Jamais avant le coucher du soleil et le magique Oiseau de malheur, qu’on avait adorés, font qu’on sait dans quel rayon on va se trouver, avec Sinisalo – une des plus belles plumes du Nord. On s’y précipite, comme un enfant dans le magasin de jouets : on piaffe un peu ; on veut « le même » en tout neuf, avec quelques fonctions en plus. Du fantastique, du rêve – dangereusement pastel, un réel qui fait peur : l’avenir écologique du monde… Un roman de Sinisalo, c’est toutes ces saveurs, à lire au coin du feu, ou en parcourant de grandes landes désertes. C’est souvent, ne pas lâcher le livre, tant l’émotion est prenante, l’atmosphère unique. Bref, la lire, la grande dame Finlandaise, c’est un sacré menu.
Alors, d’où vient que son Sang des fleurs donne par moments l’impression de marcher à côté ? Peut-être par son sujet trop ciblé, trop connu, trop – hélas – réel : le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, appelé par les Américains, terriblement touchés depuis quelques décennies, le CCD (colony colapse disorder).