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Les Chroniques

Les coups de griffe d’Alain Faurieux-4

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 15 Janvier 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

 

Marchands de Sable, Agnès Mathieu-Daudé, Flammarion, août 2023, 336 pages, 21 €

Un point fort : la couverture (avec tampon « rentrée littéraire » inclus) qui illustre parfaitement l’artifice mal foutu du contenu. Un livre de rentrée ficelé comme un poulet de supermarché. Saga familiale étriquée, vision politique javélisée. Écrire sur le superficiel, l’artifice, le faux-semblant, quelqu’un aurait dû dire à Agnès Mathieu-Daudé que c’est difficile. N’est pas Françoise Sagan ou Bret Easton Ellis qui veut. Et là c’est plutôt le sauve-qui-peut. Un événement central (scandale politico-industriel étouffé dans l’œuf) qui n’intéresserait même pas un lanceur d’alerte savoyard, un événement secondaire (femme quitte mari, trouve raison de vivre hors fric) qui n’a pas intéressé ma coiffeuse, des péripéties de plage et des décors de syndicat d’initiative. « Écrire sur » est aussi prétendre : Ellis chantant les louanges de Phil Collins sur MTV pendant des pages, c’est un acte littéraire.

Vie et mort d’un poète, de Diane Lotus, ou la poésie comme dernier horizon (par Philippe Pichon)

Ecrit par Philippe Pichon , le Jeudi, 11 Janvier 2024. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

La première création (comme auteur) mais la troisième mise en scène de Diane Lotus, Vie et mort d’un poète, confirme la qualité rare des deux premières, Le Mari, la Femme et l’Amant (1) de Guitry, et Mangeront-ils ? (2) d’Hugo. Une barrésienne instaure le poétique à la source même du chant profond, dans la magie de sa noblesse.

Comme le vaudeville de Guitry débutait comme un vaudeville, Vie et mort d’un poète s’ouvre sur une médiocrité navrante et désespérée, comme le plus banal des faits divers : Carme, un jeune poète, réalise son rêve (se faire publier dans une maison d’édition prestigieuse), mais il découvre, en même temps que la gloire, une réalité mercantile des plus sombres. L’argumentaire de presse insiste lourdement :

Le Signe et la touche, Philosophie du toucher, Michel Guérin (par Pierre Windecker)

Ecrit par Pierre Windecker , le Mercredi, 10 Janvier 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, Essais, La Une CED, Hermann

Le Signe et la touche, Philosophie du toucher, Michel Guérin, éditions Hermann, octobre 2023, 104 pages, 18 €

 

 

« La pensée cristalline, le style fluide et poétique de Michel-Charles Guérin font de la lecture de cet essai un exercice d’intelligence et un véritable moment de littérature. Un éclairage essentiel sur les syntaxes constitutives de l’art ».

(Léon-Marc Lévy, sur le site Facebook du club de La Cause littéraire).

 

Le sujet de ce dernier livre de Michel Guérin, annoncé comme « protéique », c’est « l’ensemble formé par toucher/être, touché/le toucher/la touche » (p.11). Riche est en effet la matière abordée : successivement le « toucher » (et l’« être touché ») lui-même entre contact épidermique et émotion du cœur ; puis le dessin, et la touche en peinture ; enfin, l’écriture, et surtout la prise de risque (on l’évoquera plus loin) qui donne naissance à l’écriture littéraire et poétique.

Parcelle 475/593, Stéphane Spach, Jérôme Thélot / Les Arbres indéfendables, Pierre Gondran dit Remoux (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Mardi, 09 Janvier 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

 

Parcelle 475/593, Stéphane Spach, Jérôme Thélot, éd. L’Atelier contemporain, novembre 2023, 88 pages, 25 €

Les Arbres indéfendables, Pierre Gondran dit Remoux, Editions Le Pas de l’Homme, octobre 2023, 22 pages, 9 €

 

Des jardins dans tous leurs états.

Que peut nous inspirer un bout de terrain qui nous est familier, un jardin par exemple dont on peut être l’heureux propriétaire ou locataire ? Si on a l’esprit économique, on pensera à sa valeur d’échange ou d’usage ; si l’on aime les « mathématiques sévères » comme disait Lautréamont, on ira vérifier le cadastre où l’on procédera à des mesures. Mais on peut aussi avoir la conscience rêveuse, une âme disponible et un esprit contemplatif.

Au Temps des papillons (In the Time of the Butterflies, 2019), Julia Alvarez (parJeanne Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Vendredi, 22 Décembre 2023. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Amérique Latine, Roman

Au Temps des papillons (In the Time of the Butterflies, 2019), Julia Alvarez, Métailié, 1997, version française, 350 pages

 

Pourquoi survivre ? Pourquoi elle et pas une autre ?

Endurer jusqu’à sa mort le deuil de ses trois sœurs, les sœurs Mirabal, ce livre est dédié à Dedé. Elle, elle a survécu. En République Dominicaine, elles sont les sœurs Mariposas. Leur nom de code. Quatre papillons vantés pour leur courage, leur beauté et leur intelligence.

Patria Mercedes Mirabal, née le 27 février 1924 en République Dominicaine, assassinée le 25 novembre 1960.

Belgica Adela Mirabal, née le 29 février 1925 en République Dominicaine, dite Dedé, décédée en 2014.

Minerva Mirabal, née le 12 mars 1926 en République Dominicaine, assassinée le 25 novembre 1960.

Maria Teresa Mirabal, née le 15 octobre 1935 en République Dominicaine, assassinée le 25 novembre 1960.