« Ce soir-là, toute la faune qu’on pouvait croiser chez Raymond semblait réunie : marins d’eau douce, maquereaux à gourmettes, assassins en goguette, éjaculateurs précoces, footballeurs manchots, canailles boiteuses, militaires pacifistes, crooners baroques, sionistes repentis, médecins fumeurs, amants éconduits, schnorers polyglottes, rabbins défroqués, chômeurs prospères, troubadours sédentaires et probes antiquaires ; des petites frappes, des causeurs impénitents et des grands cœurs, des valeureux et des seigneurs, des Séfarades avec un S majuscule qui ne donnaient pas d’argent au KKL, ne buvaient jamais du Coca Light et ne promenaient pas leur maîtresse en Porsche Cayenne – ils n’avaient pas de Porsche Cayenne ».
Jacques Koskas traverse ses révolutions un peu comme Woody Allen ses films, un pied dans le judaïsme, l’autre dans les soirées où l’on ne reste jamais très longtemps un verre vide à la main.