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Dans le vert des montagnes En cheminant avec Gaspard, Jacques Viallebesset

Ecrit par Philippe Leuckx 28.08.18 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Contes, Poésie

Dans le vert des montagnes En cheminant avec Gaspard, éditions Entrelacs, janvier 2018, 82 pages, 16,50 €

Ecrivain(s): Jacques Viallebesset

Dans le vert des montagnes En cheminant avec Gaspard, Jacques Viallebesset

 

Entre conte et récit raconté à la lumière de l’âtre, et dans l’esprit des beaux romans nature d’Henri Pourrat (1887-1959) et de l’un de ses héros fétiches, Gaspard, Jacques Viallebesset nous offre un beau brin de montagne et d’aventure retour dans le passé « chaumières, escapades au frais de la forêt, amitié et solidarité des pauvres ».

Son héros, dont le recueil donne à lire toute l’histoire, vit au vert, dans le vert de ces hauteurs suisses et autres, à « l’appel de la forêt » – London, ses trappeurs, ses neiges, ses forêts ombreuses, ne sont pas loin –, devient un proche familier du lecteur, au fil de ces très longs poèmes aux titres éclairants : « La forêt d’enfance », « Par monts… », « Batailles du haut pays »…

Il y est question de bandits qui dépouillent, de héros au grand cœur, de pauvres qui se portent les uns les autres.

Pour être traditionnelle (celle des fables, des beaux contes pour enfants), avec son lot d’images parfois naïves, et quelques clichés (« poudroie » « lumière de son cœur » ou « blondeur des blés »), l’écriture n’en est pas moins attachante lorsqu’elle dessine – bien – Au-dessus de la large vallée… la marqueterie des prés et des bois ainsi que les biefs vers l’enfance car l’enfance, c’est évident, la belle enfance qui nourrit durablement les âmes poétiques, sauve l’auteur et ses poèmes, pour lui, pour le lecteur, s’immisce dans les lisières rêveuses où l’amour, la cruauté et le désir de vengeance animent l’enfant blessé, trahi, enlevé. Jacques Viallebesset, cet « homme d’avoine folle », il le porte haut, dans les hauteurs des « aurores et des verveines ». Gaspard a trouvé là un chantre, puisque le risque est si prégnant :

 

On se perd dans cette vie comme dans les bois noirs

Nul ne peut remonter les biefs vers l’enfance

Se garder de tout mal jusqu’à l’innocence

Un jour gris vient qui tue les oiseaux de l’espoir(p.37).

 

Oui, « vivre est un long départ » et « le chagrin ruisselle des cœurs les plus ardents ».

Le lyrisme, avec Viallebesset, n’est pas mort. Et le conditionnel en offre des pépites :

 

Ce serait là dans la bruyère mauve

Une maison du bout du monde

Où la nuit faire l’amour comme le pain

Et se réveiller pieds nus dans l’aube (p.75).

 

Philippe Leuckx

 


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A propos de l'écrivain

Jacques Viallebesset

Jacques Viallebesset serait le nom de plume d'un écrivain et poète français qui s'est fait connaître en 2007 par son roman "La conjuration des Vengeurs" co-écrit avec l'écrivain Laurent Ducastell.

(source Wikipédia)

A propos du rédacteur

Philippe Leuckx

 

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Philippe Leuckx est un écrivain et critique belge né à Havay (Hainaut) le 22 décembre 1955.

 

Rédacteur

Domaines de prédilection : littérature française, italienne, portugaise, japonaise

Genres : romans, poésie, essai

Editeurs : La Table Ronde, Gallimard, Actes sud, Albin Michel, Seuil, Cherche midi, ...