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Ecrits suivis

52.dimanche (XLIV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 18 Janvier 2014. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

corps et signification

pour tout dire, je voulais écrire sur la musique aujourd’hui – à cause de deux choses : d’une part parce que j’ai commencé la lecture des conférences sur la musique d’Adorno, et que, d’autre part, j’ai trouvé par hasard, hier, une vieille guitare sèche que je trouve très jolie

mais, ce matin, j’ai changé d’avis et pris par cette belle journée froide et neuve – comme savent l’être certaines journées d’hiver ici –, je vais plutôt essayer de m’expliquer sur cet autre sujet, le corps et la signification

bien sûr j’ai pensé à la danse et les phases signifiantes des gestes dansés

car les gestes de cette façon, dépassent l’état initial de leur vocation pour aller comme trembler dans le domaine des symboles et de l’allégorie, et c’est là le vrai sujet de ces chroniques du dimanche

52.dimanche (XLIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 11 Janvier 2014. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

miroir

pourquoi ?

car il y a là le secret de quelque chose sur écrire

une sorte de pliure du monde, un objet qui capture

et je ne vois pas le visage ni le corps de la personne – en l’occurrence, de ma personne –, mais la capture du monde vivant, la saisie brève de la réalité

écrire est de cette nature

oui, prendre, couper du réel

imaginer à partir de la réflexion spéculaire, une chose susceptible de se refermer sur le réel, ce réel-là que l’activité d’écrire tente de s’approprier

52.dimanche (XLII)

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

les espaces communicants

la réalité ? je crois qu’il y a tellement de porosité dans la réalité, tellement de discours véhiculés par le temps dans cette réalité, que l’on peut dire qu’elle n’est pas homogène

mais plutôt qu’il y a une coupure, une épissure, un endroit de frottement

c’est ce qui me pousse à vous écrire sur la question des espaces communicants

je mettrais deux chambres côte à côte

dans la première, les formules du discours, les images et leur caractère de représentation, tout ce qui tend à la partie abstraite de soi, sans chair

52.dimanche (XLI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 14 Décembre 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

un voyage en moi-même et en tout un chacun

c’est cela, cette page, une traversée de moi et de tout un chacun, à la fois dans l’obscurité et la lumière

déambulation, aujourd’hui, avec ce ciel tout droit et extrêmement gris, qui me pousse à ce voyage du dedans, vers mon intériorité

naviguer, aller en soi, comme en une île

cette citadelle du ciel, ce gris lourd, revient à souligner la difficulté de l’accès à soi, en quelque sorte

oui, cette chapelle de plomb du ciel aujourd’hui ne permet aucune échappatoire, et conduit vers le soi

et pour moi qui ne sais pas raconter, je n’ai que la possibilité de relater ce qui fait les micro-événements de ma vie intérieure, des tous petits accidents de mon espace personnel, l’intériorité et le particularisme de ma position en moi-même

52.dimanche (XL)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 07 Décembre 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

entre-deux ou comment ce moment indéterminé contient la forme et l’idée de la chose

c’est aller se brûler, disons, à cet instant-là, à ce moment extraordinaire où cela fait fusion et devance la chose finie, accomplie

ainsi, pourquoi au moment où l’on écrit en avançant dans le blanc de la page comme en une surface de neige, nuitamment, monde merveilleux de l’inconnu de soi, pourquoi donc cette fusion, cet avant là ?

je dirais l’endroit où c’est la fuite, l’instant où entrent en contact trois éléments distincts, éléments terre à terre, comme l’arquebuse, tension de la corde, coup, et cœur de la cible – même si cette opération est sans doute plus compliquée, cela revient à cela

c’est-à-dire, chercher dans le petit matin comme aujourd’hui, dans le silence d’ailleurs, le haut du ciel – qui n’est jamais de fait ni haut ni bas, mais circulaire – et essayer de réduire cette force, cette violence, à une étrange confiance dans la capacité d’envelopper du langage