La nuit et les jours
Le livre La Nuit de Gigi n’est pas à lire seulement parce que Dominique Dussidour est morte peu après avoir posé son point final. Pas non plus parce que le livre livre la mort, noyade infinie, fleuve sombre, Léthé, Styx ou Seine, mais bel et bien à lire parce que le livre s’illumine du vivant.
Les conversations nombreuses, infinies, adolescentes, futiles et sensibles sont des dialogues qui vibrent l’aujourd’hui. On sent la vapoteuse tout parmi ou les effluves par moment de joints qui flottent.
Les escarmouches sont vives, acides, les effusions l’emportent mais l’une et l’autre sont surtout nimbées d’une fraternité, amoureuse, amicale, on aurait dit bien avant camarade.
Le roman déroule une cour parisienne. Un quartier. La rue bien nommée des Martyrs et ses bars-tabacs célèbres. Le récit est, c’est là que Dussidour innove, jeune. On dirait djeun si ce n’était carrément démodé !