Réalité 3 (par Didier Ayres)
Village
16 années durant
Le souffle de l’ange dans ce simple tambourinement des moteurs d’automobiles
Le monde physiquement dans la rue principale
Des photographies bleutées d’Henri Le Secq
L’horloger
Quelle nuit pour cela ?
Quel oubli tardif et désormais violent ?
Le village peut ne plus exister.
Cette petite ville renferme les dieux.
Appartement du 2ème étage
L’odeur de pomme sure
16 années qui équivalent à un quart de ma vie dans son ensemble.
Je contiens l’abandon
Même si le village est présent
Même si je suis obligé de changer
Cet empressement survenu
Une évidence à laquelle je me dois d’obéir.
Village d’études
13.500 habitants
De bout en bout
Rue du Point-du-Jour
Les mains d’albâtre en bas de l’immeuble
L’abbaye qui sonne comme une abeille
Prise comme un papillon sec
Baignent dans de ténébreux dimanches.
Aime l’intensité toi aussi
La vitrine illuminée hier soir
Seuls dans notre abandon
Il ne reste que les nacelles blanches de l’éclairage public
Fracas issus des usines mortes
Dont la lumière provient des ouvriers de l’éclat.
Suis-je la mimésis de Didier Ayres ?
Son rêve n’est pas le mien
Sa mort est davantage universelle.
Est-ce le quart de la vie de Didier Ayres que soulignent ces chants des cloches de 23h00 ?
Je m’adresse à toi néanmoins
Dans ton cercle et ton abside
Le temps faisant un triangle rectangle dans la sphère qui indique le passé et l’avenir.
Je suis certain des 3 récits
Le ciel dans l’atelier
Les colonnes de pierre de l’embrasure
Ville fantôme.
Je suis enclin à des inquiétudes immenses tels des hivers
Musique étrange et magnifique
Passant par la ceinture brûlante
Où quelque chose m’envahit.
Mes yeux
Tombeaux royaux de la vision
Qui descendent vers l’Atlantide verte
Qui peuvent retenir Didier Ayres
Celui qui garde l’ample été d’aujourd’hui
Avec son vêtement jaune
Sa chasuble de mercure.
Vérité visuelle
Vérité organique.
Ici des fougères et des véroniques
Le sentier
Thanatos et Éros au sein des pluies.
32 variations Goldberg dans la lente présentation de Gould
32 formes qui se dédoublent
32 années avec Y.
Mon village est le dernier village
La ville ma dernière ville
Mon destin mon dernier destin
Je crois parfois alors que je ne voudrais pas connaître
Jusqu’à l’explosion
Les constellations du Scorpion et de l’Ourse
Mon amie Bételgeuse
C’est tout.
Didier Ayres
- Vu : 1132