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Le Masque (Lattès)

Éditions du Masque est une maison d'édition française fondée en 1927 par Albert Pigasse et spécialisée dans les romans policiers.

Appartient au éditions Lattès.

 


Le Retour d’Arsène Lupin ; Le Noël d’Arsène Lupin ; Frédéric Lenormand (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 19 Mai 2020. , dans Le Masque (Lattès), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Retour d’Arsène Lupin ; Le Noël d’Arsène Lupin ; Frédéric Lenormand, novembre 2019, 272 et 256 pages, 8,50 € Edition: Le Masque (Lattès)

Le personnage du gentleman cambrioleur a toujours eu beaucoup de succès en France où l’on peut trouver de nombreux lupiniens, lupinologues et autres lupinophiles. Pourtant Maurice Leblanc, l’inventeur du héros fantastique, publié en ses débuts dans le mensuel Je sais tout, a toujours souffert d’être relégué à la place de Conan Doyle français et de ne pas être reconnu par ses confrères à celle qu’il prétendait d’écrivain « à part entière » tels les Flaubert, Maupassant, Daudet, Renard.

L’œuvre de Maurice Leblanc est tombée dans le domaine public en janvier 2012 laissant la possibilité à de nouveaux auteurs de reprendre le fameux personnage de Lupin. C’est ainsi qu’est né sous la plume de Frédérique Lenormand ce Retour d’Arsène Lupin. À noter, pour les lupinophiles qu’un Retour d’Arsène Lupin, sous la forme d’une pièce de théâtre d’une cinquantaine de pages a été écrite par Leblanc lui-même et Francis de Croisset en 1920 et qu’elle fût publiée dans les numéros 177 et 178 de Je sais tout. Qu’a été porté au cinéma en 1938 par George Fitzmaurice, avec Melvyn Douglas en Lupin, un film, et que la télévision avec Jacques Nahum derrière la caméra en a tourné un autre en 1989, François Dunoyer jouant le rôle du gentleman cambrioleur.

Le violoniste, Mechtild Borrmann

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 03 Octobre 2014. , dans Le Masque (Lattès), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman, La rentrée littéraire

Le violoniste, traduit de l’allemand par Sylvie Roussel, août 2014, 248 pages, 19 € . Ecrivain(s): Mechtild Borrmann Edition: Le Masque (Lattès)

« Il pensait à Galina, à ses fils, puis à Mechenov. Il entendait ses paroles : “Il y a des rumeurs… Il paraît que les musiciens qui se rendent souvent à l’étranger sont suspectés de contacts avec l’ennemi ou d’agitation antisoviétique”. C’est alors que lui est revenu ce qu’il cherchait. Il s’agissait d’un mot. “Malentendu”. Un mot étrange, étranger même, dépourvu de sens désormais. Il l’avait décomposé. Mal-entendu. Mal compris. Incompréhensible. Irrationnel. Erreur ».

Mai 1948, Ilia Vassilievitch Grenko est arrêté par les agents du MVD, le Ministère de l’Intérieur, on l’accuse de vouloir fuir avec sa famille l’avenir radieux, d’être en contact avec l’ennemi extérieur, de posséder une partition de Bach dont les annotations manuscrites le condamnent : « grimpant à l’assaut d’une montagne raide, suivre en courant et en sautillant un ruisseau qui gazouille, dansant libre », l’appareil stalinien de destruction massive et particulière est en marche, direction un camp de travail forcé. Sa femme Galina subira le même sort. Soixante ans plus tard, leur petit-fils Sacha répondant à l’appel de sa sœur Vika va ouvrir le dossier sanglant de sa famille, et partir à la recherche des bourreaux et du Stradivarius d’Ilia. Mechtild Borrmann entrecroise ces récits de cris, de fureurs et de douleurs avec une rare force tellurique qui vous saisit et vous renverse, tout y est net, précis et glacé. Question de style et d’oreille, pour bien écrire, il faut bien entendre ce que l’on veut raconter.

L’heure du chacal, Bernhard Jaumann

Ecrit par Victoire NGuyen , le Jeudi, 17 Octobre 2013. , dans Le Masque (Lattès), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman

L’heure du chacal, traduit de l’allemand par Céline Maurice, 281 pages, mai 2013, 20,90€ . Ecrivain(s): Bernhard Jaumann Edition: Le Masque (Lattès)

 

Le passé n’est jamais mort


Sous une chaleur écrasante d’un mois de janvier, la mort approche et encercle la riche demeure d’un ancien membre actif des services secrets sud-africain. En effet, un homme qui n’a plus rien à perdre, sort son l’AK-47 et abat la victime sous les yeux de sa fille. D’autres meurtres vont suivre et obéissent au même rituel. L’inspectrice chargée de l’enquête est Clémencia Garrise. Elle vient d’un township. Elle est noire. Dans un monde post apartheid et machiste, elle doit s’imposer et mène son enquête en usant de son intelligence. Ses investigations l’amènent vers la piste d’un vieux crime politique, l’assassinat d’une figure légendaire, Anton Lubowski. Sa tâche va devenir complexe d’autant plus que ces pistes sont dangereuses à exploiter car personne n’a envie de déterrer un passé lourd de conséquences…

Une enquête philosophique, Philip Kerr (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 10 Juillet 2011. , dans Le Masque (Lattès), Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Iles britanniques

Une enquête philosophique. Trad. De l’anglais par Claude Demanuelli. 390 p. 22 € . Ecrivain(s): Philip Kerr Edition: Le Masque (Lattès)

Toute traque policière d’un serial killer a forcément quelque chose d’un dédale pour l’esprit : indices volontaires ou accidentels au long de la piste, déductions psychologiques, profilage, anticipation… Il faut avouer néanmoins que la traque de « Ludwig Wittgenstein », assassin de « Descartes », « Hegel » et quelques autres dans le cadre d’un programme d’ « encadrement » de tueurs en série dénommé « Cesare Lombroso », ça n’arrive pas tous les jours dans la carrière d’un flic. Même si ce flic est une grande flic, « Jake » Jacowicz, séduisante quadra et limier hors pair.

Philip Kerr, l’auteur de « La Trilogie Berlinoise », lue par des millions de lecteurs dans le monde entier, nous emmène cette fois sur un surprenant toboggan logique ou les énoncés du « tractatus logico-philosophicus » du vrai Wittgenstein orchestrent en permanence le rythme du roman. Jeu d’échanges et de défis entre un tueur particulièrement érudit et malin et une enquêtrice tenace, audacieuse et intelligente. Le duel est fascinant, de bout en bout, établissant, comme c’est souvent le cas dans ces chasses au serial, une relation étrange de haine/fascination entre le « gibier » (qui est-ce ?) et le « chasseur » (même question). Une sorte de respect mutuel qui s’instaure dans la violence des échanges, l’obstination à vaincre, comme dans une sorte de partie d’échecs entre deux grands maîtres.