Peur de regarder la vérité en face. Parce que tu crois que la vérité existe ? demande-t-elle oubliant pour un instant de quoi est faite cette vérité-là. Ça ne te ressemble pas : toi et la vérité ! La vérité, peut-être pas, mais des vérités, si, rétorque-t-il. Autant que tu veux. A chaque jour sa nouvelle vérité jusqu’au Jugement Dernier.
La Sibérie et les terres extrêmes du continent, quelque part au bord des glaces, rares sont ceux qui y ont mis les pieds. Pour autant, l’imaginaire sur ces espaces perdus, désolés, est souvent des plus forts, occupant l’espace frontière entre la réalité, l’imaginaire et le rêve. Un rêve qui peut prendre des allures de cauchemar mais qui n’en est pas moins un rêve, avec ses ambiguïtés et ses énigmes. Il y a ainsi, quelque part vers les limites de la terre et de l’eau, de la lumière et de la nuit, de la civilisation et du néant, les rives de la mer d’Okhotsk, quelque part entre l’Alaska et le Japon, ces terres que l’on place aux deux extrémités de nos mappemondes, dans la marge que l’on oublie entre l’extrême est et l’extrême ouest.