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Articles taggés avec: Bretou Jean-Jacques

Bambi, Mons Kallentoft & Markus Lutteman (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 29 Juin 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Polars

Bambi, Mons Kallentoft & Markus Lutteman, 2019, trad. Hélène Hervieu, 528 pages, 9 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Midsommar c’est la saint Jean d’été en Suède. Pour célébrer le solstice on danse, on boit, on mange des harengs marinés, des pommes de terre nouvelles en salade et des fraises à la crème. On fait la fête ensemble et avec la nature. C’est un rituel païen. Cette année-là, le 25 juin, Linus Jonsson, qui n’a dormi que trois heures, fend les flots de la coque en aluminium de son bateau. Il croit apercevoir sur une petite île, non loin de Stockholm, des phoques qui se reposent. Isa Nehf, Theo Stranddahl, Hugo Löfwencrantz, Axel Hultqvist, sont découverts morts, Madelene Dahlén, très mal en point, survit, et Ebba Langer a disparu. Tous étaient lycéens au Hersby Gymnasium à Lidingö et étaient là pour s’amuser. Et l’on constate que l’un s’est enfoncé plusieurs couteaux en plastique dans la gorge, qu’un autre s’est mutilé la cuisse pour la manger. C’est un carnage dont les mouettes ont commencé à se repaître.

La Conférence de Wannsee, Peter Longerich (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 09 Juin 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Langue allemande, Héloïse D'Ormesson

La Conférence de Wannsee, Peter Longerich, octobre 2019, trad. allemand, Raymond Clarinard, 233 pages, 20 € Edition: Héloïse D'Ormesson

Le 20 janvier 1942, quinze hommes, presque tous des personnalités de haut rang de l’État national-socialiste, du parti et de la SS, parmi lesquels quatre secrétaires d’État, deux hauts fonctionnaires de poste équivalent et un sous-secrétaire d’État se réunissent à l’invitation de Reinhard Heydrich, chef de la direction générale de la sécurité du Reich, dans la luxueuse villa Marlier sur le lac de Wannsee, transformée en pension pour la SS, et située en périphérie occidentale de Berlin.

On peut voir autour de la table : Josef Bühler, gouverneur-adjoint de Pologne, Roland Freisler, du ministère de la Justice, Otto Hoffmann, chef du RSHA, Gerhard Klopfer et Friedrich Wilhelm Kritzinger, secrétaires à la chancellerie du parti nazi et à la chancellerie du Reich, Rudolf Lange et Karl Eberhard Schöngarth, de la SiPo et du SD, Georg Leibbrandt et Alfred Meyer, du ministère des territoires occupés de l’Est, Martin Luther, du ministère des Affaires étrangères, Heinrich Müller, chef de la Gestapo, Erich Neumann, représentant les ministères de l’Économie, du Travail, des Transports et de l’Armement, Wilhelm Stuckart, représentant du ministère de l’Intérieur qui fut à l’origine des Lois de Nuremberg et jadis en charge de la politique juive.

Le Retour d’Arsène Lupin ; Le Noël d’Arsène Lupin ; Frédéric Lenormand (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 19 Mai 2020. , dans La Une Livres, Le Masque (Lattès), Les Livres, Critiques, Roman

Le Retour d’Arsène Lupin ; Le Noël d’Arsène Lupin ; Frédéric Lenormand, novembre 2019, 272 et 256 pages, 8,50 € Edition: Le Masque (Lattès)

Le personnage du gentleman cambrioleur a toujours eu beaucoup de succès en France où l’on peut trouver de nombreux lupiniens, lupinologues et autres lupinophiles. Pourtant Maurice Leblanc, l’inventeur du héros fantastique, publié en ses débuts dans le mensuel Je sais tout, a toujours souffert d’être relégué à la place de Conan Doyle français et de ne pas être reconnu par ses confrères à celle qu’il prétendait d’écrivain « à part entière » tels les Flaubert, Maupassant, Daudet, Renard.

