Il se retrouve à l’intérieur après avoir refermé avec soin en passant la main sur le lisse de la porte, façon instinctive de confirmer un nid pour deux à la fourche des murs. La nuit grise et l’amour appuyé et hâtif y flottent encore, comme leur lever au dernier moment, gestes gauches, bousculades et rires. Et lui se sent flotter avec, dans l’imminence du quotidien. Tous ces jours à venir où contrarier le retrait des chères traces – où faire que ce retrait bascule vers la mémoire du cœur par un renversement que la patience ourdit.
La nuit a été longue au fond, s’efforce-t-il de penser en s’asseyant près de la table, les yeux tournés vers la fenêtre mais distinguant mal au dehors à cause de la dernière pénombre. Repasser les heures les étire et les fixe dans un supplément de large, esplanade à rêver en maraudeur d’amour bien que la suite approche.
Cette suite n’est autre chose que l’attente, il le sait bien. Quel que soit le recours contre le vide résonnant. L’attente évasive qui fait durer sa mélopée de halte sans promettre d’autres étapes, lui réservant peut-être la solitude.