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Biographie

Jimi Hendrix, Mémoire d’outre-monde, Peter Neal, Alan Douglas

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 21 Mai 2014. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Jean-Claude Lattès

Jimi Hendrix, Mémoire d’outre-monde, traduit par Claire Breton, novembre 2013, 22,90 € . Ecrivain(s): Peter Neal, Alan Douglas Edition: Jean-Claude Lattès

 

La notoriété, l’importance historique, l’empreinte indélébile d’un individu ne peuvent suffire à donner naissance à l’écriture d’un livre qui fera date. D’aucuns soupireront en disant qu’il n’y a là qu’un livre de plus sur ce musicien génial qu’était Jimi Hendrix, que tout a été dit et que ces parutions n’ont pour but que l’importance d’un tirage lucratif. C’est sans doute le cas pour nombre de ces ouvrages qui n’apprennent pas grand-chose et qui se contentent d’exploiter l’admiration sans faille que les lecteurs potentiels vouent au musicien. D’autres en revanche auront à cœur de se procurer tous les ouvrages parus, quelle que soit leur teneur, l’essentiel étant de les aligner, par déférence aveugle.

Mais ici l’affaire est tout autre. A l’origine, il y a parmi ceux qui ont côtoyé Hendrix, ceux qui l’ont vraiment connu, tant par et pour la musique et aussi humainement. Ce sont Alan Douglas, le producteur de Hendrix et Peter Neal, journaliste. Ceux-là projettent tout d’abord la création d’un film biographique, et vont donc compulser une documentation considérable dont les sources sont ce que Jimi Hendrix lui-même a écrit ou « griffonné » et les interviews qu’il a données, le tout augmenté des propos qu’il a pu tenir avec des musiciens comme Miles Davies, John Mac Laughlin…

Joselito, le vrai, José Miguel Arroyo

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 10 Mai 2014. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Espagne, Récits, Verdier

Joselito, le vrai, traduit de l'espagnol par Antoine Martin, Avril 2014, 288 p. 16,20 € . Ecrivain(s): José Miguel Arroyo Edition: Verdier

 

 

« Au commencement est le silence. C’est du moins ce qui me frappa lorsque j’assistai à ma première corrida, à l’âge de douze ans, il y a tout juste un demi-siècle. J’entendais bien les clameurs, les applaudissements, les sifflets, et surtout les injonctions criées aux protagonistes depuis les gradins… Mais à toutes ces manifestations, les hommes de lumière opposaient le mutisme le plus opaque.  » François Zumbielhl – Le discours de la corrida – Verdier – 2008

Silence des toreros, mutisme absolu de ces hommes de l’éphémère, ils savent que la parole appartient finalement aux autres, à ceux qui voient – de loin – ce qui se joue de près, se sacralise sur le sable. Les toreros parlent peu, écrivent encore moins. Leur histoire, leur roman, leurs rêves, ils l’écrivent sur le sable à cinq heures du soir, et cela suffit semble-t-on comprendre, ou bien laissez- moi seul avec ce taureau, et pour le reste, nous verrons bien !

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, Judith Benhamou-Huet

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 07 Mai 2014. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Grasset

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, mars 2014, 216 pages, 17 € . Ecrivain(s): Judith Benhamou-Huet Edition: Grasset

 

Sur les traces de Robert Mapplethorpe

Ceux qui le connaissent gardent de Robert Mapplethorpe plusieurs images. Tout d’abord, celle du photographe de génie qui marqua la scène artistique new-yorkaise dans les années 70 et 80. Ensuite celle du provocateur, avec ses photos homo érotique ou même plus crues, « scandaleuses », taxées par beaucoup de pornographiques et révélatrices d’un « art dévergondé » selon l’Amérique puritaine. Enfin, celle d’un homme malade, ravagé par le sida – dont il meurt le 9 mars 1989 – qui figea lui-même son visage de mourant dans une photo devenue célèbre : « Ombre livide dans un halo noir. Au premier plan une main solide tient une canne dont le pommeau est une tête de mort sculptée dans le bois ».

Dans ce récit biographique, Judith Benhamou-Huet souhaite explorer les différentes facettes du photographe et a interrogé, pour y parvenir, une quarantaine de personnes parmi lesquels Pierre Bergé, Bob Calacello, Bettina Rheims ou Michael Stout.

Un portrait de Jane Austen, David Cecil

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Lundi, 28 Avril 2014. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Petite bibliothèque Payot

Un portrait de Jane Austen, trad. Anglais Virginie Buhl. octobre 2013, 304 p. 9,15 € . Ecrivain(s): David Cecil Edition: Petite bibliothèque Payot

 

Qui n’a pas eu le plaisir de découvrir dès l’adolescence les deux romans les plus célèbres de Jane Austen, Orgueil et préjugés et Raisons et sentiments, n’a pas été pris dans les filets de son écriture. Mais ceux qui ont eu cette joie ont ensuite poursuivi la lecture de ses récits à l’âge adulte. Nous avons aussi pu avoir la surprise de découvrir son univers dans des films ou des téléfilms qui ont pu servir de fil conducteur vers ses livres. Cet auteur s’adresse-t-elle plus particulièrement à un public féminin comme on le laisse souvent entendre ? Peut-être, mais ce n’est pas certain. Jane Austen est décédée à 42 ans au faîte se son talent. En six romans, elle est devenue l’un des plus célèbres écrivains britanniques.

En 1978, Lord David Cecil publie en Angleterre Un portrait de Jane Austen. Ce livre est traduit en français en 2009 et paraît en poche en octobre 2013 dans la collection de la Petite Bibliothèque Payot. On peut donc le lire à petit prix.

L’auteur s’explique sur sa visée dès l’avant-propos : « Les renseignements dont nous disposons sont fragmentaires et aucun des romans de Jane Austen n’est autobiographique ».

Le vieil orphelin, Serge Moati

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 17 Avril 2014. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Flammarion

Le vieil orphelin, octobre 2013, 414 pages, 21 € . Ecrivain(s): Serge Moati Edition: Flammarion

 

Le vieil orphelin de Serge Moati paru en octobre 2013 aux éditions Flammarion se présente comme un récit autobiographique. C’est cela et c’est bien plus que cela, car parfois il invente, se scrute, il regarde sa vie en surplomb avec une certaine tendresse et un humour certain. L’auteur nous présente des faits mais il ne cherche pas la neutralité.

L’affect, l’émotion, dominent dans une écriture à fleur de peau, à fleur de sensibilité. Jamais il n’est dupe de ses illusions. L’histrion s’efface ici devant l’homme blessé. Il quitte l’habit du personnage pour nous dévoiler une personne. Il se livre sans concessions, se démasque avec une grande lucidité derrière le rire qui sans cesse atténue son propos. Alors plongeons dans le bain : « J’ai soixante-sept ans. Et j’ai onze ans. On a toujours l’âge de son deuil. L’inconscient ne vieillit pas. C’est déjà ça. Mais c’est angoissant ».

Entrons dans un appartement cossu du sixième arrondissement. Nous sommes dans le salon et nous découvrons deux personnages installés dans un profond et confortable canapé propice à la confidence.