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Articles taggés avec: Guérin Olivia

Oublie les femmes, Maurice, Florent Jaga (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mercredi, 27 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman

Oublie les femmes, Maurice, Florent Jaga, Editions Quadrature, 2019, 115 pages, 16 €

 

Florent Jaga ou l’amour vache

Chez Florent Jaga, l’amour n’est pas une sinécure. Dans les couples qui sont au cœur du recueil Oublie les femmes, Maurice, ça se chamaille, ça se déteste, ça se méprise, ça s’étripe, ça cherche de temps à autre à se zigouiller. Et parfois – parfois seulement –, ça se rabiboche.

Les quatorze nouvelles qui forment ce recueil constituent au premier chef une galerie de portraits contemporains d’une agréable causticité. On y croise, entre autres, des filles exhibitionnistes, des pin-up, une belle brochette de frustrés, des voyeurs, un pompier tueur en série, un prêtre amoureux d’une effrontée, et surtout beaucoup de couples déglingués qui se dédaignent ou s’indiffèrent.

Paul Éluard et la pratique du recueil poétique (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Jeudi, 14 Novembre 2024. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

L’œuvre d’Éluard se compose d’un grand nombre de recueils poétiques. De fait, Éluard a accordé une place importante à la pratique du recueil dans son œuvre poétique. Mais une analyse détaillée des tables des matières des différents recueils montre que l’on retrouve très souvent les mêmes poèmes d’un ouvrage à l’autre. De fait, Éluard n’a cessé de monter et de démonter des recueils, de publier et de republier des textes dans des recueils différents. Or, ce « réemploi » ne constitue pas une simple commodité. Le poète paraît très attentif au contexte dans lequel il publie un poème, à l’influence réciproque que différents textes peuvent avoir les uns sur les autres, ainsi qu’à la polysémie qu’un texte peut acquérir en étant republié dans un autre cadre. Ainsi, la pratique du recueil relève véritablement chez Éluard du travail poétique, et il s’agit d’un versant important de sa démarche de création.

Comment écrire… une nouvelle (1), Martine Paulais (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mardi, 01 Octobre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais

Comment écrire… une nouvelle (1), Martine Paulais, Enviedécrire Éditions (2), 2019, 178 pages, 18 €

 

S’il est un genre littéraire qui va comme un gant à l’auteure de cet ouvrage, c’est précisément celui de la nouvelle. Car Martine Paulais a deux cordes à son arc : elle publie des nouvelles (sous le pseudonyme d’Eve Roland) et anime des ateliers d’écriture où elle met régulièrement à l’honneur ce genre littéraire. C’est donc forte de cette double expérience qu’elle s’adresse, avec ce livre, aux nouvellistes en devenir – et pourquoi pas aux auteurs déjà un peu plus aguerris –, pour leur faire prendre conscience des ingrédients principaux qui entrent dans la composition de ce genre, et leur présenter les outils qui leur permettront d’écrire des nouvelles efficaces.

Ce petit ouvrage au format poche sera de fait bien utile à ceux qui, souhaitant dépasser la simple écriture spontanée de la nouvelle et ne se laissant pas piéger par les sirènes du premier jet, souhaitent peaufiner leurs techniques de construction, d’écriture et de réécriture de nouvelles.

Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mardi, 12 Décembre 2023. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Nouvelles

Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert, Éditions des falaises, 2020, 190 pages, 15 €

Nouvelles impressionnistes : et si l’impressionnisme était aussi littéraire ?

« Et si l’impressionnisme était aussi littéraire ? » : voilà l’ambitieuse question à laquelle tente de répondre l’anthologie Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, parue aux éditions des Falaises en 2020 (textes choisis et présentés par Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert).

De fait, la question n’est pas véritablement nouvelle : la critique littéraire utilise l’expression d’« impressionnisme littéraire » pour rendre compte du style d’écriture mis en œuvre par certains auteurs du 19e siècle qui cherchent à transposer dans le domaine de l’écriture littéraire les techniques des peintres impressionnistes. On peut penser par exemple à Octave Mirbeau, ou encore par certains aspects à Zola ; l’écriture des frères Goncourt a également été rapprochée d’une esthétique impressionniste.

Une tendance contemporaine de la nouvelle : la nouvelle-instant (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mardi, 10 Octobre 2023. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

La représentation du genre de la nouvelle la plus largement répandue dans le grand public est celle d’un texte narratif bref, centré sur le déroulement d’une histoire et l’enchaînement de péripéties en nombre restreint, orienté vers une fin, matérialisée par une chute qui se veut surprenante.

Les concours de nouvelles que l’on voit actuellement se multiplier sur Internet et qui sont un vecteur non négligeable de diffusion du genre de la nouvelle auprès du grand public, se fondent généralement sur cette conception classique du genre. Ces attendus traditionnels ne manquent pas d’être rappelés dans les règlements de concours, parmi lesquels nous citerons au hasard celui-ci :

Rappel : Définition d’une nouvelle : « c’est un écrit simple, concis et intense, présentant peu de personnages, se déroulant sur un temps relativement court, pouvant comporter des indices et des pistes favorisant le suspense et se terminant par une chute originale ou déroutante qui respecte cependant la cohérence du récit ».