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Essais

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 29 Août 2024. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq, Éditions Le Clos Jouve, mai 2024, 116 pages, 19 € . Ecrivain(s): Stéphane Barsacq

 

« Par elle-même, elle avait gardé une fraîcheur très remarquable. Elle irradiait de vie et de beauté » (Portrait d’une femme).

Une carte de Dominique à l’encre bleue : « Cher Stéphane, Heureuse de vous avoir vu, plus byzantin que jamais, c’est-à-dire très beau, comme je vous l’ai déjà dit. Et j’ai toujours raison » (Page de journal, 12 décembre 1999).

« Sollers était au cœur du pouvoir, cependant qu’il s’en tenait en retrait, par une liberté réelle. Comme Claudel, il n’a pas voulu être maudit pour réussir, il a voulu réussir quitte à être maudit » (Sur Sollers).

« Ce qui intéresse Sollers au fond ? L’élégance des êtres. Leur faculté à la joie. L’élan de la nuance du plaisir qui les détermine » (Hommage).

Le Panoptique, Jeremy Bentham (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 28 Août 2024. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, En Vitrine, Cette semaine, Bartillat

Le Panoptique, Jeremy Bentham, Editions Bartillat, septembre 2024, trad. anglais, Maud Sissung, 195 pages, 20 € Edition: Bartillat

 

Au-delà de l’établissement lui-même, le Panoptique – dispositif d’enfermement destiné à surveiller au plus près les populations incarcérées –, ce qui fait de ce recueil de lettres un moment essentiel de la pensée occidentale moderne réside dans les conséquences bouleversantes de la pensée qui conduit à l’élaboration de ce dispositif.

La « machine » consiste en une organisation architecturale qui vise à un but idéal pour le gardien :

« La perfection idéale, si l’on se fixait cet objet, exigerait que chaque individu soit, à tout instant, surveillé. Cela étant impossible, le mieux que l’on puisse souhaiter est que, à tout instant, ayant motif de se croire surveillé, et n’ayant pas les moyens de s’assurer du contraire, il croie qu’il en est ainsi ».

Le XIXe siècle à travers les âges, Philippe Muray (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 26 Août 2024. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Les Belles Lettres

Le XIXe siècle à travers les âges, Philippe Muray, Les Belles-Lettres, février 2024, 652 pages, 29 € Edition: Les Belles Lettres

 

Qu’est-ce que Le XIXe siècle à travers les âges ? L’ouvrage a le volume et l’érudition des anciennes thèses de doctorat d’État et Philippe Muray l’a d’ailleurs conçu dans un cadre universitaire (lors d’un séjour à Stanford, en 1983), mais il manque l’appareil foisonnant des références, les notes infrapaginales qui prolifèrent et remontent parfois jusqu’au titre courant, les dizaines de pages de bibliographie répertoriant ouvrages imprimés, manuscrits conservés dans les endroits les plus insolites ou les moins accessibles, la littérature secondaire recensant même des notules publiées dans des périodiques locaux disparus et oubliés, la volonté d’exhaustivité, enfin, appliquée parfois à un seul auteur, voire à une seule œuvre. Mais le projet de Philippe Muray dépassait les forces d’un homme seul, puisqu’il s’agissait d’embrasser tout un siècle au long duquel on a beaucoup pensé, écrit et publié. Il le définissait ainsi :

Théologie de la cruauté (saint Augustin, Sade et quelques autres), Ghislain Chaufour (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 19 Août 2024. , dans Essais, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Théologie de la cruauté (saint Augustin, Sade et quelques autres), Ghislain Chaufour, Les Provinciales, mars 2024, 190 pages, 18 €

 

« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille ». Même si nous faisons tout pour l’éviter, aidés en cela par la médecine qui met à notre disposition une gamme d’antalgiques de plus en plus étendue (arrivons-nous à imaginer une intervention chirurgicale sans anesthésie, alors que cela constitua la norme pendant l’essentiel de l’histoire humaine, des trépanations dans les cavernes aux amputations « à chaud » sur les champs de bataille ?), la souffrance – physique, en premier lieu – accompagne nos vies. Si nous ne gardons aucun souvenir de notre naissance, et cela vaut peut-être mieux ainsi, ce moment ne paraît agréable pour personne. À l’autre extrémité de l’existence, il est rare qu’un trépas soit tout à fait indolore et passe inaperçu au trépassé (sans oublier que, pendant des siècles, ce type de décès, quasi-instantané, était considéré avec suspicion et n’était pas regardé comme une « bonne » mort). Dans l’intervalle entre ces deux moments, un assortiment varié de douleurs néphrétiques, vertébrales, coliques, dentaires, céphaliques… nous guette, afin de nous rendre optimistes.

Sur le pouce, Un petit doigt pour la main, un pas de géant pour l’humanité, Mathieu Vidard (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 09 Juillet 2024. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Grasset

Sur le pouce, Un petit doigt pour la main, un pas de géant pour l’humanité, Mathieu Vidard, Grasset, avril 2024, 304 pages, 20 € Edition: Grasset

 

C’est la curiosité qui pousse à ouvrir cet ouvrage : mais qu’y a-t-il donc de si prenant et varié à dire sur le pouce qui justifie qu’on y consacre trois cents pages chez un éditeur non spécialisé dans les publications scientifiques ? Corollaire : le pouce peut-il être un sujet d’étude digne d’intérêt et, surtout, de partage ? Cette curiosité, à laquelle on ne parvient jamais à dire « Pouce ! », est désormais satisfaite : on sait tout sur le « doigt apportant du réconfort aux enfants ou la partie d’une pince qui a changé la face de l’humanité en nous rendant, au quotidien, un nombre incalculable de services », ayant été confronté à une forme de réjouissant épuisement du sujet d’ordre quasi oulipien, épuisement non dénué de poésie occasionnelle et d’humour aussi omniprésent que sous-jacent.