Sauvée après avoir été brûlée par de l’eau bouillante suite à un accident domestique, lorsqu’elle était bébé, Magda, la narratrice, survit avec une blessure qui peine à se refermer. Elle s’élargit même, eu égard à ce qu’on en dit. Si bien que le corps au lieu d’être carapace devient un territoire presque « abject » d’exposition aux yeux du monde. Au fil de sa narration, Magda tente de remonter l’histoire de sa vie et de son corps dont le haut à l’exception d’un visage (superbe) a été altéré.
Cette histoire, elle la connaît trop. Sa mère n’a cessé de la ressasser devant tous ceux qu’elle croisait comme pour justifier son propre chemin de croix. De toute ces douleurs, la narratrice tente de se débarrasser en précisant au lecteur : « Pardon pour la laideur infligée, j’étais petite, je ne me souviens plus, mais vous avez le droit à des explications, ma mère m’en a légué tout un sac, tenez, écoutez, et ensuite laissez-moi passer, je ne veux pas déranger ».