Tu me dis tout
Tu voulais que j’écrive
Sur toi tu
Me répétais que tu voulais
Que j’écrive pour ne pas
Écrire sur toi mais pour
Parler de toi quand je
Suis avec toi et que je
Te vois être avec ce
Qui se joue de la vie
Dans ton présent
Qui est aussi mon
Présent
Tu me répétais que tu
Voulais que j’écrive
Tu le voulais si fort
Que je ne pouvais plus
Te repousser en repoussant
Cette demande
En refusant cette
Insistance
Tu voulais que j’écrive
Comme on ramasse les
Champignons
Sans d’abord faire
De choix après
Avoir écarté le danger
Parmi tout ce
Qui est là et qu’on
Cherche et qu’on
Regarde
Intensément comme aux
Aguets mais dans la douceur
De ce qui
S’offre à soi
Sans qu’on l’ait presque
Cherché
Dans la douceur
De la promenade lente de piétinement
Dans le futur de la
Pluie tombée
Tu voulais que j’écrive
Pour « donner
Des mots à ciel ouvert »
Je ne peux écrire que pour
Que tu écrives à travers moi
Je ne peux écrire que pour te
Laisser la
Place
Même si tu es l’absent
Même si tu es l’absente
Tu n’es que là
Et tu me dis tout
Et je me contente de
Noter parfois je ne
Peux pas tout noter
Car tu me dis trop
Tu me dis
Tout
Matthieu Gosztola
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