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La Une Livres

Les Régicides, Robert Harris (par Jean-Jacques Bretou)

, le Mardi, 11 Juin 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Belfond

Edition: Belfond

 

En 1660, un navire anglais rejoint les côtes de la Nouvelle Angleterre. Il débarque à Boston son lot de passagers, avec parmi eux le colonel Edward Whalley et son gendre le colonel William Goffe. Ces derniers sont en fuite, recherchés pour avoir signé onze ans plus tôt la condamnation à mort du roi d’Angleterre Charles 1er suite à sa défaite contre les républicains. En effet en 1649, Oliver Cromwell, à la tête des révoltés de la New Model Army, vainqueur de la royauté après avoir fait décapiter le roi, s’est hissé à la tête du Commonwealth. En 1558, Cromwell meurt et son fils lui succède, mais le régime s’écroule avec le retour de la monarchie. En 1660, le roi Charles II monte sur le trône. Les « régicides » sont alors recherchés.

Quand les Impressionnistes s’exposaient, Laurent Manœuvre (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 11 Juin 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, L'Atelier Contemporain

Quand les Impressionnistes s’exposaient, Laurent Manœuvre, L’Atelier Contemporain, Histoire de l’art, avril 2024, 256 pages, 28 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

Dans le cadre des célébrations liées aux cent cinquante ans de l’impressionnisme, du moins de la naissance du mouvement en tant qu’il est nommé, outre que diverses expositions sont organisées, L’Atelier contemporain propose, sous la plume de Laurent Manœuvre, une riche et documentée histoire des huit expositions organisées entre 1874 et 1886 par les protagonistes eux-mêmes du mouvement. Au passage, l’auteur se montre fidèle à cette proclamation émise dans ce qui pourrait être une longue introduction à l’analyse des huit expositions en question : « Réduire les multiples facettes de l’impressionnisme à quelques phares (pour reprendre le mot de Baudelaire), et à la seule peinture, trahit l’histoire de ce mouvement » ; il est donc question, dans Quand les Impressionnistes s’exposaient, de peinture, mais aussi de gravure, d’estampe voire de sculpture – et même de quelques dessins destinés à illustrer l’éphémère L’Impressionnisme, journal d’art.

Ceux qui appartiennent au jour, Emma Doude Van Troostwijk (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mardi, 11 Juin 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Les éditions de Minuit

Ceux qui appartiennent au jour, Emma Doude Van Troostwijk, éditions de Minuit, janvier 2024, 174 pages, 17 € Edition: Les éditions de Minuit

 

Celle qui appartient au Livre

Lire Emma Doude Van Troostwijk s’impose. Son nom sera vite dans nos têtes et entre nos lèvres même si dur à articuler parce qu’issu d’une autre langue.

En l’éditant, les éditions de Minuit renouent avec un passé de bribes, de voix, une littérature des petites phrases, du souffle court qui court de roche en roche et de nuée en nuage. Où tout est clair.

C’est un premier roman, il s’intitule Ceux qui appartiennent au jour.

Pour plusieurs du roman, la nuit approche mais tant que la nuit n’est pas, le jour est leur appartenance. Là qu’ils dansent, là qu’ils se rassemblent, mangent (beaucoup de repas), dorment, surtout se réveillent : C’est l’heure des corn-flakes.

Ton frère, Minh Tran Huy (par Alix Lerman Enriquez)

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 10 Juin 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Robert Laffont

Ton frère, Minh Tran Huy, Robert Laffont, Coll. Les Affranchis, mars 2024, 166 pages, 17 € Edition: Robert Laffont

 

On se souvient avec émotion de son précédent livre, Un enfant sans histoire, publié en 2022, où l’écrivaine française d’origine vietnamienne évoque avec désarroi mais force et courage son parcours de combattante de mère d’un enfant autiste sévère. Malgré des soins incessants prodigués par son époux et elle-même, son fils Paul reste muré dans un mutisme effroyable dont il ne semble plus possible de le défaire.

Avec son dernier livre, Ton frère, elle renoue avec cette histoire douloureuse, mais elle le fait d’une manière originale en adressant une lettre pleine d’humanité et de poésie à Serge, le petit frère « neurotypique » de Paul. À Serge, l’enfant inespéré, elle lui parle avec pudeur de la difficulté de vivre au quotidien avec ce grand frère « un peu spécial », qui semble enfermé dans sa gangue de solitude et de terreur.

La première femme, Jennifer Nansubuga Makumbi (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 06 Juin 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Afrique, Roman, Métailié

La première femme, Jennifer Nansubuga Makumbi, éd. Métailié, mars 2024, trad. anglais (Ouganda) Céline Schwaller, 544 pages, 23 € Edition: Métailié

« L’ethnobiographie constitue, à partir de l’informateur, une méthode de maïeutique sociale qui permet au sujet de se retrouver lui-même et qui lui donne la possibilité de porter témoignage sur son groupe, sa société, sa culture »

Jean Poirier et coll., 1983

La première femme est le deuxième roman de Jennifer Nansubuga Makumbi (écrivaine ougandaise née à Kampala, diplômée d’un Doctorat en création littéraire de l’Université de Lancaster, récompensée en 2018 du Prix de Littérature Windham-Campbell). Et c’est par la voix de la jeune Kirabo Nnamiiro que va se dérouler le continuum de la saga d’une vaste famille ougandaise, partagée entre croyances animistes et monothéismes. Le contexte est celui du post-colonialisme, sous l’ère dictatoriale et sanguinaire d’Idi Amin Dada (1925-2003). Jennifer Nansubuga Makumbi réveille les grands mythes de l’Afrique de l’Est, notamment ceux de l’Ouganda, indépendant en 1962, pays membre de l’Organisation de la coopération islamique.