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Biographie

Vice, Hervé Guibert

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 10 Mai 2013. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Gallimard

. Ecrivain(s): Hervé Guibert Edition: Gallimard

 

 

Vice occupe une place particulière dans l’économie générale de l’œuvre d’Hervé Guibert. Publié pour la première fois en 1991 aux Editions Jacques Bertoin, il a été écrit à la fin des années 1970, peu de temps après La Mort propagande, son premier livre. Il est aussi contemporain de Suzanne et Louise, le roman-photo que l’écrivain consacra à ses deux grand-tantes.

En ce sens, comme le remarque justement Thomas Simonet dans sa note préliminaire, il témoigne des « préoccupations d’écrivain et de photographe de l’auteur à cette période ».

L’ouvrage est constitué de trois parties.

Cortés et son double, Christian Duverger

Ecrit par Vincent Robin , le Vendredi, 26 Avril 2013. , dans Biographie, Les Livres, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres, Seuil

Cortés et son double, janvier 2013, 320 pages, 21 € . Ecrivain(s): Christian Duverger Edition: Seuil

 

 

« Et moi, je m’inscris à la suite de ce petit nombre de soldats dont je fais ici mémoire » (1).

L’Espagnol s’exprimant ainsi se proclamait le rapporteur-témoin de trois années de conquête du Mexique poursuivies aux côtés de Cortés vers 1520. Rédigé environ quarante années après ces événements, sous le titre Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, cet instructif et emblématique récit des épisodes coloniaux en Amérique centrale s’agrégea sans tarder au nom de celui qui l’avait paraphé : Bernal Diaz del Castillo. D’autres, qui étudièrent ultérieurement (au XIXe siècle) ces relations de guerre avaient confirmé ladite paternité d’écriture. Dans son Cortès et son double, l’historien, méso-américaniste de renom, Christian Duverger, se penche pourtant aujourd’hui avec une suspicion sévère et minutieuse sur la provenance réelle de ces écrits, assurément toujours considérés comme joyaux de la littérature espagnole, mais dont l’auteur n’aurait pas été, selon lui, celui que cette signature désigna trompeusement.

Foch, Jean-Christophe Notin

Ecrit par Vincent Robin , le Mercredi, 27 Mars 2013. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Foch, Jean-Christophe Notin, Editions Perrin, 2008, 649 pages . Ecrivain(s): Jean-Christophe Notin

 

Déjà copieusement décortiqués depuis un siècle, mais cette fois soumis aux révélations d’assembleurs et scanners ultra sophistiqués, les évènements rattachés à la guerre de 14-18 délivrent aujourd’hui de tout nouveaux spectres de vérités. Y compris sur des consensus que l’on admettait définitifs. Fleurons d’une entreprise d’investigation nouvelle et percutante, ces outils performants manifestement placés au service d’un esprit alerte et avisé auront alors sûrement rapporté à Jean-Christophe Notin la distinction de son Foch, dont la parution fut glorieusement saluée dès sa sortie en 2008.

Le Prix « Louis Marin », décerné à l’auteur lors de cette publication, nous dit combien cet ouvrage se vit rapidement honoré pour sa qualité. Mais l’attention accordée ici à ce livre retiendra moins les critères de son accueil en librairie que ses caractéristiques de biographie rectificative. Celle-ci vient en effet aujourd’hui balayer de sérieux préjugés, à la peau dure, ayant malencontreusement déformé l’image du réputé « Vainqueur de 1918 » depuis cette époque. Soudain démaquillé des grimages qui ont longtemps résolu son fard glorificateur, le pieux maréchal se révèle alors, sous son aspect redevenu naturel et authentique, la personnalité autrefois décrite par des auteurs happés par la symbolique, souvent plutôt appréciés maintenant comme hagiographes que comme historiens (Pierre Dumas à ce titre).

Une autobiographie, Neil Young

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 10 Décembre 2012. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Robert Laffont, Canada anglophone

Une autobiographie, octobre 2012, 546 pages, 23 € . Ecrivain(s): Neil Young Edition: Robert Laffont

 

Le mot digression est celui qui vient à l’esprit quand on referme cette autobiographie. Neil Young a en effet opté pour une construction thématique plus que chronologique pour écrire ses souvenirs d’une vie riche à différents titres. D’un chapitre à l’autre, le chanteur passe de la musique au cinéma, de la pureté oubliée du son actuel produit par les fichiers informatiques aux voitures anciennes qu’il collectionne, de sa famille à son train électrique. Cette autobiographie est un kaléidoscope qui, si elle fait fi de toute chronologie, ne nous perd jamais. Neil Young sait raconter les événements qui ont ponctué sa vie, et sa vie fut riche, assurément. L’ex-membre de Buffalo Springfield maîtrise cet art sans jamais se départir de son sujet : montrer qui il est devenu en donnant les différentes facettes de sa personnalité.

La musique est cependant l’élément fondateur du personnage. Avec Buffalo Springfield tout d’abord, il fit un apprentissage formateur, ou seul, comme lors de certains concerts durant lesquels il s’accompagnait à la guitare acoustique et à l’harmonica. Ce génial Canadien a subi les influences de la country music, du rock, et il admire tout autant Bob Dylan qu’il a côtoyé, qu’Elvis Presley. Il croise un certain John Kay, qui chantera Born to be wild avec Steppenwolf. Sur scène, il jouera avec Joni Mitchell, Linda Ronstadt.

Laisser les cendres s’envoler, Nathalie Rheims

Ecrit par Stéphane Bret , le Lundi, 10 Décembre 2012. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Léo Scheer

Editions Léo Scheer, août 2012, 256 pages, 19 € . Ecrivain(s): Nathalie Rheims Edition: Léo Scheer

 

Comment amortir le choc consécutif au départ d’une mère du foyer familial lorsque l’on est âgée de 13 ans, et que l’on appartient à l’une des familles les plus prestigieuses d’Europe, les Rothschild, dont on découvre sans peine l’identité dans le récit de Nathalie Rheims, Laisser les cendres s’envoler, sans qu’elle mentionne leur nom dans l’ouvrage.

Le titre aurait pu être libellé à l’impératif, c’est l’infinitif du verbe qui est retenu, pour une raison simple : ce travail de deuil de la disparition de sa mère a été long, douloureux, source de recherches sur sa famille, sur les pratiques de cette dernière, sur ses ascendants. Il s’impose comme un constat à la fin du livre, et non comme un impératif.

Ainsi, Nathalie Rheims nous suggère-t-elle que sa mère, enfant elle-même issue du remariage de son grand-père, aurait été fragilisée dans l’atteinte de son propre équilibre affectif. Ce dernier, sa mère semble l’atteindre en tombant amoureuse d’un peintre prétendument avant-gardiste dont Nathalie Rheims tourne en dérision les prétentions, l’arrogance intellectuelle, et surtout la place qu’il prend dans la vie de sa mère, excessive à ses yeux, car provoquant son exclusion affective de la famille.