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Les Éditions Allia ont été créées en 1982 par Gérard Berréby. Son siège social est au 16 rue Charlemagne, 75004 Paris.


Chronique d’un meurtre annoncé, David Grann

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 12 Avril 2018. , dans Allia, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Récits

Chronique d’un meurtre annoncé (A Murder Foretold), trad. américain Damien Aubel, 110 pages, 3,10 € . Ecrivain(s): David Grann Edition: Allia

 

Voilà un livre (presque) minuscule. 110 pages dans un mini-format. Il n’en faut pas plus à David Grann pour nous coller à notre fauteuil. Il nous raconte, par le menu, l’incroyable, l’improbable affaire Rosenberg survenue au Guatemala en 2009. Si vous connaissez l’affaire, rassurez-vous, l’art narratif de David Grann la rend quand même passionnante. Si vous ne la connaissez pas, attendez-vous à sauter en l’air quand les clés de l’intrigue vous seront révélées.

Tout commence par un double assassinat, celui de Khalil Musa, riche industriel guatémaltèque et de sa jolie fille, Marjorie (tuée par « accident » lors du meurtre de son père). Or un célèbre avocat, Rodrigo Rosenberg, ami des Musa, était follement amoureux de Marjorie et comptait l’épouser bientôt. Rosenberg sombre dans une dépression terrible, puis se convainc rapidement de la culpabilité du pouvoir guatémaltèque qui aurait fait abattre Musa pour empêcher des révélations sur des malversations au ministère de l’intérieur.

Hier ou après-demain, Patrik Ourednik

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 20 Novembre 2012. , dans Allia, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Théâtre

Hier et après-demain, propos de cinq survivants traduit et adapté par Benoît Meunier & Patrik Ourednik, 2012, 126 p., 6,20 € . Ecrivain(s): Patrik Ourednik Edition: Allia

Si vous allez sur le site www.2012fin.com, vous découvrirez un compte à rebours qui, à la seconde près, nous rapproche de la fin du monde annoncée par quelques esprits tourmentés pour le 21/12/2012. Patrik Ourednik, avec ironie, s’accapare ce vieux thème eschatologique. La pièce est sous-titrée « propos de cinq survivants ». Il semblerait bien en effet que le monde se soit « évaporé » au-dehors. Le cinéma hollywoodien a exploité le filon de la grande catastrophe à maintes reprises, donnant presque toujours dans ce que Delettre, l’un des personnages de la pièce appelle « le grandiose » :

« Soleil agonisant, ciel couvert de météorites, foules hystériques (…) enfants en pleurs errant dans les villes… ».

Seul Lars von Trier avec son film Melancholia pense autrement la destruction du monde. Ourednik, lui, se souvient du début de Huis clos même s’il ne réunit que des hommes au nombre de trois, tous quadragénaires ordinaires. Et l’Enfer sartrien ici devient le décor banal d’une maison composée de quelques éléments de mobilier au bout d’une route. Derrière la porte qui s’ouvre de l’intérieur ou de l’extérieur (la question taraude les personnages), le monde a disparu. L’unique effet perceptible de cette catastrophe, c’est le rétrécissement de l’espace qui, au fil des scènes s’accroît. Il n’y a pas trace de chaos. La pièce est parfaitement structurée en 4 scènes suivies d’un épilogue.

Le ParK, Bruce Bégout

Ecrit par Yann Suty , le Samedi, 12 Novembre 2011. , dans Allia, Les Livres, Recensions, Science-fiction, La Une Livres, Roman

Le ParK, Editions Allia Avril 2010 – 152 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Bruce Bégout Edition: Allia

Sur une île privée au large de Bornéo, un milliardaire a créé le ParK. Comme son nom l’indique, c’est un parc, mais pas comme les autres. Il rassemble en effet tous les types de parcs en un seul, il est le parc de tous les parcs, la synthèse ultime qui rend tous les autres obsolètes.

Avec lui s’ouvre « une nouvelle phase dans l’ère du divertissement de masse », mais qui dépasse les notions mêmes de divertissement et de loisir.

Le ParK est immense. Sa surface est comparable à celle de la ville de Djarkata. Une année ne suffit pas pour en faire le tour et en découvrir toutes ses attractions. Des « attractions » ? Oui, mais ... pas tout à fait. Elles sont si délirantes et violentes qu’elles provoquent l’ahurissement et le malaise. Le qualificatif de « répulsions » leur sied mieux.

Le ParK tient tout autant de Disneyland que de Treblinka.

Il met en scène l’idée de parcage et rassemble en un seul lieu toutes les formes d’enclavement humain pour protéger, isoler, enfermer, domestique, classer, regrouper, exterminer. S’y côtoient une réserve animale, un parc d’attractions, un camp de concentration, une technopole, une foire aux plaisirs, des cantonnements de réfugiés, un cimetière, une kindergarten, des jardins zoologiques, une maison de retraite ou encore une prison.

Lettres en provenance de la nuit, Nelly Sachs (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 08 Mars 2011. , dans Allia, Les Livres, Recensions, Langue allemande

Lettres en provenance de la nuit Ed. Allia, 86 pages. 6€,10 . Ecrivain(s): Nelly Sachs Edition: Allia

 

C'est un tout petit livre, étroit comme la porte de Gide, et on en sort éclaté, transfiguré. Imprégnation et fulgurance. Rarement ici, souvent là-bas, c'est-à-dire autrefois, jadis, dans des temps immémoriaux, bibliques, et aussi plus loin, plus haut, par-delà, au-delà de l'échelle, dans le monde de l'âme, en tant que poète, bien sûr, mais aussi en tant qu'espérante, aspirante. Nelly SACHS… Et toujours dans le feu, apprendre, comme Marina TSETAIEVA, qu'il est lumière avant d'être brasier. Eclair (ant), jamais consumant.

On en ressort dépouillé, on a fait don de sa peau d'homme - de femme -.

Mais Nelly SACHS n'est pas qu'un esprit, mais si près de basculer qu'elle a fait des séjours "internés". On ne sauve (garde) pas la flamme, les mots qu'elle jette au-devant d'elle pour trouver, comme dans les contes russes, au bout, l'issue, le bout de la quête, l'extrême, jamais la vengeance, jamais l'amertume, la "nostalgie de la mort", comme passage, révélation, retrouvailles.