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Editions de Fallois

L'intensité secrète de la vie quotidienne, William Nicholson

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 21 Mars 2013. , dans Editions de Fallois, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

L'intensité secrète de la vie quotidienne, Trad. anglais Anne Hervouët, Février 2013, 410 p. 22 . Ecrivain(s): William Nicholson Edition: Editions de Fallois

 

Avis aux futurs lecteurs de ce roman : risque fort d’addiction ! Certes il s’agit bien de vie quotidienne et donc, globalement, d’événements qui ne dépassent que rarement le possible, voire le probable de tout un chacun. Et pourtant, le talent de William Nicholson, qui manie la narration écrite comme il a su le faire en tant que scénariste dans des films qu’on a adorés (Gladiator par exemple), fait ici encore merveille. Jamais la polyphonie n’a eu tant de réalité que dans ce récit. Plus de dix personnages, tour à tour, au cœur d’une Angleterre rurale, racontent, se racontent, dans une tranche de vie.

Au centre de ce microcosme, Laura. Elle a une quarantaine d’années, un mari, deux enfants, des parents riches, tout va bien. Sauf que. Sauf que 20 ans après une rupture brutale et douloureuse, Nick ressurgit du passé et ébranle la vie de Laura.

L’art de Nicholson n’est pas dans l’écriture elle-même. Il écrit, on lit, on n’en demande ici guère plus. Les petites et grandes misères de tous les jours des personnages, leurs joies aussi, se croisent et se décroisent avec une énergie de chaque instant, un rythme soutenu, une sorte d’évidence. Pas un chapitre qui ne nous captive pas, on veut la suite, comme les soirs de diffusion de nos séries télévisées favorites. Et pourtant, aucun doute, il s’agit bien de faits de la vie quotidienne.

Ce que je crois, Jacqueline de Romilly

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 01 Mars 2013. , dans Editions de Fallois, Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Ce que je crois, 160 pages, 16 € . Ecrivain(s): Jacqueline de Romilly Edition: Editions de Fallois

 

Certains livres sautent aux yeux dès les premières lignes. Tout se condense dans les premiers mots et tout reste à dire en raison même de ces  mots. Jacqueline de Romilly dans Ce que je crois, publié quelque quatre décennies après son écriture, donne au lecteur du 21ème siècle des sujets de réflexion que le temps n’a pas rendus désuets. Ce sont en effet les événements de mai 68 qui ont déclenché chez l’helléniste ce besoin de dire ce que son « amitié vieille de plusieurs décennies avec la Grèce Antique » a suscité comme questions à l’actualité d’alors, en 1974. Et les éditions de Fallois publient ce texte en 2012.

Des convictions d’abord, comme une antienne : « Je crois d’abord que la vie est belle et mérite d’être aimée. Cela ne veut pas dire que tout y soit rose. Mais ce qui me choque est que l’on n’en poursuive pas les beautés, obstinément ». Jacqueline de Romilly commence sa réflexion par ces belles phrases, en ajoutant qu’elle n’est pas de ces naïfs qui s’obstinent à ignorer la réalité. Elle a eu son lot de difficultés, et c’est précisément ce qui l’a conduite à éprouver autant de joie à vivre.