La femme qui valait trois milliards, Boris Dokmak
La femme qui valait trois milliards, Editions Ring, Collection Ring Noir, avril 2013, 638 pages, 21 €
Ecrivain(s): Boris Dokmak
Monumental thriller à l’américaine, écrit par un auteur français né en Ukraine.
2013, coup de tonnerre dans l’actualité « pipole » : Paris Hilton, vedette à scandales, a disparu… Comment est-ce possible ? L’opinion est divisée : on y croit, on n’y croit pas, coup publicitaire, suicide, meurtre, enlèvement, isolement volontaire ?
Alors imaginez Paris Hilton, la plus connue des stars, sans cesse survolée, poursuivie, filmée, photographiée… et par ailleurs toujours accompagnée par deux gardes du corps : comment aurait-elle pu disparaître… ?
2023, de Hollywood, le père de Paris Hilton lance à la recherche de sa fille Albert Almayer, détective privé alcoolique et misanthrope qu’il a fait kidnapper au milieu de la mer d’Oman…
Je veux que vous la cherchiez ; je veux que vous la retrouviez ; je veux qu’à terme vous me la rameniez… Je veux que ma fille Paris rejaillisse, pure et immaculée, de tout ce putain de fumier…
2023, à Bruges, le lieutenant de police Joris Borluut est appelé à se rendre dans un bâtiment désaffecté où il découvre le cadavre étonnamment rose et frais d’une belle jeune femme morte depuis un bon bout de temps, Godelieve Hildebrant, qui semble avoir été embaumée vivante…
Pas de plaie, pas d’arme, pas de sang, pas de cris au secours, pas de témoignage direct… Rien, dans cette mort offerte, dans cette morte exhibée, ne montrait de la violence ou de la brutalité…
L’assassinat comme une œuvre d’art…
2100 avant JC, Egypte, XIIe dynastie, un naufragé débarque sur l’île de Tofar, où vit un vieil homme qui lui raconte son étrange histoire.
Le premier matin de la septième semaine, on apprêta la veuve. Elle but la potion pendant que des dizaines de servants lui frottaient la peau avec les onguents de la grande prêtresse. […] Mais ses joues restaient roses et brillantes… Mon corps s’est altéré alors que celui de mon épouse… resplendit comme au premier jour…
1952, Joseph Djougachvili Staline va mal… Il va mourir bientôt…
Il ne veut pas moisir…
Sur 638 pages, Boris Dokmak distille petite pièce par petite pièce un puzzle immense qui couvre quatre millénaires et s’éparpille ainsi de Bruges à la Californie, de Los Angeles à Moscou en passant par Saint-Pétersbourg, Milan et bien d’autres lieux.
Faisant montre d’une imagination débridée, l’auteur organise une suite galopante d’événements, de révélations, de découvertes conduisant le lecteur sur des pistes dont il semble impossible qu’elles se rejoignent un jour pour ouvrir la voie à la vérité, et dont certaines paraissent aboutir à de décourageants culs-de-sac.
Une immense toile d’araignée est ainsi savamment tissée par l’auteur à travers l’espace et le temps, toile dont les ramifications, les nœuds et la cohérence globale n’apparaissent que peu à peu, l’intention de Boris Dokmak étant évidemment d’entretenir le suspens jusqu’au terme du roman.
Les amateurs du genre se laisseront porter avec bonheur dans les méandres, les lacs et les entrelacs de ce premier roman, dont le titre est un clin d’œil à celui d’une célèbre série télévisée américaine, et qui laisse espérer qu’il ne sera pas le dernier.
Patryck Froissart
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