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Gallmeister

Fondées en 2005, les éditions indépendantes Gallmeister sont spécialisées dans la publication de livres relevant du genre Nature writing.

Oliver Gallmeister, ancien directeur financier chez Hachette, est passionné par la littérature américaine, les grands espaces et les polars. Après avoir eu entre les mains leTraité du zen et l'art de la pêche à la mouche de John Glerach qui raconte sa vie bucolique dans le Colorado, il décide de faire connaître le « nature writing » en éditant et traduisant tous ces auteurs américains méconnus en France et fonde sa propre maison en 2005. SARL au capital de 30 000 euros ; la maison d’édition est modeste, il n’y a ni bureaux, ni personnels. Oliver Gallmeister travaille avec Laurent Beccaria (directeur des éditions Les Arènes depuis 1997) et fait très attention à rester une microstructure, en effet pour lui le principal écueil d’une jeune maison d’édition serait d’ « essayer d’être Gallimard tout de suite » . La première année il a publié six livres, aujourd’hui il en est à neuf parutions par an et 5 000 exemplaires vendus en moyenne par titre. Son plus gros succès, « Sukkwan Island » d'Island de David Van publié en 2010 et prix médicis 2010 du roman étranger, compte plus de 58 000 exemplaires vendus alors que ses meilleures ventes montaient jusqu’alors à 15 000, Le gang de la clef à molette d’Edward Abbeypublié en 1975. Soutenu par le CDE(son diffuseur), la presse et les libraires, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élevait à 539 999 euros en 2009.


Le gang de la clé à molette, Edward Abbey

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 28 Mai 2013. , dans Gallmeister, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Le gang de la clef à molette, illustré par Robert Crumb, traduit de l’américain par Jacques Mailhos 2013, 550 pages, 25 € . Ecrivain(s): Edward Abbey Edition: Gallmeister

 

Voici un gang plein de verve, charismatique, drôle, qui vit des aventures enlevées ! Un gang formé de quatre personnages hauts en couleurs, des espèces de pieds nickelés qui se révoltent contre les grandes firmes industrielles qui saccagent les somptueux paysages de l’Ouest américain, à coups de ponts, de routes, de voies ferrées…

Armés de clefs à mollette (mais aussi de quelques bâtons de dynamite bien plus efficace), les membres du gang entreprennent de détruire systématiquement toutes ces choses qui défigurent des paysages qu’ils aiment tant.

Le gang est formé de quatre personnes.

Il y A.K Servis, alias Doc, chirurgien réputé, mécène du gang, avec toujours un cigare au coin de la bouche.

Sa compagne, Ms Bonnie Abbzug, qui fait se retourner tous les hommes (et les femmes aussi) sur elle.

Impurs, David Vann

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 19 Mars 2013. , dans Gallmeister, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Impurs, traduit (USA) Laura Derajinski 2013, 284 p. 23,10 € . Ecrivain(s): David Vann Edition: Gallmeister

 

Le dernier roman de David Vann débute à la manière d’un film d’horreur à la Evil Dead. Un groupe va passer un week-end dans une cabane isolée dans les bois. Contrairement à nombre de films d’horreur, ce n’est pas un groupe de copains qui part en week-end, mais une famille. Une famille que ses membres n’hésitent pas à qualifier de « white trash ».

« Est-ce qu’on est des white trash ? demanda-t-il. Je n’irai jamais à l’université, aucun de nous n’a un emploi et on vit dans les bois. Avant même de m’en rendre compte, je risque de coucher avec ma cousine ».

Et comme dans un film d’horreur, la famille se retrouve bientôt confrontée à une menace. Sauf que la menace n’est pas à l’extérieur, mais à l’intérieur. La menace est dans la famille. La menace est la famille elle-même.

David Vann avait déjà abordé la thématique de l’explosion de la cellule familiale dans ses deux précédents romans, Sukkwann Island et Désolations. Et comme dans ces deux premiers opus, on retrouve sa même capacité à faire monter la tension crescendo, par petites touches.

