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Roman

Fragments d’une traque amoureuse, Fleur Zieleskiewicz

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Vendredi, 02 Octobre 2015. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Fragments d’une traque amoureuse, éd. L’Editeur, mai 2015, 228 pages, 16 € . Ecrivain(s): Fleur Zieleskiewicz

 

Si le titre Fragments d’une traque amoureuse semble faire un clin d’œil aux Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes et en être l’adaptation Web 3.0, toute ressemblance avec l’original est trompeuse. Il s’agit plutôt d’une nouvelle tendance stylistique chez les écrivains ex-publicitaires consistant à utiliser un remake des titres notoires pour attirer l’œil, comme en témoigne le dernier ouvrage de Beigbeder Conversations d’un enfant du siècle, qui rime formidablement bien avec La confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset. Bref, il faut admettre que ce premier roman de Fleur Zieleskiewicz commence de façon originale. Cette promesse tient jusqu’au bout puisque ce roman raconte un amour déçu au rythme très fragmenté de la traversée d’une dizaine d’aéroports. En cela, on peut reconnaître une point commun avec Roland Barthes car l’auteure y partage une vision très « fragmentée, discontinue et papillonnante » de l’amour.

Avertissement avant le décollage : c’est un livre qui se lit avec des écouteurs (la bande son est annoncée dès la première page) et en mode web full service avec le site web fleurz.com, Facebook, Twitter et Instagram… Vous avez de quoi traquer l’auteure sur tous les réseaux sociaux. Assurément moderne et ultraconnectée, l’histoire peut donc se lire de deux façons :

Ressources inhumaines, Frédéric Viguier

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 24 Septembre 2015. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Albin Michel, La rentrée littéraire

Ressources inhumaines, août 2015, 281 pages, 19 € . Ecrivain(s): Frédéric Viguier Edition: Albin Michel

 

Alors qu’elle avait 22 ans, elle a fait un stage dans une enseigne de la grande distribution. « Elle » n’a pas une personnalité bien remarquable, mais dans ce milieu, elle va apparaître adaptée. Très adaptée. Un instinct opportuniste qui lui permet de comprendre vite ce qu’il faut dire et faire, sur les meilleures façons de manipuler, de mentir, de trahir… pour simplement s’approcher des lieux de pouvoir et se faire accepter par ceux qui y siègent.

« Elle » n’a pas de nom car son identité semble bien se réduire à la place qu’elle occupe dans l’entreprise, à la fonction qu’elle y occupe et au travers de laquelle les autres l’identifient, la regardent et la reconnaissent : la stagiaire puis la responsable du rayon textile femme. D’ailleurs, avoir un nom, ou ne serait-ce qu’un prénom, ne semble pas très adapté dans cet univers. Les seuls personnages ayant un nom dans ce récit sont condamnés à sortir de la scène de l’hyper-marché, cet univers où les sentiments humains doivent s’effacer devant les stratégies rationnelles des individus, leur lutte pour les places, dans la hiérarchie comme sur le parking du personnel.

Où étiez-vous tous, Paolo di Paolo

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mercredi, 23 Septembre 2015. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Belfond, Italie

Où étiez-vous tous, traduit de l'italien Renaud Temperini, septembre 2015, 206 pages, 11,99 € . Ecrivain(s): Paolo di Paolo Edition: Belfond

 

Avec Où étiez-vous tous, Paolo di Paolo fait le portrait d’un homme et plus sûrement encore celui d’une époque.

Dans La Repubblica, Antonio Tabucchi a écrit : Plutôt que de le définir comme un roman de jeunesse, on peut voir dans « Où étiez-vous tous », le coup d’essai très réussi d’un art narratif engagé et mûr.

C’est l’histoire d’un père ? vieux, à la retraite donc, de l’enseignement et qui renverse un de ses anciens élèves qui lui fait un procès…

Prétexte à un retour en arrière sur la vie du narrateur Italo Tramontane, jeune étudiant en Histoire et celui d’une génération d’après-guerre. La note de l’auteur en fin d’ouvrage prend soin de signaler que « ce roman s’est au départ inspiré d’un fait divers. Un professeur exaspéré renverse deux élèves avec sa voiture » et que « au-delà de cette première idée, tout le reste est bien entendu le fruit de l’imagination »…

Les Amazoniques, Boris Dokmak

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 22 Septembre 2015. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Ring Editions

Les Amazoniques, avril 2015, 430 pages, 19,95 € . Ecrivain(s): Boris Dokmak Edition: Ring Editions

 

Voici un roman qui est tout le contraire d’un long fleuve tranquille, même si la majeure partie de son cours narratif se déroule sur les eaux généralement languides d’un immense réseau fluvial plus ou moins imaginaire que l’auteur situe dans une région inconnue aux confins de la Guyane et des pays limitrophes.

Dans cet enfer vert et quasi-vierge d’exploration, vit depuis des années le professeur Loiseau, un ethnologue français, en immersion dans des ethnies amérindiennes mal connues.

Un jour, à la stupéfaction des autorités locales, surgit de la forêt un Indien malade à l’agonie, « complètement radioactif », appartenant à la tribu considérée comme totalement éteinte des Arumgaranis cannibales. L’homme, porteur d’un mystérieux carnet noir rend l’âme immédiatement.

Dans le même temps est annoncée la disparition de Loiseau, soupçonné d’avoir assassiné ou fait assassiner au cœur de la jungle, pour des raisons obscures, Mc Henry, un agent américain représentant d’importants intérêts politico-économiques états-uniens. En conséquence, la vie de Loiseau est officiellement tenue pour fortement menacée.

Zeina, bacha posh, Cécilia Dutter

Ecrit par Laurent Bettoni , le Lundi, 21 Septembre 2015. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La rentrée littéraire

Zeina, bacha posh, Le Rocher, août 2015, 218 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): Cécilia Dutter

 

Kaboul, années 1980. Le père de la petite Zeina, 3 ans, meurt. Selon une coutume ancestrale, l’avenir de la fillette est désormais tracé : elle sera une bacha posh, une fille déguisée en garçon, seul moyen de survivre à la pauvreté et à la honte d’une famille de femmes puisqu’en Afghanistan ces dernières doivent être « chaperonnées » par un homme dans tous leurs déplacements. À la puberté, les formes de la jeune fille menacent de la trahir, et on la somme de recouvrer son identité originelle. Mais ayant goûté à la liberté réservée aux garçons, Zeina refuse et s’enfuit.

Réfugiée dans les locaux kabouli d’une association occidentale militant en faveur du droit des Afghanes, elle accompagne cette ONG à Paris pour sensibiliser les médias à la douloureuse condition féminine dans son pays. Elle fugue le jour du retour en Afghanistan et survit misérablement dans la capitale jusqu’à ce que sa route croise celle d’un photographe. Fasciné par sa beauté, qu’il devine sous son apparence masculine, il la prend sous sa coupe et parvient à l’imposer dans le milieu de la mode. Égérie des plus grands couturiers, elle sillonne le monde, devient la maîtresse de celui qui l’a découverte et multiplie les conquêtes, cherchant en vain dans le regard masculin à vérifier une identité féminine dont elle doute au plus profond d’elle-même.