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Actes Sud

Confiteor, Jaume Cabré

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 18 Septembre 2013. , dans Actes Sud, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne, La rentrée littéraire

Confiteor (Jo Confesso), Trad. du catalan par Edmonde Raillard (août 2013). 782 p. 26 € . Ecrivain(s): Jaume Cabré Edition: Actes Sud

 

 

« C’est incroyable comme les choses les plus innocentes peuvent engendrer les tragédies les plus improbables. »

Un tour de force. Confiteor est une impressionnante saga grâce à une narration spectaculaire, enlevée, complexe, mais toujours fluide. Jaume Cabré est un virtuose qui jongle entre les personnages et les époques. On voyage du Barcelone actuel au Moyen Age, en passant par l’Inquisition, l’après-guerre espagnole, l’Allemagne nazie ou Auschwitz. Mais (et c’est là, le plus fort), c’est d’une phrase à l’autre, d’un paragraphe à l’autre, que l’auteur fait un bond de trente en arrière (ou de cinq cents ans !), revient au présent, avant de continuer à nous balader à travers les méandres de l’Histoire.

De la même manière, il passe aussi du « il » au « je », du « je » au « il », donnant ainsi un nouvel éclairage, une distance, ou bien renforçant le côté subjectif de la narration, sa proximité avec les personnages.

Pépites brésiliennes, Jean-Yves Loude

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 16 Septembre 2013. , dans Actes Sud, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Pépites brésiliennes, avril 2013, 380 pages, 23 € . Ecrivain(s): Jean-Yves Loude Edition: Actes Sud

 

Voilà donc une mine, qui fera le bonheur des amoureux du Brésil, mais pas seulement. L’auteur et sa compagne, ethnologues passionnés, nous entraînent sur leur sillage dans une enquête aux allures de road-movie, sur les traces de la mémoire africaine au Brésil. De Rio de Janeiro à São Luis do Maranhão, situé sur l’île du même nom, en passant par le Minas Gerais et le Nordeste, on visitera de multiples lieux, des villes comme Ouro Preto, Belo Horizonte, Salvador, Recife, Petrolina, Teresina… Un périple de plus de 5000 km pour recueillir ces pépites que représentent, pour le couple d’ethnologues, les personnages marquants, d’hier et d’aujourd’hui, de l’identité noire du Brésil. Une identité d’autant plus occultée qu’elle est directement liée à cette autre mémoire, encore aujourd’hui verrouillée, du Brésil portugais colonial et esclavagiste.

Cet ouvrage est en quelque sorte l’accomplissement d’une promesse faite quelques mois auparavant à Zayda, une farouche militante de la cause noire à travers les activités d’un groupe de danse à São Luis, le Tambor de Crioula, et le point de départ de cette chasse aux trésors c’est une photo de Luzia, une ancêtre brésilienne, dont le squelette a été retrouvé au cours des années 70, dans le Minas Gerais. Disparue au moins onze mille ans avant notre ère, son visage fut reconstitué à Manchester et présenté en mars 1999.

L'esprit de l'ivresse, Loïc Merle

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 10 Septembre 2013. , dans Actes Sud, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

L’esprit de l’ivresse, août 2013, 287 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Loïc Merle Edition: Actes Sud

 

Il est difficile de comprendre le titre. La 4ème de couverture de l’éditeur nous l’explique très bien. Que reste-t-il après l’action ? Plus que l’ivresse, son esprit. Bien vu. C’est le thème du livre.

C’est un roman plutôt difficile pour plusieurs raisons, que l’auteur rachète dans les cinquante dernières pages, les seules, de mon point de vue, qui provoquent une émotion. Il en faut donc plus de deux cents avant de s’attacher à Clara, son héroïne.

De quoi nous parle Loïc Merle : d’une révolte de banlieue (il avait 20 ans lors de celles de 1998) qui aurait vu converger vers la capitale et les grandes villes de province des émeutiers pris d’une colère violente, au point qu’il faudra ensuite reconstruire. Comment nous le raconte-t-il ? Au travers du prisme de certains de ses acteurs, ceux de la révolte et ceux du pouvoir, enfin un seul, le Président de la République.

Qui chante pour Lu ?, Alan Duff

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 10 Septembre 2013. , dans Actes Sud, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Océanie

Qui chante pour Lu ?, traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Pierre Furlan Mai 2013, 380 pages, 23 € . Ecrivain(s): Alan Duff Edition: Actes Sud

 

Lu est belle, très belle. Mais elle ne veut pas le croire. Au contraire, elle se trouve laide, repoussante. Et cela parce que son oncle n’a pas cessé de lui répéter qu’elle était moche. Son oncle qui, toute son enfance, a sexuellement abusé d’elle.

« La culpabilité l’accompagnait comme un camarade non désiré et revenait dans ses rêves nocturnes. Chaque nuit. Dans ses rêves, Lu était punie de n’être qu’une fille ordinaire de Wooloo : on l’exhibait devant tout le lycée ou dans sa rue parce que, braillait le cœur nocturne : “TU COUCHES AVEC TON ONCLE !” Le jour, elle se baladait comme anesthésie, avec son unique compagne, la culpabilité ».

Lu travaille comme serveuse dans un kebab. Un jour, elle rencontre Rocky. Une armoire à glace d’une force redoutable. Ils deviennent amis. Lu l’apprécie d’autant plus qu’il « n’essayait jamais de fourrer sa bite, sa langue ou son doigt dans [s]es orifices ». Elle en vient à le considérer comme un grand frère. Mais bientôt, il se retrouve mêlé à une bagarre et va en prison.

Victus, Albert Sanchez Pinol

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 31 Août 2013. , dans Actes Sud, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Espagne

Victus, traduit de l’espagnol par Marianne Million, mars 2013, 612 pages, 28 € . Ecrivain(s): Albert Sanchez Pinol Edition: Actes Sud

 

A la recherche du Mot


Avec Victus, Albert Sanchez Pinol fait ses adieux au réalisme fantastique tel que le lecteur a pu en faire l’expérience lors de ses lectures successives des romans tels que La peau froide ou encore Pandore au Congo. En effet, Victus est un récit fleuve où s’entremêlent le picaresque, le conte philosophique et l’odyssée.

L’intrigue se focalise sur l’histoire de la vie du dernier ingénieur-élève du célèbre Vauban. Les premières pages s’ouvrent sur la scène d’un vieillard dictant ses mémoires à sa gouvernante autrichienne :

« L’idiote qui transcrit mes paroles est une Autrichienne appelée Waltraud Je-ne-sais-quoi ».