Twisted Tree, Kent Meyers

Ecrit par Yann Suty , le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans Gallmeister, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Twisted Tree Traduit de l’américain par Laura Derajinski. 02/2012 – 322 pages, 23,80 € . Ecrivain(s): Kent Meyers Edition: Gallmeister


Un tueur rôde sur l’autoroute I-90, près de la petite ville de Twisted Tree, dans le Dakota du Sud. Ses proies : les jeunes filles anorexiques. Ce livre est-il encore une histoire de tueur en série ? Encore un tueur en série américain comme il en pullule dans nombre de romans, de séries, de films ? Petite originalité ici, l’action prend place dans le Dakota du Sud, c’est-à-dire au milieu des grands espaces, des paysages magnifiques, à perte de vue, des terres non colonisés par l’homme, où la nature a encore tous ses droits.

Mais Twisted Tree ne va pas du tout là où on l’attend. Ce livre n’est pas une enquête, avec police, indice, suspect, pour remonter la trace du meurtrier. Les amateurs de polar en seront sans doute pour leur frais. Non, ce livre n’est pas un livre sur un tueur en série.

Le premier chapitre met en scène le tueur. Il cède ensuite la place, et la parole, à un autre personnage. Et cet autre cédera la parole à quelqu’un d’autre. Et ainsi de suite. Au total, douze personnages se succéderont. Chaque intervenant est un habitant de cette petite communauté de Twisted Tree, et va être confronté de près ou de loin, ou pas du tout, ou très indirectement, aux meurtres de l’autoroute.

Désolations, David Vann

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 31 Août 2011. , dans Gallmeister, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, La rentrée littéraire

Désolations, 300 pages, 23 € . Ecrivain(s): David Vann Edition: Gallmeister

Le premier roman de David Vann, Sukwann Island, avait été un choc. Un véritable coup de poing littéraire, aussi âpre et lyrique, qui entraînait très loin dans les noirceurs de l’âme humaine et laissait pantois. Le deuxième roman de l’auteur était fortement attendu. Peut-être trop. Ce qui fait que, malgré d’indéniables qualités, Désolations ne convainc pas entièrement. Sans doute est-ce aussi dû au fait que David Vann reprend les mêmes ingrédients, la même recette, comme si, d’une certaine manière, il n’avait pas su se renouveler. La trop grande similitude entre les deux livres pousse à la comparaison et elle n’est malheureusement pas en faveur de Désolations. On a ainsi parfois l’impression de lire une version longue, et quelque peu diluée, du premier ouvrage.

Alors que Sukwann Island se concentrait sur la confrontation entre un père et son fils, Désolations voit plus large et convoque toute une famille.

La retraite arrivant, Gary et Irene ont décidé d’aller vivre sur l’île de Caribou Island (le titre original du livre), en Alaska. Pour Gary, s’installer au milieu de la nature est le rêve de toute une vie. Sa femme, elle, est beaucoup plus sceptique.

« Si vous vouliez jouer les idiots et tester vos limites, voir jusqu’où les choses pouvaient mal tourner, c’était l’endroit idéal ».

Sukkwan Island, David Vann

Ecrit par Yann Suty , le Jeudi, 04 Août 2011. , dans Gallmeister, Les Livres, Recensions, USA, Roman

Sukkwan Island (Gallmeister, 192 p. 21,70 €) . Ecrivain(s): David Vann Edition: Gallmeister


Un père décide d’emmener son fils de 13 ans vivre dans la nature pendant un an. Il a acheté une cabane isolée dans une île sauvage au sud de l’Alaska, dans un paysage de mer et de montagnes. L’endroit est seulement accessible par bateau ou par hydravion. Le plus proche voisin se trouve à trente kilomètres.

Un père et son fils au milieu de la nature. Le pitch de Sukkwan Island, le premier roman de David Vann, présente quelques familiarités avec La Route de Cormac Mc Carthy.

(Une parenthèse sur La Route, le plus grand succès populaire et critique – il a obtenu le Prix Pulitzer – de son auteur. Certains ont parlé d’épure, mais comparé à ce que Cormac McCarthy a pu écrire par le passé – Suttree, Méridien de sang ou La Trilogie des confins – il conviendrait plutôt de pointer une certaine paresse. Cormac McCarthy a désossé son style, comme s’il n’avait livré qu’un scénario ou le squelette du roman qu’il voulait publier. Comme s’il était trop vieux et n’avait plus la force de se faire violence. Est-ce pour cette raison qu’il a décidé de vendre la machine à écrire sur laquelle il a signé tant de chef d’œuvres ?).