« Faut aller chercher Tristan », proclama Pierre en déboulant dans la chambre de son père à 9 heures du matin. Georges était au téléphone avec sa femme, qui lui annonçait son arrivée pour 11 heures. Il entendait le brouhaha de la gare où se noyaient les paroles d’Hélène, et plaquait le téléphone contre son oreille. Il fit un geste d’impatience en direction de Pierre, répétant : « 11 heures ? Où ça ? Le seul train ? Oui, c’est noté. Oui ! » Quand il raccrocha, il entendit Pierre remuer bruyamment de la vaisselle dans la cuisine. Il mit un certain temps à réaliser qu’il ne connaissait aucun Tristan, qu’il n’en attendait donc pas, et de ce fait n’irait chercher personne, si ce n’est sa femme, à 11 heures, à la gare TGV de Montbard.
Son fils, dans la cuisine, était en train de remplir la cafetière d’eau, et avait posé en vrac des couverts et trois bols sur la table.