Moze est le père de la narratrice. Moze est un harki.
La narratrice porte une marque, péjorative, qu’elle ressent comme lourdement infâmante : elle est « fille de harki ».
« Fille de harki »… Telle est son identité.
Moze s’est suicidé un 11 novembre, après être allé salué le monument aux morts du village de France où il s’est réfugié, où il s’est isolé avec sa famille.
L’ouvrage prend la forme, le plus souvent, d’un monologue intérieur intense, entrecoupé de dialogues, d’entretiens avec le père défunt, avec la mère, avec les membres d’une Commission nationale de réparation incapables de comprendre, et a fortiori de mesurer l’injustice historique subie par les harkis. Les éléments narratifs, l’histoire terrible de Moze, de ses frères, de sa famille, apparaît dans ces monologues et dialogues en pointillés, en fragments, en pièces d’un puzzle que le lecteur reconstitue au fil des pages.