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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Soixante ans de journalisme littéraire, Tome 2, Les années Lettres Nouvelles, 1952-1965, Maurice Nadeau (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 07 Octobre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Editions Maurice Nadeau

Soixante ans de journalisme littéraire, Tome 2, Les années Lettres Nouvelles, 1952-1965, Maurice Nadeau, octobre 2020, 1600 pages, 39 € Edition: Editions Maurice Nadeau


La somme monumentale des travaux, jalonnant l’histoire littéraire française et internationale s’étendant de 1945 à 2013, de Maurice Nadeau, critique littéraire, éditeur, découvreur et promoteur très souvent avant-gardiste d’auteurs et de textes qui se sont inscrits de façon pérenne dans le corpus d’éminence de la littérature contemporaine, méritait bien d’être elle-même rassemblée en plusieurs livres qui sont autant de « monuments » littéraires. C’est ce devoir de « réunir ce qui était épars » que Gilles Nadeau, fils de Maurice, et Laure de Lestrange, se sont donné à cœur et à tâche de mener à bien. L’ensemble de l’édifice comprendra, une fois l’édition complète, trois imposants volumes qui, outre leur puissant intérêt littéraire, traduisent l’évolution de la pensée politique du journaliste.

L’amour égorgé, Patrice Trigano (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 21 Septembre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Biographie, Editions Maurice Nadeau

L’amour égorgé, septembre 2020, 236 pages, 18 € . Ecrivain(s): Patrice Trigano Edition: Editions Maurice Nadeau

Certaines vies sont des romans qu’aucun écrivain n’aurait pu inventer, ou n’aurait osé mettre en œuvre. Patrice Trigano s’est intéressé à celle, passionnante, passionnée, sombre en de multiples parts, lumineuses par nombre d’autres, de René Crevel.

Qu’on ne sache rien de René Crevel, qu’on n’ait jamais rien lu de lui n’est pas rédhibitoire : on se le campera en ce récit tel un personnage romanesque attachant au destin singulier.

Qu’on connaisse un tant soit peu le mouvement dada, le surréalisme, et les principaux protagonistes de cette période extraordinairement turbulente de créativité littéraire sera néanmoins un plus. Il est toujours fascinant de voir s’animer et évoluer dans une atmosphère de fiction des célébrités telles que Breton, Aragon, Eluard, Gala, Dali, Cocteau, Gide, Nancy Cunard, Tzara, Giacometti, Eugene McCown, Duchamp, Jouhandeau, Man Ray, Zweig et tant d’autres.

Écrits de nature, Atlantique Nord, Tome 3, Alexis Gloaguen (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 03 Septembre 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Écrits de nature, Atlantique Nord, Tome 3, Alexis Gloaguen, éd. Maurice Nadeau, Les Lettres Nouvelles, 19 juin 2020, Ill. Jean-Pierre Delapré, 300 pages, 25 €

Le troisième volume des Ecrits de Nature d’Alexis Gloaguen vient de reparaître, republié par les Editions Maurice Nadeau-Les Lettres Nouvelles. Nous voilà mis en présence d’une œuvre singulière, celle d’un auteur découvert et promu en son temps par Maurice Nadeau, dont le fils, Gilles, actuel directeur de cette riche maison d’édition indépendante, a entrepris fort opportunément la réédition, une œuvre qu’on pourrait qualifier, par son écriture, son genre et sa thématique, de littérairement inclassable, mais à propos de laquelle il ne serait pas totalement farfelu d’inventer le terme contraire de « polyclassable ».

Et corollairement, de son contenu, par l’intérêt qu’il doit éveiller dès les premières pages chez tout lecteur, chez toute lectrice à l’esprit normalement épris de découverte, par ce qu’il peut lui apporter d’enrichissement, on dira légitimement qu’il est polyvalent.

Les 3 noms d’Esther, Isabelle Fiemeyer (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 27 Août 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions Maurice Nadeau

Les 3 noms d’Esther, Isabelle Fiemeyer, 120 pages, 16 € Edition: Editions Maurice Nadeau

Le long monologue post mortem, dégoulinant de souffrance et de haine de soi, des autres et du monde, émis par une jeune femme qui raconte à la première personne son douloureux parcours existentiel depuis sa naissance non désirée par sa mère jusqu’à son internement en asile d’aliénés à la demande expresse de sa famille. Dépassant le classique dédoublement de personnalité, Gudrun, la narratrice, se « détriple » en Blandine d’une part, en Esther d’autre part.

Gudrun, Esther, Blandine sont les trois prénoms reçus à la naissance, trois noms que la narratrice va incarner à tour de rôle, littéralement, chacune jouant son propre rôle singulier dans le cours chaotique d’une existence tri-personnelle, et dans la profusion en apparence incohérente d’un poignant discours narratif.

Les parents de Gudrun Kortekamp et de son frère Friedrich, propriétaires terriens allemands, au lendemain de la première guerre mondiale quittent leur pays par crainte de l’instauration du socialisme avec l’espoir de trouver meilleure fortune aux Etats-Unis où ils rachètent des terres. Lorsque le nazisme s’installe au pouvoir, enthousiasmés par la perspective du triomphe universel du troisième Reich millénaire, ils rentrent, reprennent leur ancienne propriété, et manifestent ouvertement leur adhésion à la montée totalitaire et génocidaire du pangermanisme.

Eden Zone, Christine Spianti (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 11 Juin 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions Maurice Nadeau

Eden Zone, Christine Spianti, 157 pages, 14,94 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Voici une histoire courante, ou cursive, au sens littéral de ces deux termes, à savoir une histoire qui court, une histoire rapide, non pas un récit résultant d’une écriture banale, sans relief, précipitée, superficielle, facile, mais un texte qui entraîne le lecteur dans une course haletante, trépidante, dans la cavale sur les chapeaux de roues de Lora, dite Lora Logic en référence à la célèbre chanteuse de punk et saxophoniste du même nom, Lora l’errante qui aspire elle-même la narratrice dans le sillage de son parcours effréné.

Tout commence à Paris, une nuit. La narratrice, une jeune femme dont on apprendra plus tard que, surendettée et ne parvenant plus à rembourser un gros emprunt, elle s’est retrouvée à la rue, marche au hasard quand, soudain, devant elle :

« On voyait qu’elle. Y’avait qu’elle, ça aide. Il fait bien nuit, la ville est déserte et cette fille, au plein milieu du chemin, prend toute la lumière. Moi juste sortie du parking souterrain, toute droite sur le trottoir ».