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La Une CED

Échange épistolaire avec l’écrivain et professeur des universités, Jean-Michel Devésa (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 12 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

à l’occasion de la parution de Scènes de la guerre sociale (Le Bateau Ivre), et Lire, voir, penser l’œuvre de Jean-Philippe Toussaint, Colloque de Bordeaux (Les Impressions Nouvelles)

 

Philippe Chauché, La Cause Littéraire : Les éditions Le Bateau Ivre publient votre journal du Mouvement des Gilets Jaunes, votre roman bordelais sur ces samedis, où vous étiez des cortèges et des défilés. Comment est né ce projet tout d’abord lisible sur les réseaux sociaux, avant de devenir un livre ?

Jean-Michel Devésa : L’universitaire et désormais le romancier n’ont jamais cessé d’agir en citoyen et en militant, et – pour m’exprimer selon la langue et la symbolique qui sont les miennes –, en camarade (sans carte ni organisation depuis des lunes). Cela étant, j’en viens sans plus tarder à votre question.

Έπιγράμματα, Travaux et jours dans la Grèce antique, Bernard Plessy (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 11 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Essais, Histoire

Έπιγράμματα, Travaux et jours dans la Grèce antique, Bernard Plessy, éditions Paradigme, juin 2020 (édition bilingue), 96 pages, 9,90 €

 

La vie ! La vie !

 

« Ces gens ordinaires ont fait un peuple extraordinaire »

Bernard Plessy

 

Dans une collection originale et rare – nous en reparlerons – voici un ouvrage mieux que plaisant, délicieux, exceptionnel ! Si l’on souhaite recevoir des images fidèles de l’homme et de la femme grecs durant l’antiquité, hommes et femmes du peuple, appartenant à la vie rurale, au monde du travail, des images aussi de la façon dont ils pensaient leur existence, de la façon dont ils se voyaient, il les offre à profusion.

Un printemps à Hongo, Ishikawa Takuboku (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 09 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Critiques, Poésie, Japon, Arfuyen

Un printemps à Hongo, Ishikawa Takuboku, Arfuyen, septembre 2020, trad. japonais, Alain Gouvret, 161 pages, 16 €

 

Le poète et ses chimères

Le défaut inhérent et impossible à circonscrire de ma chronique relève de l’analyse forcément ethnocentrée, que je ne peux entreprendre que par le biais du monde référentiel de ma culture européenne. Bien sûr je connais la littérature, le cinéma et l’art graphique du japon – et quelques sentiments très forts au sujet de l’acteur de kabuki, que m’enseigna mon professeur Georges Banu à Paris III –, il reste que je ne conçois cet univers oriental que par le prisme de la traduction ou des sous-titres, seuls vraiment capables de me rendre accessible cet ensemble de signes. Nous connaissons tous le débat autour de L’empire des signes. Mais dans le même temps, cet ethnocentrisme pourrait être un avantage pour parcourir le journal de ce poète maudit de l’archipel nippon, comme enrichissant le spectre et l’épaisseur de ce personnage capiteux.

Blanc, Une histoire dans la montagne, Stéphane Kiehl (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 06 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Jeunesse, La Baconnière

Blanc, Une histoire dans la montagne, Stéphane Kiehl, La Martinière Jeunesse, septembre 2020, 32 pages, 16,50 €

 

Féerie

Stéphane Kiehl, diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy, est un auteur-illustrateur qui travaille pour la presse et l’édition jeunesse, plusieurs fois récompensé : Pépite Art et documentaire du Salon du Livre de Montreuil pour La vie en design ; Prix Sorcières 2020 pour Vert.

Blanc est le titre du livre jeunesse qu’il a écrit et illustré, au format presque carré (29 x 27 cm), presque parfait… Blanc, c’est la non-couleur par excellence, celle qui s’accorde avec le cercle chromatique – dont elle est exclue. Le blanc matérialise en Occident l’innocence, la virginité, et s’associe à la mort et au deuil en Islam et en Asie. L’album Blanc, Une histoire dans la montagne, se rapporte à la relation qu’entretient un jeune garçon né et vivant dans un chalet entouré de sapins, à la nature environnante. Stéphane Kiehl écrit à la première personne, à la place du garçonnet, qu’il représente minuscule dans le paysage accidenté, sans bords véritables.

Mon chien Ischia (par Sandrine Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Jeudi, 05 Novembre 2020. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Les mouettes et leur application à flotter. L’effort sans contrainte. Je les observe en boucle, tel un traitement renouvelé contre l’anxiété. Reines de la manœuvre et du matelotage. Elles m’apaisent. Le bec devant, la proue légèrement pointée vers les flots. Les pattes alignées, ajustées sous la queue, toutes voiles serrées. Portées par les ascendants. Au-dessus de moi. Le sens du jeu ou le sens du vent. Elles suivent le bateau qui me ramène à Ischia.

L’éventualité d’une nourriture.

L’une d’elles s’est posée sur les aussières enroulées. Le déplacement au repos. Les autres plongent à toute vitesse, et je contemple, depuis le gaillard d’arrière, les orbes que créent leur chute. Et l’étrave qui baratte la mer. Le tangage et l’écume des sols prêts à rompre. Naples aspirée par les moteurs du bateau. Le bateau et l’amer dans la gorge. J’ai le mal de mer dans les tripes. Le ventre blanc entre Naples et Ischia. Je peux presque tendre le bras et saisir leur ventre rond.