Réalité 1. Nature (par Didier Ayres)
Henri David Thoreau a raison
Nous sommes des insurrections.
Allons vers l’esprit veux-tu
Car les dieux ne sont à personne
De simples respirations.
Le ruisseau souffle voilà tout
Et le noisetier d’ébène est un jeu
C’est-à-dire un suspend critique.
Quelque chose avoisine la mystique
Le cœur frappant.
Peut-être la mort est-elle une fleur céleste
Là où la force centrale de la forêt s’épuise
Une force différente des feuillages
Force des eaux noires
Flux du torrent
Qui pourra rédiger l’ostinato de l’été ?
Qui le sanglot ?
Luttes des activités agrestes entre elles
La couleuvre qui s’enfonce dans les frondaisons
Cela signifie l’absence pour moi
Mystère d’Éleusis si je plonge en moi
Chardon
Livre violet
Présence et augure.
Eaux mimétiques
Le soir humain
Le ciel une armure
Éventails de saphir.
J’accepte la mort maintenant
Son seuil de pierre
Ses arbres nocturnes
Le chant des forces finalement.
Ce qui marque mon caractère tragique
C’est la mort qui ne règne pas et procrastine
S’opposant à la terre nue des hêtres
Pour lesquels on ne peut pleurer.
Ici pas de naissances
Pas de falaises nuageuses
Juste un buisson sec de genêt et de buis
Toute la flore digitale
Sagittaires orange.
Je participe à la cascade
Différente de celle d’Une Symphonie Alpestre op.64.
Or pour l’or dans les petits fonds des ruisseaux
Je dissous le matin
Car le matin touche à l’azur noirci
Et à la Voie Lactée
Manifestation aurifère et dure.
Je suis la licorne du dessin
J’ai la merveilleuse mine de plomb au milieu du front
J’appelle cela mon troisième œil
Question des 7 chakras
Existence astrale.
La matière ne suffit pas au grand abandon de minuit
La forêt est restée nue et pierreuse
Nudité du ruisseau du chemin de nudité
Qu’ai-je de plus grand ?
Le feu le vent les eaux
Empédocle
Mon individu est triple.
Didier Ayres
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