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52.dimanche (XXXII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 05 Octobre 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

la coupure

ce mot, coupure, est important à plusieurs titres, car il est synonyme de repentir, mais aussi d’interruption, ce qui lui donne une belle étendue

la coupure dont je veux parler est donc à prendre dans ce sens protéiforme, son épaisseur, à laquelle j’ajouterai si vous le permettez, l’interstice – que j’essaierai d’évoquer un autre jour

cette ouverture, cette petite cicatrice spirituelle est souvent à l’œuvre ici dans le programme de cette lettre, et mon intérêt aujourd’hui de vous en parler revient à activer l’exigence et le souci de l’écrivain pour cette sorte de fracture au milieu même de sa parole, qui conduit à soustraire et couper

il existe cependant des littératures réalistes, dont les motifs sont sujets à des enquêtes et des couches successives d’investigations

Six questions à Gérard Pfister, éditeur

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 02 Octobre 2013. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

 

Entretien réalisé par Didier Ayres le 5 septembre 2013

 

C’est dans un café parisien que j’ai rencontré Gérard Pfister, pour lui poser quelques questions sur la maison d’éditions Arfuyen qu’il a créée en 1975 et qu’il dirige avec son épouse, entre le Lac Noir, Paris et Strasbourg.

 

Concernant les tout débuts des éditions Arfuyen, pouvez-vous décrire en quelques mots ce que vous aviez à l’esprit lorsque vous avez créé la revue qui portait ce nom ?

52.dimanche (XXXI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 28 Septembre 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

la capture et la fusion

voici quelques mots sur la procédure logique de l’activité de créer

car dire c’est chercher une idée ou une image là où on est susceptible de la trouver

pour ma part, je suis enclin à croire que les idées sont des sortes d’alouettes qu’il faut capturer un instant pour en décrire l’intérêt et dire leurs traits et leurs reliefs

c’est ainsi qu’on détoure un morceau de la réalité, comme le rouge de l’abat-jour à mes pieds ou le petit personnage blanc qui figure un guerrier chinois ; ces choses existent, évidemment, mais pas sans la capture, la saisie, ce en quoi la parole les décèle

ainsi écrire rend captives l’idée et l’image

Alain Morin, Pour quel temps inconnu ?

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 27 Septembre 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers

 

Poésie asilaire


Comme je reçois à la même date trois livres des éditions Rougerie, lesquelles continuent leur travail d’impression et de diffusion avec un courage exemplaire, je profite de ces lignes pour partager mon sentiment au sujet de deux livres de feu Alain Morin. Cet auteur, que peu connaissent, laisse une impression « métaphysique » comme l’écrit Y. Bonnefoy, quand pour ma part, j’ajouterai, d’une espèce d’ordre supérieur. Par exemple, ce beau poème de Purgatoire : Toi qui vois/ exaspéré d’amour,/ Archange du plaisir/ toi dont le regard/ transperce la beauté,/ je te rends grâce/ homme magique/ aux rêves par milliers. Avec comme exergue : A G…, 4 ans d’internement. Et là est une espèce de secret, un « corps-espace » comme l’écrit Alain Morin, une « liturgie du temps », en tous cas, un hic et nunc très frappant et solitaire.

52.dimanche (XXX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 21 Septembre 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

les mots et les choses

petite lettre encore, aujourd’hui, que j’écris dans les rais d’un soleil chaud et diffus, et dont le titre m’est venu hier grâce à une lecture qui traitait de l’écriture musicale

j’en viens donc à dire les mots et les choses

et cela implique plusieurs conséquences :

tout d’abord, une séparation entre l’énoncé et ce qui est énoncé, une forme de distance et d’appropriation du langage

puis, la recherche d’un équilibre entre l’écriture et le monde abstrait des choses, comme s’il s’agissait d’un gant, de l’invagination d’une idée

ou encore la quête de la chose écrite, laquelle perd en quelque sorte son statut de chose par sa métamorphose graphique, scripturale