poèmes de Charles Orlac
mémoires
1
falaise crépitements de blanches mouettes
Sur le tableau noir la craie se rappelle
Le vent, les courses, les surplombs d’azur
Elle qui n’est plus sous les doigts
Que poussière d’enfance à présent
2
La mémoire des choses perdues
S’imprime dans le vent
Et le vent me décoiffe encore
Moi qui suis chauve depuis longtemps
Miniatures et haïkus
Crayon à la main
Posté dans mon canap
Je guette un vol de haïkus
**
Sa terre était bleue comme une orange
La mienne est blessée, rouge sanguine
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Matin-Neige vierge
comme Reine encore infante
au règne immaculé
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Flamme vacillante
sur son dernier bout de cire
– Incessamment la nuit
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Home cinéma –
L’automne s’invite chez moi
tremble sur la vitre et crève l’écran
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Première goutte
L’hiver me pend au nez
Rhume et froidure
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Nuit de granit.
Eteinte à mon chevet
La lampe Dolmen
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La cloche sonne.
Des milliers d’écoliers.
Dans les frondaisons
Le jour piaille et crépite de joie.
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Gravité.
– Monter en flèche
jusqu’à l’inévitable fléchissement
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Ouvriers du matin
ouvrez le jour ouvrez les grilles
Dans la bouche des métros
faites entrer la lumière
**
Je n’ai jamais si bien chanté
que lorsque j’étais merle.
Aujourd’hui
qu’ils sont rares les mots
qui ne soient que musique.
Charles Orlac
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