Identification

Articles taggés avec: Guérin Olivia

Giono et la nouvelle d’atmosphère : relire Solitude de la pitié (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Jeudi, 12 Janvier 2023. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Quand on pense à l’œuvre de Giono, on pense au premier chef aux romans de sa deuxième période, comme Un roi sans divertissement (1947) ou Le hussard sur le toit (1951). Il est pourtant une partie de son œuvre bien intéressante et trop peu connue : ses nouvelles, en particulier celles d’avant-guerre. Je m’intéresserai ici au recueil Solitude de la pitié, initialement paru en 1932.

Pour ma part, j’affectionne tout particulièrement le premier Giono, celui des chroniques paysannes, de la Trilogie de Pan (Colline, Un de Baumugnes, Regain), où l’auteur s’est attaché à décrire le monde rural de Haute-Provence, les gens de peu, la nature, avec une affection et une vigueur rarement égalées. En lisant Solitude de la pitié, j’ai eu plaisir à retrouver ses portraits mi-affectueux mi-moqueurs des paysans de cette région (par exemple dans la nouvelle « Joselet »), dans des textes où l’auteur s’amuse à pointer leurs petites marottes (« Jofroi de la Moussan ») ou leurs grandes folies (la pièce maîtresse du recueil est sans conteste la longue nouvelle « Prélude de Pan », racontant une scène de transe qui s’empare de tout un village et se termine en orgie).

Portrait en bleu *, Eve Roland (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Jeudi, 08 Décembre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Nouvelles

Portrait en bleu, Eve Roland, Éditions l’Ourse brune, 2020, 40 pages, 12 €

 

Délicat. C’est le qualificatif qui vient immédiatement à l’esprit pour ce joli petit livre que nous propose la toute jeune maison d’édition L’Ourse brune, qui a ouvert ses portes en août dernier et a fait le choix de publier uniquement des nouvelles. Ce Portrait en bleu d’Eve Roland est d’abord un bel objet, qui tient au creux de la main avec son format menu d’une quarantaine de pages. Papier de qualité, graphisme élégant, couverture aux douces nuances crème et bleues, illustrée par l’artiste Louis-Marie Catta.

Délicatesse : voilà également ce qui caractérise l’écriture de cette nouvelle toute en nuances, dont la quatrième de couverture résume ainsi la trame : « Lorsqu’elle trouve la photo d’une inconnue parmi les affaires de sa tante décédée, la narratrice ne sait pas qu’elle entrouvre la porte d’un secret bien gardé ».