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Flammarion

Le groupe Flammarion est le quatrième groupe d'édition français et comprend plusieurs maisons d'édition dont celle qui a donné son nom au groupe, fondée en 1876. Le groupe comprend également des entreprises de distributionvente et impression.

Il appartient depuis 2000 au groupeitalien RCS MediaGroup et son PDG est depuis cette date Teresa Cremisi.


Sándor Ferenczi, L’enfant terrible de la psychanalyse, Benoît Peeters (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mercredi, 16 Juin 2021. , dans Flammarion, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Sándor Ferenczi, L’enfant terrible de la psychanalyse, Benoît Peeters, Flammarion, août 2020, 384 pages, 23,90 €

Sándor Ferenczi, L’enfant terrible de la psychanalyse, de Benoît Peeters, paru en août 2020 aux éditions Flammarion, est un ouvrage qu’il est difficile de classer. Il se veut à la fois biographique, historique, traité de psychanalyse, mais il peut se lire comme un roman tant il est empreint d’intrigues d’amour et d’amitié mêlés. En effet, les relations de ces deux géants, Freud et Ferenczi, chercheurs impénitents et acharnés, furent tourmentées. Ces deux-là passèrent leur temps à s’apprécier intensément puis à se rejeter tout aussi radicalement. On pourrait les comparer aux relations d’un père spirituel avec un fils adoptif.

Partant de l’ouvrage de Ferenczi, Thalassa, puis de la correspondance entre les deux amis de Freud et, neurologue puis psychanalyste, qui ont échangé entre 1908 et 1933 des lettres presque chaque jour pendant vingt-cinq ans, puis des nombreux autres ouvrages de cet auteur, Benoit Peeters nous présente, dans son livre, un portrait insolite et complexe d’un des premiers disciples hongrois de Sigmund Freud, membre de la première génération psychanalytique et soutien inconditionnel de celui qu’il considère comme son mentor et que Freud appellera « son vizir ».

Serge, Yasmina Reza (par Mona)

Ecrit par Mona , le Vendredi, 14 Mai 2021. , dans Flammarion, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Roman

Serge, Yasmina Reza, Flammarion, janvier 2021, 234 pages, 20 €

 

Le rire, les larmes et la judéité

A contre-courant de l’assignation au genre, dans son dernier roman, Serge, Yasmina Reza se met dans la peau des hommes (Serge et son frère, le narrateur) pour nous conter les tribulations de la famille Popper, des Juifs d’origine viennoise avec « un demi-pied dans les milieux avant-gardistes, et un autre (également demi) dans la synagogue ». Ainsi vont défiler le père, Maurice, et ses maîtresses, ses deux fils à la soixantaine, farouches individualistes aux vies sentimentales compliquées : Jean, le narrateur, son ex, Marion l’hystérique, Serge l’infidèle, chassé du foyer par Valentina, l’italienne inflexible. Leur sœur, Nana, l’épouse du gauchiste Ramos, et Serge, s’insultent pour des peccadilles. Tour à tour insolent et extravagant, grave et gai, doux et amer, le roman irrégulier et désordonné dégage une belle énergie avec pour vague intrigue un périple mémoriel à Auschwitz-Birkenau.

L’homme nu et autres poèmes, Alberto Moravia (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 02 Avril 2021. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Italie

L’homme nu et autres poèmes, Alberto Moravia, février 2021, trad. italien, René de Ceccatty, 320 pages, 21 € Edition: Flammarion

 

Romancier, essayiste, journaliste, Moravia a souvent regretté de n’avoir été qu’un « poète raté », ce « désir déçu d’être poète » l’a enjoint à ne rien publier de poétique de son vivant, réservant ces poèmes à une édition posthume.

Et pourtant, Moravia a toujours beaucoup lu les poètes, de Montale à Eliot, en passant par Apollinaire et ses amis Pasolini et Penna. Il a vécu environné de poètes, ses proches Elsa Morante et Pier Paolo Pasolini ; l’essentiel de ce qu’il écrivait, il le publiait, et c’était presque toujours des romans, des récits de voyages, des essais. Pas de poème connu par son public.

C’est dire l’intérêt de cette publication, qui propose, en édition bilingue italien-français, des poèmes écrits essentiellement dans les années soixante-dix et quatre-vingt, des poèmes qui articulent souvent les thèmes de l’ennui, de la nudité existentielle, de la mort, du désenchantement ; c’était l’heure où le roman lui posait quelque problème ; c’était une période difficile, politiquement parlant.

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien, Gilles Paris (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 05 Mars 2021. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien, janvier 2021, 224 pages, 19 € . Ecrivain(s): Gilles Paris Edition: Flammarion

 

Voilà un récit qui, d’emblée, aligne les pires tracas et les bouffées de vie. Gilles Paris, à plus de soixante ans, et huit romans et nouvelles, décide d’évoquer les affres d’une adolescence, l’incompréhension par son père, les difficultés aussi d’aimer quand on est différent.

Traversant huit dépressions sur une trentaine d’années, l’auteur décrit, par le menu, ces saisons où il a dû composer avec le mal, renaître dans ses activités et auprès de son entourage. Père exclu, absent, éloigné, il reste à Gilles ces êtres proches, son mari Laurent, sa sœur Geneviève, sa mère.

Le départ de sa mère par la Covid-19, la sénilité de son père ont peut-être attisé l’écriture de ce livre, bouleversant, nu, dense, jamais racoleur, toujours juste.

Et pourtant, son cœur, à force d’être bousculé par les hospitalisations, aurait pu flancher. Une rare énergie de rescousse et de secours est là pour l’enjoindre, chaque fois, à rebondir. Le récit s’articule autour de ces nombreuses hospitalisations, à Paris, en province, à Montpellier, et autour de ses activités.

Interventions 2020, Michel Houellebecq (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 25 Janvier 2021. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Interventions 2020, octobre 2020, 454 pages, 21 € . Ecrivain(s): Michel Houellebecq Edition: Flammarion

 

« 55% de ce volume figurait déjà dans la deuxième édition d’Interventions, parue en 2009. Cette troisième édition comporte donc 45% de nouveaux textes ». L’argumentation quelque peu spécieuse, signée de l’auteur à la quatrième page de couverture, rend un son étrange (pour autant, préciserait-il sans doute, qu’une argumentation parvienne à produire un son), car sur ces trente-sept textes, vingt-sept se trouvaient déjà dans le second volume de la Collection Mille & une pages (2016). Par conséquent, les trois quarts de cet ouvrage ont déjà paru sous forme d’édition unitaire et seules 150 pages n’ont jamais été réunies en volume. Cet ensemble de dix textes, publiés entre 2009 et juin 2020 (soit en moyenne un par an – on ne peut pas dire que la présence de Houellebecq sature l’espace médiatique), forme la véritable nouveauté du livre. Il manque cependant le discours prononcé à Bruxelles lors de la réception du Prix Oswald-Spengler (on le trouve dans Valeurs actuelles, 25 octobre 2018).