauchemar, de venir sur les terres d’écrivains qui ont peuplé, pour certains d’entre nous, les lectures de détente. Le souvenir de Ed McBain, par exemple, revient souvent à cette lecture. Ed Mc Bain, vous connaissez ? Celui du 87ème district, de Steve Carella, d’Isola ? La vie quotidienne de flics dans la trame d’affaires multiples qui se croisent et se dénouent.

Montanari ne s’est pas pris la tête avec ses deux personnages principaux. Deux flics, un homme et une femme. Pas de grands états d’âme, pas de plongée abyssale dans les méandres psychologiques des enquêteurs, pas de policiers véreux ou ambigus. Rien de tout cela. Xxx et xxx font leur boulot, s’entendent bien entre eux et avec leurs collègues, montrent une humeur égale et une perspicacité toute professionnelle face au tueur en série – oui il en faut bien un avec Montanari – qui décline son bestiaire sanglant en toute sérénité. Ils sont flics, donc fonctionnaires de la morosité d’une cité, quand ils ne sont pas héros de cauchemars.