L’œuvre de Maurice Leblanc est tombée dans le domaine public en janvier 2012 laissant la possibilité à de nouveaux auteurs de reprendre le fameux personnage de Lupin. C’est ainsi qu’est né sous la plume de Frédérique Lenormand ce Retour d’Arsène Lupin. À noter, pour les lupinophiles qu’un Retour d’Arsène Lupin, sous la forme d’une pièce de théâtre d’une cinquantaine de pages a été écrite par Leblanc lui-même et Francis de Croisset en 1920 et qu’elle fût publiée dans les numéros 177 et 178 de Je sais tout. Qu’a été porté au cinéma en 1938 par George Fitzmaurice, avec Melvyn Douglas en Lupin, un film, et que la télévision avec Jacques Nahum derrière la caméra en a tourné un autre en 1989, François Dunoyer jouant le rôle du gentleman cambrioleur.

Bolchoï confidentiel, Simon Morrison (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 12 Mai 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Belfond

Bolchoï confidentiel, Simon Morrison, novembre 2019, trad. anglais (USA), Luba Jurgenson, 414 pages, 21 € Edition: Belfond

 

Sur la couverture de ce livre ne figure aucun étiquetage qui pourrait nous permettre de le classer dans un genre. Mais on peut se référer à la théorie paratextuelle, un des fondements de l’école de Constance dans sa doctrine de réception de la lecture, et à son concept de l’horizon d’attente (Erwartungshorizont) qui constitue un système de référence objectivement formulable à l’acte de lecture. Système de référence dont l’un des facteurs est : « l’expérience préalable que le public a du genre dont l’œuvre relève ».

Pour faire simple, le titre du livre Bolchoï confidentiel n’est pas sans évoquer L.A. Confidential de James Ellroy, et le mot confidential des séries télévisées policières. Par ailleurs, la quasi-totalité de l’introduction de Simon Morrison se rapporte à l’attentat à l’acide qu’à subi le directeur artistique du ballet au Bolchoï, Sergueï Filine, le 17 janvier 2013. L’accroche est peut-être un peu grosse, mais le lecteur peu avisé, même si la traduction est signée par l’excellente Luba Jurgenson, pensera avoir entre les mains un livre de fiction, voire un roman policier.

Un jour comme les autres, Paul Colize (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 30 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Polars

Un jour comme les autres, Paul Colize, mars 2020, 512 pages, 8 € Edition: Folio (Gallimard)

Comme un avertissement, en incipit, on trouve inscrite cette phrase de Climats d’André Maurois : « L’amour supporte mieux l’absence ou la mort que le doute ou la trahison ». Puis on enchaîne, comme un opéra construit en quatre actes, avec une ouverture : « Quel sangue versato al cielo s’innalza… », le chant de la reine vierge interprété par Beverly Sills dans Robert Devereux de Donizetti, dont le sujet est la trahison d’Elisabeth, par le comte d’Essex. Placé sous le double signe de la trahison et de l’opéra, le roman de Colize nous promet semble-t-il frissons et chants conjugués harmonieusement jusqu’à se perdre dans ce qui pourrait être un final en grincements de violons. La note est donnée.

À Ranco, sur les bords du lac Majeur se languit Emily, traductrice et soprano. Son compagnon, Eric Deguide, professeur de droit, est parti un beau matin, le vendredi 14 novembre 2014, il y a 614 jours, au volant de son véhicule pour ne plus réapparaître. On a découvert ce dernier, de marque SAAB, dans le parking de l’aéroport de Zaventem en date du 19 novembre 2014. Tout aurait pu en rester là si un geek, Michel Lambert, n’avait, ayant ouvert un forum en ligne consacré aux affaires criminelles belges, hameçonné une personne Axe-L prête à lui faire des révélations. Il n’en suffira pas plus pour qu’Alain Lallemand, journaliste d’investigation et son collègue Fred flairant la bonne affaire, « réveillent » le mystère de la disparition Deguide et se mettent en chasse.