C’est une bête blessée au regard noir et servile. Elle cherche avec cette lame à transpercer celui qui l’humilie jour après jour. Mais tout cela n’est que minauderie, cirque d’une vie qui tourne autour de deux personnages : elle et lui.
Son courage consiste à ne l’avoir jamais fui, lui, celui qui l’a épousée à la différence de l’autre. L’autre il a écouté ses géniteurs, il n’a pas voulu d’une fille bancale.
Elle ne pensait pas alors qu’elle deviendrait ce lieu d’une souffrance sans odeur, ni couleur. Sa souffrance ne lui appartient pas, elle ne l’explique pas, ne s’y arrête pas.
Elle joue le rythme de cette danse avec lui, danse dangereuse de séduction qui brise le tabou pour devenir violence à deux. Elle vibre à l’intonation de sa voix grinçante, elle frémit à ses gestes qui la bousculent et la compriment.
Elle jouit « de ne plus savoir où elle en est » tellement il l’a déborde. Il provoque sa peur, elle s’enfonce en elle jusqu’à l’extrême. Elle ne sait plus alors qui elle est, où elle se trouve. Son corps est pris de soubresauts.