A l'aube de l'humanité
En hommage au film "Incendie"
L’origine ne sera pas bouleversée par la mort.
Sans affect, elle veut la vie et elle poursuit celle qui fauche et foudroie.
Son temps n’est pas le nôtre, le fils devient le père et la victime le bourreau.
Celui qui agit pâtit.
La rédemption sourcille de l’opposition, elle n’a que faire des soubresauts de « la bonne conscience ». Ici tout est entremêlé, on ne parvient plus à distinguer la quintessence de l’humanité. Magma de sang et d’amour ruisselant sur la femme qui accouche et sur l’homme qui crie lorsqu’on lui applique le fer forgé de la punition.
Où est celui qui s’est perdu en s’éparpillant sur une terre brûlée ?
Il n’y a plus d’hommes, mais seulement des cendres.
Statues effritées, figurines sinistrées qui volent dans le bleu d’un ciel fumé.
Le vent des volontés n’est qu’un souffle parmi d’autres. C’est à peine si l’on entend la musique de ce qui se dit.
Le sens est disloqué par le bruit sifflant des armes modernes et le claquement des baisers vides.
Et pourtant, nous chaloupons encore au rythme des djembés qui nous appellent à cette origine manquée.
Pas de rédemption, seulement l’effeuillage d’une vie qui se nomme.
Zoe Tisset
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