Petit hommage aux éditions des Busclats
Frédéric Fredj, ami de longue date de La Cause Littéraire, anime bénévolement depuis 1998 Les Mille-feuilles, association qui a comme visée d’être un soutien infaillible à la littérature et aux maisons d’éditions indépendantes. Il organise des soirées mensuelles d’échanges avec des écrivains contemporains dans un restaurant de la rive gauche.
C’est lors d’une de ces soirées que j’ai rencontré les deux créatrices et responsables des éditions des Busclats, Marie-Claude Char et Michèle Gazier, consacrée à Annie Ernaux lors de la sortie de son livre L’atelier noir. Je les ai retrouvées avec plaisir pour la présentation de leurs trois dernières publications. Chantiers de Marie-Hélène Lafon, Comme une image de Tiffany Tavernier et Signoret ou la traversés des apparences de Chantal Pelletier. Elles ont parlé de leur travail avant de laisser la parole aux trois femmes écrivains du jour.
Elles nous ont expliqué qu’elles se proposent de publier des écrivains reconnus à qui elles demandent de faire un pas de côté. D’écrire en marge de leur œuvre, un texte court, récit, essai, nouvelles, lettres… qui sera, selon leur cœur, une fantaisie, un coin de leur jardin secret, un voyage inattendu dans leur imaginaire. Elles ne s’interdisent pas non plus d’ouvrir leurs pages à des inédits de grands écrivains disparus, ni de se laisser séduire par des textes d’écrivains inconnus et prometteurs. Leur maison d’édition créée en février 2010 comporte déjà 20 titres à leur catalogue dont un premier roman, et elles publient entre 4 et 5 textes par an qui sont diffusés en librairie par Harmonia Mundi.
Qui sont ces deux femmes ?
Marie-Claude Char est une ancienne collaboratrice des éditions Gallimard et « editor » free-lance. Elle a été la femme du poète René Char sur lequel elle a écrit plusieurs livres. Elle a choisi pour cette aventure le nom « Les Busclats » que le poète René Char avait donné à sa maison de l’Isle-sur-la-Sorgue.
Michèle Gazier, elle, était à l’origine professeur d’espagnol. Elle est écrivain, traductrice, éditrice et critique littéraire. Gazier a longtemps tenu la chronique littéraire de Libération puis de Télérama. Elle a également aidé à la découverte de la littérature espagnole contemporaine en proposant et traduisant des auteurs, parmi lesquels Manuel Vázquez Montalbán et Juan Marsé.
Avant de rendre compte d’un des ouvrages qu’elles m’ont à ma demande gentiment fait parvenir, je tenais à rendre hommage à ces deux femmes, ouvertes et généreuses qui se sont lancées avec ténacité et enthousiasme dans cette entreprise risquée de l’édition et qui la mènent sans relâche.
Pierrette Epsztein
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