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La Une Livres

Tuer Jupiter, François Médéline (seconde critique)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mardi, 28 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, La Manufacture de livres

Tuer Jupiter, août 2018, 224 pages, 16,90 € . Ecrivain(s): François Médéline Edition: La Manufacture de livres

 

Le lundi 12 novembre 2018, un peu après 4 heures du matin, juste après la fin des cérémonies de commémoration du 11 Novembre, le Président de la République française Emmanuel Macron succombe à une tentative d’assassinat réussie, aussitôt revendiquée par Daesch. Il est enterré au Panthéon le 2 décembre, en grande pompe, au milieu de l’émotion de ses proches et de la nation tout entière.

A partir de cette date, François Médeline, qui connaît bien, pour les avoir fréquentés, les arcanes du pouvoir, remonte le temps et, mois par mois, semaine après semaine, dévoile l’énorme et sophistiquée mécanique qui, de Moscou à Washington DC, de Villejuif à Aubervilliers, des eaux territoriales israéliennes au large du Sahara occidental, de l’Elysée à New Delhi, orchestre le meurtre présidentiel.

Dans le vert des montagnes En cheminant avec Gaspard, Jacques Viallebesset

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 28 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Contes

Dans le vert des montagnes En cheminant avec Gaspard, éditions Entrelacs, janvier 2018, 82 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Jacques Viallebesset

 

Entre conte et récit raconté à la lumière de l’âtre, et dans l’esprit des beaux romans nature d’Henri Pourrat (1887-1959) et de l’un de ses héros fétiches, Gaspard, Jacques Viallebesset nous offre un beau brin de montagne et d’aventure retour dans le passé « chaumières, escapades au frais de la forêt, amitié et solidarité des pauvres ».

Son héros, dont le recueil donne à lire toute l’histoire, vit au vert, dans le vert de ces hauteurs suisses et autres, à « l’appel de la forêt » – London, ses trappeurs, ses neiges, ses forêts ombreuses, ne sont pas loin –, devient un proche familier du lecteur, au fil de ces très longs poèmes aux titres éclairants : « La forêt d’enfance », « Par monts… », « Batailles du haut pays »…

Il y est question de bandits qui dépouillent, de héros au grand cœur, de pauvres qui se portent les uns les autres.

Joseph Conrad en la Pléiade (2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 27 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Iles britanniques, Roman, Nouvelles, La Pléiade Gallimard

Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres et autres écrits, la Pléiade, Septembre 2017, 1216 pages, 59 € . Ecrivain(s): Joseph Conrad Edition: La Pléiade Gallimard

 

Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres et autres écrits, trad. de l’anglais par Henriette Bordenave, Pierre Coustillas, Jean Deurbergue, Maurice-Paul Gautier, André Gide, Florence Herbulot, Robert d’Humières, Philippe Jaudel, Georges Jean-Aubry et Sylvère Monod, préface de Marc Porée, présentations et annotations des traductrices et des traducteurs, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, 28 Septembre 2017, 1216 pages, 59 €

 

« Je me fais l’effet d’essayer de vous raconter un rêve – vaine entreprise, car aucun récit de rêve ne peut communiquer la sensation du rêve, cette mixture d’absurdité, de surprise et d’ahurissement, dans un frisson de révolte scandalisée, cette impression d’être prisonnier de l’invraisemblable qui est l’essence même du rêve… ».

Le Compagnon de voyage, Gyula Krúdy

Ecrit par Yann Suty , le Lundi, 27 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Pays de l'Est, Roman, La Baconnière

Le Compagnon de voyage, mai 2018, trad. hongrois François Gachot, 152 pages, 10 € . Ecrivain(s): Gyula Krudy Edition: La Baconnière

Le problème, quand on prend le train, c’est qu’on ne choisit pas ses voisins. Il y en a des sympathiques, d’autres antipathiques. Des voisins indifférents, d’autres qui lisent. Et il y a les bavards, les gens qui ont envie de parler, mais pas seulement de parler, de raconter leur vie dans ses menus détails, comme s’il était plus facile de se confier à un inconnu. C’est ce qui arrive au narrateur du livre de Gyula Krúdy, Le Compagnon de voyage, lors d’un voyage « au clair de lune ». Un narrateur qui va aussitôt se retirer pour laisser la parole à un autre narrateur.

Et ce compagnon de voyage entreprend de lui relater l’histoire qui lui est arrivée des années, à une époque où il aimait encore « la perpétuelle odeur de bière et de ragoût au paprika qui vous accueillait à l’entrée de l’auberge ». « A cette époque, j’étais encore un homme gai »,avertit-il. A cette époque, il multiplie les conquêtes d’un jour ou d’un soir, il n’a aucune intention de se fixer jusqu’au jour où, dans une pension d’une petite ville de Haute-Hongrie où il pense ne faire que passer, il rencontre une certaine Madame Hartvig. C’est sa logeuse, une femme dans les trente à quarante ans, dont les traits se sont révélés lentement à lui, « à la manière d’une figure de rêve ». Le narrateur est subjugué par les jambes de la femme (« Comme une nonne qui serait née avec des jambes de putain ») et c’est pourquoi il décide de rester plus longtemps dans la petite ville de X pour tenter de la séduire, dans « l’état d’esprit romantique d’un ravisseur ».

La France Underground, 1965-1979, Free jazz et Rock pop, Le temps des utopies, Serge Loupien

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 27 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Rivages, Côté Musique(s)

La France Underground, 1965-1979, Free jazz et Rock pop, Le temps des utopies, mai 2018, 405 pages, 23 € . Ecrivain(s): Serge Loupien

 

On sait les bouleversements auxquels les sociétés occidentales ont dû faire face durant les années que cet ouvrage se propose de nous narrer : chacun a une idée liée à l’épicentre que fut mai 68, mais rares sont ceux qui peuvent embrasser la décennie concernée dans tous ses aspects culturels, liés à une sociologie singulière : les individus à l’œuvre pour cette « révolution » forment la première génération née après la guerre, génération qui va « inventer » la jeunesse en tant que classe sociale avec des caractéristiques qu’il faudra créer, un habitus qui devra englober un idiome, une musique, des habitudes vestimentaires, le tout à contrecourant d’une culture engluée dans un conformisme que tous ces « jeunes » veulent combattre à l’aide d’outils que sont la musique, les médias qui se développent et les modes vestimentaires, ce qu’on appelle une contre-culture.