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Roman

Souvenirs (et) Le chemin du serpent, Torgny Lindgren

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 16 Janvier 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Biographie, Récits, Actes Sud

. Ecrivain(s): Torgny Lindgren Edition: Actes Sud

Souvenirs, récit traduit du suédois par Lena Grumbach, Actes Sud, novembre 2013, 235 pages

 

Le serpent, chemin faisant

Livre arraché à Torgny Lindgren par un éditeur, comme il l’explique dans une scène burlesque au seuil de ce volume, c’est à une drôle d’expérience de lecture que nous confrontent les mémoires de l’écrivain suédois, qui ne cesse d’insister sur son indifférence à la vérité tout en égrenant des scènes de son enfance puis de sa vie d’écrivain auxquelles nous ne pouvons nous empêcher de prêter foi. D’un côté, donc, l’ouvrage paraît éclairer le lecteur français sur les mœurs et l’atmosphère du Västerbotten, province natale de l’écrivain qui est notamment le cadre du Chemin du serpent et l’une des sources de son univers et de sa langue poétique. De l’autre, l’autobiographie, qui s’affirme irriguée de fiction, pourrait bien ne proposer là qu’un trompe-l’œil, en offrant au lecteur naïf en quête de sources et de clés le tableau d’une province toute romanesque et intime.

Edisto, Padgett Powell

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 15 Janvier 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Belfond

Edisto, Belfond/Vintage novembre 2013. 247 p. 17 € . Ecrivain(s): Padgett Powell Edition: Belfond

 

Incipit : « Je suis en goguette à Bluffton. Je me suis tiré de l’école – on appelle ça faire le mur, mais il y a pas de mur, il suffit de sortir de la cour à la récré, quand les trois cents gamins sont là pliés en deux en train de lancer leurs billes. Moi, je suis pas capable d’en lancer une au lance-pierre, alors je me casse et je vais au Rexall prendre un verre – un coca, ou un de ces trucs que Madame le Docteur m’interdit formellement, sous prétexte que ça m’excite. Je vais pourtant pas boire du lait toute ma vie, ou me mettre au bourbon à mon âge. Mais c’est pas le problème. »

Entrée inhabituelle pour une critique de livre, mais dans le cas d’ « Edisto », elle s’impose presque, elle va de soi tant cet incipit évoque un livre culte des années soixante.  Vous avez deviné ?

Simon Everson Manigault est le petit-fils sûrement de Holden Caulfield, le jeune héros de « The catcher in the rye » (L’attrape-cœurs) de Salinger. Il lui ressemble comme deux gouttes d’eau, déborde comme lui d’énergie et d’insolence, parle comme lui. Ici aussi, nous avons un narrateur à la première personne du singulier, dont nous suivons les traces pendant quelque temps avec plaisir, jubilation. Car ce roman n’est pas triste, c’est le moins ! On sourit, on rit, de bout en bout, dans le langage vert et les frasques de Simon.

Une mesure de trop, Alain Claude Sulzer

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 15 Janvier 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions Jacqueline Chambon

Une mesure de trop, septembre 2013, 267 pages, 22 € . Ecrivain(s): Alain Claude Sulzer Edition: Editions Jacqueline Chambon

Marek Olsberg est un pianiste de renom, consacré par les medias, estimé de son propre milieu. Il va donner à la Philharmonie de Berlin un récital de piano en solo. Exercice périlleux pour un musicien, même confirmé. Il doit jouer ce soir-là des œuvres de Scarlatti, de Barber et de Beethoven dont il prévoit d’exécuter la Sonate Hammerklavier N°29 opus 106.

Alors qu’il l’interprète devant les auditeurs attentifs de la Philharmonie parmi lesquels certains de ses amis, des artistes, des élus locaux, des personnalités du monde musical, il s’arrête en plein concert, ferme le piano et quitte l’estrade en énonçant : « C’est tout ».

L’habilité d’Alain Claude Sulzer consiste à décrire dans une première partie de ce roman les vies et interdépendances entre certains personnages qui ont pour point commun d’avoir approché Marek Olsberg, de travailler pour lui, telle Astrid Maurer, secrétaire remarquablement efficace et dévouée, témoignant pour son patron une disponibilité de tous les instants, le protégeant des importuns, de la presse, du monde extérieur. Il y a également un couple d’homosexuels, Claudius et Nico. On apprendra plus tard que Claudius a été l’amant de Marek. D’autres personnes sont impliquées dans ce panorama : Esther, qui va découvrir, en rentrant chez elle plus tôt que prévu, que son époux Thomas la trompe et se comporte comme un homme salace et lubrique.

Le cycle des destins, Aylin et Siam, Éric Simard

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 14 Janvier 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Syros

Le cycle des destins, Aylin et Siam, octobre 2013, 298 p. 15,90 € . Ecrivain(s): Eric Simard Edition: Syros

 

 

Voici un bien beau roman futuriste. L’histoire prend place en 2132 dans un Paris d’après la Grande Catastrophe : un tremblement de terre a ravagé la France en 2123 et un tsunami a englouti Paris. N’en demeurent émergés que le haut des bâtiments les plus élevés ainsi que deux collines : Montmartre et le Mont Valérien qui sont devenus des îles. Les survivants se sont organisés depuis, en communautés séparées, sans grand contact entres elles, chacune devant se protéger des pillards qui viennent en bateaux de la périphérie. D’autres dangers rôdent aussi comme les grandes créatures ailées de la Tour Carnasse (ancienne Montparnasse), sans doute échappées de laboratoires où elles auraient été créées et les grands requins blancs qui sont venus peupler les eaux à certains endroits.

L’ami des femmes, Diego Marani

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 13 Janvier 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Italie, Rivages

L’ami des femmes (L’amico delle done), traduit de l’italien par Anna Colao, 302 pages, 9,65 € . Ecrivain(s): Diego Marani Edition: Rivages

 

Ernesto !

Un sacré personnage !

On pense d’emblée, en abordant ce roman savoureux et triste, au film de Truffaut, de titre presque éponyme, L’homme qui aimait les femmes (1977) et au personnage magnifiquement interprété par Charles Denner.

Ernesto, professeur d’italien et de latin dans une école de Trieste, « avait toujours été l’ami des femmes ».

Comment être l’ami sans être l’amant ? Est-il possible d’être à la fois l’un et l’autre ? L’amour est-il viable à partir du moment où il est tellement installé dans le quotidien que disparaît toute crainte de perdre celle qu’on aime ?

Questions lancinantes pour Ernesto, angoissantes, récurrentes dans le carrousel de ses conquêtes.