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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


En mémoire d’une saison de pluie, Fouad El-Etr (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 10 Novembre 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

En mémoire d’une saison de pluie, Fouad El-Etr, mai 2021, 304 pages, 20 €

 

« … tout flambait, nous, les bûches sur les chenets, et dans le ciel, après la pluie, les éclaircies. De temps en temps les litanies du vent comme un rire de singe tombaient du toit, soulevant l’esprit des bois et des oiseaux de la forêt qui les habitent… ».

En mémoire d’une saison de pluie est un luxuriant roman d’amour et d’amitié, un roman de légèreté, et de grâce, comme le sont les romans inspirés. Le narrateur et ses amis séjournent au Bois Clair, une maison de famille qui s’ouvre sur des bois propices aux plus folles escapades amoureuses. Le Bois Clair inspirante, le Bois Clair captivante, vivifiante, c’est de cette maison qui tremble sous les âges et les blessures du temps, que va naître l’amour et la nostalgie de ces instants bénis que partagent les trois jeunes gens. En mémoire d’une saison de pluie est un roman où la forêt vibre, enflamme le narrateur et son amie, où les arbres et les animaux furtifs, l’illuminent.

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, Boualem Sansal (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 25 Octobre 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Maghreb

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, octobre 2021, 102 pages, 12 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal Edition: Gallimard

 

En 2006, Boualem Sansal avait fait paraître : Poste restante : Alger, sous-titré Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes. À quinze ans de distance, avec cette Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde… (chaque mot compte), son propos se fait plus ambitieux. Le constat de départ est simple : forte de sa maîtrise de la Nature (même si elle ne peut encore empêcher les catastrophes naturelles de se produire, elle sait relativement les prévoir) et des expériences désagréables, voire effrayantes, accumulées au cours des siècles et des civilisations, l’humanité, si elle le voulait, serait capable de transformer ce bas monde en paradis. Qui oserait affirmer qu’elle s’est engagée sur cette voie ? Des esprits grincheux ou lucides remarqueront que, depuis des millions d’années, les mouches se prennent dans les toiles d’araignées et qu’elles n’ont pas développé le début d’une stratégie collective leur permettant d’éviter cette mort qu’on suppose désagréable. Mais les mouches n’ont, semble-t-il, ni mémoire, ni langage leur permettant de transmettre l’expérience acquise, ni bibliothèques, ni penseurs.

Nuit de foi et de vertu, Louise Glück (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 15 Octobre 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Poésie

Nuit de foi et de vertu, Louise Glück, mars 2021, trad. américain, Romain Benini, édition bilingue, 160 pages, 17 € Edition: Gallimard

 

Alternant les poèmes plus longs et les textes plus brefs, la poète américaine, lauréate du dernier Nobel de Littérature (2020), nous oriente vers une poésie qui camoufle l’autobiographie sous des dehors étranges, des récits qui ont l’apparence de l’invention et des souvenirs qui sentent le vécu. Le mélange, réaliste et fantastique, entre passé et rêve, retient toute l’attention. On y perçoit la sève de qui veut se plonger dans le passé et la volonté de sertir le tout des outils de la création et du regard en surplomb. Le titre du volume, qui fait tantôt intervenir un garçon, tantôt une fille, dont chacun a un frère ou une sœur, provient d’un titre lu par un enfant le soir.

À ce propos, que d’images de nuit traversent ce livre, plein d’inquiétude et de foi en un passé où s’agrègent les parents, les frère et sœur, une tante. On sent bien sûr le désir ici de faire de la poésie un tremplin spirituel vers des strates peu explorées ; en quoi la séance d’analyse éclaire vraisemblablement un travail sur ces matières essentielles pour l’auteure.

Les nuits donc sont fécondes et engendrent ce qu’elles enregistrent de plus nu, de plus vrai, qui sourd de l’existence.

Les aventures d’un sous-locataire, Iouri Bouïda (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 13 Octobre 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie, Roman

Les aventures d’un sous-locataire, octobre 2021, trad. russe, Véronique Patte, 456 pages, 24 € . Ecrivain(s): Iouri Bouïda Edition: Gallimard

 

On pourrait d’abord croire lire avec ces aventures de Stalen le récit des pérégrinations picaresques d’un personnage haut en couleurs, drôle, attachant, capable d’un humour féroce mais toujours sensible et généreux. La dimension comique de ce roman saute aux yeux – en particulier dans les 150 premières pages – et fait d’ailleurs de cette lecture un temps de sourire réjouissant. Les déambulations de Stalen, dans un Moscou fascinant, glacial dessus, bouillant dessous, ramènent à la grande littérature d’aventure que Bouïda salue d’ailleurs par les titres qu’il donne à chacun des chapitres de ce roman :

Chapitre 1, Où il est question du bouton supérieur d’une chemise, de métamizole sodique et de diminution de frais d’entretien / Chapitre 2, Où il est question de la promiscuité de l’existence, d’une femme à la petite vessie et de poésie picaresque.

Sous l’imperturbable clarté, Choix de poèmes 1983-2014, Jean-Marie Barnaud (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 29 Septembre 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Sous l’imperturbable clarté, Choix de poèmes 1983-2014, Jean-Marie Barnaud, Gallimard/Poésie, 2019, préface d’Alain Freixe, poète, 272 pages, 8,60 € Edition: Gallimard

 

Ce passant, qui explore saison après saison l’univers qui l’entoure, cherche à « y mettre de l’ordre », à y trouver une clarté qui ne soit pas évidente et première.

En de poèmes courts – le plus souvent – et limpides (ce vœu de clarté assigné dès le titre de l’ensemble), le poète se dit aussi passeur d’un quotidien où les éléments tremblent leurs sens, à l’aune de l’eau présente, celle qu’« on entend/ Ruisseler dans la terre noire », « Belle eau du lac » ou encore « l’eau (qui) blanchit/ légère au vent ».

Il s’agit alors de rameuter toute clarté, tout éclat, c’est celle, celui des voyages, la lumière des carnets que l’on tient, pour évincer la mort, l’abandon, l’exil. Les traces désordonnées du réel semblent échapper à quelque rangement, et toutefois le poète sait happer, « sans comprendre », « le peu de clarté/ qui tient à l’est ».

« Poursuivre une clarté », telle est la mission à laquelle s’invite le poète. Être l’hôte qui dispense des leçons de passé, à coups d’imparfait qui ressuscite les absents :