L’album (couverture cartonnée ; objet artistique par les couleurs choisies, la photo célèbre de Doisneau, Pont de Crimée, 1955, en couverture et toutes les autres ; la hauteur et la largeur du volume) que l’auteure consacre à notre cher Prévert est une splendeur.
Complexité des témoignages, des outils, des informations, de la recherche documentaire, filmologique et photographique, des sources nombreuses, des approches, de la « vision » par une auteure talentueuse d’un poète-scénariste unique, souvent décrié par des incultes, souvent remisé au placard des réputations surfaites, le livre que l’on tient en mains éclaire admirablement la figure elle-même complexe, plurielle, nombreuse de Jacques Prévert (1907-1977).
Arrêtons-nous sur un parcours « unique » qui traverse le siècle francophone par deux biais surtout, la poésie (et la chanson) et le cinéma. Carné, Arletty, Gabin, Morgan, Brasseur, Ledoux, Robin, Reggiani, Montand, tant d’autres figures qui ne peuvent quitter nos rétines : cela, nous le devons à Prévert, à ce scénariste de ces films magiques, du réalisme poétique (selon l’expression consacrée) : Quai des Brumes, Le jour se lève, Les enfants du paradis, Les portes de la nuit, entre autres.